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Netflix frappe fort avec Le Jeu de la Dame

Netflix frappe fort avec Le Jeu de la Dame

Le Jeu de la Dame Netflix

Qui aurait pu imaginer qu’une série sur les échecs aurait été si divertissante ? C’est pourtant le pari que s’est lancé Netflix avec la sortie du Jeu de la Dame le 23 octobre dernier. Réalisée par Scott Frank et Allan Scott, la mini-série est un carton. Et pour cause, c’est clairement l’une des réussites de l’année pour le géant américain. 

Adaptée du roman éponyme de Walter Trevis, Le Jeu de la Dame suit le parcours de Beth Harmon, une jeune prodige des échecs. Elle a appris à y jouer dans le sous-sol de son orphelinat, avec le concierge qui plus est. Petit à petit, elle devient l’une des meilleures joueuses du monde en pleine Guerre Froide, tourmentée par son sombre passé et sa carrière prometteuse.

Une série addictive en tout point

Composée de 7 épisodes d’environ 50 minutes, la mini-série se dévore en quelques heures. Et pourtant, regarder une jeune fille jouer aux échecs n’est pas des plus divertissant. Surtout lorsqu’on ne comprend rien à la discipline. Cependant la réalisation de Frank et Scott permet de suivre chaque épisode avec passion en concluant par un final brillant. Mieux encore, on y prend goût et on en réclame. On assiste à la montée en puissance de cette joueuse en herbe et cela nous paraît si facile que l’envie de commencer les échecs nous titille.

Mais le génie de la jeune Harmon a une contrepartie. Beth a des problèmes d’addiction, et ce depuis sa tendre enfance. Elle commence par la drogue, avec des pilules fournies par son orphelinat, puis continue avec l’alcool, influencée par sa mère adoptive. Parfois, elle combine les deux, et sombre dans un brouillard qui lui permet tout de même de jouer et de briller dans son domaine. Car ce qui est malheureux, c’est que plus elle est épanouie, plus Beth Harmon s’engouffre dans une spirale infernale. Alors qu’elle s’affirme en tant que femme grâce à son style vestimentaire, brillamment confectionné par Gabrielle Binder qui fait fréquemment référence au damier de l’échiquier sur les imprimés, Beth est au plus bas dans sa santé mentale. Un paradoxe qui rend le personnage encore plus attachant.

Le Jeu de la Dame Netflix
Durant toute la série, Beth Harmon lutte contre son addiction. © Netflix

La bonne surprise de Netflix

La série est en grande partie une réussite grâce à l’actrice principale, Anya Taylor-Joy. Déjà connue pour ses rôles dans Split ou encore Peaky Blinders, l’actrice prend ici une nouvelle dimension. Captivante dans son rôle, elle hypnotise la caméra à chaque gros plan sur son visage. Rien à voir avec la déception ressentie dans Les Nouveaux Mutants. Épaulée par de très bon acteurs comme Thomas Brodie-Sangster et Harry Melling (qui a d’ailleurs bien changé depuis l’époque d’Harry Potter), Anya Taylor-Joy survole la série de son talent. Mention spéciale pour Marielle Heller jouant Alma Wheatley, la mère adoptive de Beth. Présente dans seulement trois épisodes, l’actrice est parvenue à laisser une empreinte et à marquer le téléspectateur.

Le Jeu de la Dame nous propose une fiction pourtant terriblement ancrée dans le contexte historique de la Guerre Froide. Beth rêve d’affronter les Russes, considérés comme les meilleurs joueurs du monde. Son aventure sera mêlée avec celle de Vasily Borgov, champion du monde de la discipline. En plus d’être américaine et de ce fait redoutée par l’URSS, Harmon est également une femme se battant parmi les hommes, ce qui est assez rare dans le monde des échecs. En effet, il y a comme dans tous les sports une compétition féminine et une compétition masculine. Seules quelques femmes ont fait le choix de participer à des compétitions mixtes, comme Judith Polgar, considérée comme la meilleure joueuse de tous les temps.

Le Jeu de la Dame Netflix
Le Jeu de la Dame, formidable nouvelle mini-série de Netflix. © Netflix

Côté réalisme, Le Jeu de la Dame réussit également à impressionner. Les décors iconiques des années 50 puis 60 ont été parfaitement réalisés tandis que la bande originale créée par Carlos Rafael Rivera, qui avait déjà travaillé avec Frank pour Godless, rythme à merveille chaque partie jouée par Harmon. Quant aux échecs, la série a reçu de nombreuses éloges de la part de la communauté pour sa belle retranscription du jeu. Ce n’est pas étonnant lorsque l’on voit que la production a été conseillée par Garry Kasparov, treize fois champion du monde. L’entraîneur Bruce Pandolfini a également aidé la production en créant plus de 350 parties d’un niveau mondial pour la série, tout en coachant les acteurs. Anya Taylor-Joy mémorisait chaque séquence de jeu avant chaque début de scène. Une rigueur dans l’exécution qui permet à la série de se hisser au plus haut du classement Netflix depuis plusieurs semaines maintenant, et on comprend désormais mieux pourquoi !

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