Nord en commun, l’union de la gauche pour un « département de progrès » dans le canton de Lille-4
En vue des prochaines élections départementales, la gauche s’unit sous « Nord en commun » pour le canton de Lille-4 (Lille centre, Lille Moulins, Ronchin et Lezennes). C’est avec un programme axé sur la proximité avec les citoyens et la transition écologique que les têtes de liste Estelle Rodes et Jérémy Cadart comptent mener une « politique de souffle ».
C’est en petit comité et dans le respect des règles sanitaires que les colistiers de « Nord en commun » ont présenté lundi 17 mai leur programme, soutenus par Martine Filleul, sénatrice du Nord et conseillère départementale sortante, ainsi que par Patrick Geenens, maire de Ronchin et vice-président de la MEL.
La proximité des élus et des services
Liberté Écologie et Fraternité (LEF), le Parti Socialiste (PS), le Parti Radical de Gauche (PRG) et le Parti Communiste Français (PCF) s’unissent pour un « rassemblement de la gauche sociale et écologique » dans le canton de Lille-4. La vitrine de cette union est constituée des socialistes Estelle Rodes, adjointe à la mairie de Lille depuis 2014, et Jérémy Cadart, adjoint à la mairie de Ronchin depuis 2020. Ce duo est complété par leurs suppléants Johanne Gomis, conseillère municipale de Lille déléguée au sport-santé, et Didier Dufour, maire de Lezennes et conseiller métropolitain.
Insistant sur l’impact direct de ces élections dans le quotidien des habitants, le duo mise sur une politique de proximité. Les services d’aides et d’accompagnements ne doivent, selon eux, plus subir les coupes budgétaires qui ont sévi ces dernières années, sous l’impulsion du président départemental Jean-René Lecerf. Ces restrictions étaient pour Patrick Geenens, maire de Ronchin, “dévastatrices pour les services de proximité et de prévention’‘. En désaccord avec la politique de “management” du département depuis qu’une majorité républicaine y siège, cette opposition déplore que la priorité soit celle de la “chasse à la dette” ayant mis en danger « des pans entiers de services« . Pour eux, le retour à une « politique humaine et de solidarité » est une priorité. Pour y pallier : un renfort des moyens de démocratie participative, tels que les ateliers citoyens ou encore les conseils des jeunes.
“Il faut revenir à une politique humaine et de solidarité.” – Marc Godefroy, conseiller départemental et maire de Lezennes
L’action des départements sur les collèges n’étant pas sans importance, le quatuor de Nord en commun pour le canton Lille-4 veut mettre en place plus de prévention auprès des jeunes. Plus de départs en voyages scolaires “qui sont avant tout formateurs pour les élèves”, des repas bios, la mise en place d’une tarification sociale pour les cantines ainsi que le renforcement du soutien scolaire. Estelle Rodes affirme son souhait d’améliorer les conditions d’études des collégiens. “Avant le décrochage, il faut l’accrochage scolaire.”
Une transition écologique “heureuse et généreuse”
Jérémy Cadart, déjà chargé des questions environnementales à la mairie de Ronchin, veut porter son projet écologique jusqu’au conseil départemental et instaurer une politique écologique forte. Cela passe par l’installation d’un budget climatique, laissé de côté selon lui par les conseillers départementaux actuels. Ce budget aurait l’objectif d’améliorer la gestion de la biodiversité, en passant par l’extension des jardins familiaux. Le concept, courant dans les campagnes, fait des heureux aussi en ville, alliant esprit de solidarité, loisir et écologie. L’ambition d’une politique écologique solide est de mise pour les candidats de Nord en commun. Cependant, pour eux, “elle ne doit pas être punitive”. Patrick Geenens parle de transition “heureuse et généreuse” qui selon lui ne doit pas se faire dans la brutalité d’un changement trop radical mais dans un processus piloté par la prévention dès le plus jeune âge, et par l’installation d’un dialogue avec les habitants.
Réconcilier le Nord et la santé
La crise de la Covid a été révélatrice de nombreuses faiblesses sur la gestion de la santé dans le Nord. Rappelant que la population y est en moins bonne santé que sur le reste du territoire métropolitain, il s’agit d’une des priorités du programme d’Estelle Rodes et Jérémy Cadart. L’absence de spécialistes, y compris sur Lille, déplaît. Mais une des fiertés de ce duo est de proposer un programme de santé global et “cohérent”, en renforçant la mobilité des jeunes et en leur proposant une “santé environnementale” : lutte contre les perturbateurs endocriniens dans les achats du département, ou encore la mise en avant du sport santé, notamment avec le soutien de Johanne Gomis, championne de basket. Leurs préoccupations se tournent aussi vers le renfort des PMI, les services de protection maternelle et infantile, qui ont vu leur nombre diminuer depuis 2018 malgré des taux de grossesse précoce les plus élevés de France. Ces services d’accompagnement des mères et de prévention des maltraitances étaient auparavant bien plus présents au sein des maternités de Lille et Roubaix par exemple.
Une des autres priorités sera celle du secours à la personne via la SDIS, le service départemental d’incendies et de secours. Anciennement pompier, Jérémy Cadart déplore les plaintes qu’il a pu entendre de certains syndicats. Le service a subi de larges restrictions, les professionnels y sont désormais moins nombreux. Si le département fait effectivement partie de ceux ayant le moins de sapeurs-pompiers par habitants, il est également de ceux n’ayant pas proposé de prime Covid à ce corps de métier. La raison serait une baisse des interventions durant la période de 2020 selon la majorité. Si le confinement a effectivement mené à une baisse des accidents de la route notamment, faisant baisser le nombre d’interventions globales, Jérémy Cadart rappelle que cette prime a été distribuée dans de nombreux autres départements. Décidée sur le plan national, elle est financée par les départements.