Phenomens, le collectif qui brise les stéréotypes de la mode
Phenomens, ce sont dix étudiantes et étudiants en formation Image de Mode au lycée Sévigné de Tourcoing. Depuis septembre, ils ont créé un collectif qui tend à dénoncer les stéréotypes et la similarité des identités qu’engendre la mode. Leur projet se concrétisera le 17 décembre lors d’un défilé virtuel sur leurs réseaux sociaux.
Le collectif s’ancre dans une démarche dénonciatrice d’une société uniformisée, les règles sont brisées et les normes mises de côté. Tous viennent d’univers différents avec un parcours dans la mode ou la photographie, mais chacune de leurs spécificités a pour point de départ l’identité. Romane, issue d’un BTS photographie et membre du collectif, nous présente Phenomens.
Un collectif qui brise les clichés
Le projet fait partie de la formation de ces étudiants. « On avait plusieurs possibilités, on pouvait créer différents collectifs mais on a décidé de n’en créer qu’un regroupant les spécificités de tous puisque chacune se rejoignait autour de l’identité », explique Romane. Dans une société où cette identité prend une place grandissante, Phenomens a pour but d’informer, de dénoncer et de proposer des alternatives à cette conformité et aux questionnements sociétaux. L’univers de la mode se voit chamboulé par certains acteurs du changement, mais c’est encore trop rare selon le collectif.
Son nom, Phenomens, n’a alors pas été choisi au hasard. « On a choisi Phenomens car sa définition ressemble à ce qu’on veut montrer. Un phénomène ça évoque une personne ou une chose qui sort de l’ordinaire et qui surprend par son originalité et par son caractère excentrique. »
Chaque étudiant a un projet original qu’il doit illustrer à travers la création de deux tenues. « En entrant dans le collectif, on a dû travailler sur un sujet dont on voulait parler à travers notre collection de vêtements. » Chloé travaille sur la lingerie en dentelle pour hommes pour chambouler les carcans des clichés masculins ; Sofiane se penche sur la grossophobie en valorisant les corps hors normes pour combattre l’absurdité du corps idéal ; Romane traite la question de la culpabilité des victimes de viol pour prouver que les tenues ne justifient en aucun cas le viol.
Un défilé virtuel pour illustrer le projet
« Dans la formation on doit créer un collectif, faire des tenues et la communication autour de l’événement prévu pour l’occasion », précise Romane. Chaque créatrice et créateur a conçu ses deux tenues de A à Z, des patrons aux tissus, certains ont même fait de l’upcycling (transformer des déchets ou pièces non utilisées). Ils ont pour cela utilisé les machines à coudre du lycée ou leurs machines personnelles.
Créé en septembre dans le cadre de leur formation, le projet touche à sa fin et se concrétisera par un défilé virtuel. « Des mannequins vont défiler avec nos tenues, on a tout filmé et monté. » Le défilé sera diffusé sur Youtube et en live sur Instagram le 17 décembre à 19 heures. À travers l’événement, le collectif entend faire passer son message tout en montrant les collections et le fruit du travail accompli au cours de ces quatre derniers mois.
Leur formation en Image de Mode touche bientôt à sa fin, après ça les membres du collectif partent pour six mois de stage dans un objectif de professionnalisation. Pour profiter du défilé, ça se passe sur le compte Instagram du collectif et sur leur chaîne Youtube.