Pierre Buissart : le grand flop
Initialement prévu au Grand Palais, le meeting du prétendant au beffroi Pierre Buissart s’est finalement déroulé aux Halls de la Filature, à Saint-André-lez-Lille.
C’est le parcours du combattant : lieu introuvable, parking sordide et salle déserte, c’est avec déception que le candidat sans étiquette nous livre sa vision atypique de la capitale des Flandres.
19h30. Face à une centaine de chaises vides, Pierre Buissart s’entraîne. Cela fait déjà trente minutes qu’il aurait dû présenter son programme à ses sympathisants. Mais les faits sont là : hormis les deux agents de sécurité, la dizaine de serveurs et les quelques techniciens, il n’y a personne. Ses rares soutiens ne connaissent d’ailleurs pas son programme. Ce qu’on aime chez lui, c’est sa personnalité, « son courage et son projet », nous avouent-ils.
« Je m’attendais à passer à la télévision nationale. »
Malgré l’investissement placé dans sa campagne et une volonté de communiquer et de peser sur la scène politique lilloise, le « patriote » Pierre Buissart nous explique les raisons de cet échec. Un élément revient régulièrement : c’est à cause du changement du lieu du meeting. Mais pour lui, c’est surtout « l’inertie de la société française qui ne veut plus s’investir en politique » qui l’a fait échouer, et ses quelques passages médiatiques – notamment sur France 3 Nord – qui l’ont fait passer pour un « intellectuel déconnecté ». S’il espérait un soutien du monde scientifique, Pierre Buissart se présente devant nous comme un « philosophe des sciences », comme celui « qui en résout les secrets. » S’en référant à son livre Je suis ici et ailleurs, il nous avoue, confiant : « Je m’attendais à passer à la télévision nationale. » Il décrit d’ailleurs ce livre comme étant la motivation principale de sa candidature.
Le courage des convictions
Concernant son programme pour Lille, Pierre Buissart a répondu brièvement à nos questions sur l’économie de la ville, la sécurité, l’environnement et la vie étudiante. Selon lui, « les compétences [économiques] de la mairie sont ce qu’elles sont, il faut déléguer aux entreprises [et leur] foutre la paix. » Par ailleurs, une mesure « complémentaire » de son programme consiste en la baisse des subventions pour les associations. Pour lui, « ce sont les membres qui doivent cotiser. » Sur la question de la vidéosurveillance, le trentenaire se positionne très clairement : « je ne veux pas d’un mirador ». Au tour de l’environnement maintenant : la gratuité des transports semble être sa seule mesure. « On est dans une obsession écologique. Le problème, c’est l’excroissance du commerce internationale. J’ai rien contre le tri des déchets [mais] on ne peut pas agir à l’échelle locale ni nationale. » Enfin, les étudiants semblent passer à la trappe. Mais il n’omet pas de leur adresser un conseil : « travaillez ».
Ce soir, Pierre Buissart n’est plus confiant. Il a perdu espoir. « Je reconnais bien que ma campagne a été un échec mais je suis lucide. » De là à se retirer de la course au beffroi ? Ses proches tentent de l’en dissuader.
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Auteur/Autrice
À la fois étudiante en L2 de sciences politiques, à l'Académie ESJ et directrice de publication du Pépère News, j'aime parler du monde en passant du 1er au 7eme art et des gens qui l'en compose.