Rattrapages. Les secrets du succès durable de Sex Education

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La saison 3 de Sex Education, une des séries phares de Netflix, est sortie le 17 septembre. Moins de deux semaines plus tard, le 26 septembre, le site de streaming annonce son renouvellement pour une quatrième saison, pour le plus grand bonheur de ses fans. Retour sur le succès de cette série britannique.

Otis, Maeve, Eric et tous les autres sont de retour pour leur troisième rentrée des classes à Moordale. Au programme, une nouvelle principale a l’air plutôt sympathique, mais possède en réalité un programme bien chargé. Son objectif : remettre de l’ordre dans l’établissement suite au spectacle musical de fin d’année haut en couleurs, mais extrêmement controversé auprès des parents et du public autour de Moordale, qui avait clôturé la saison 2. 

Entre Jean enceinte qui refuse d’en parler à Jakob, le malentendu entre Maeve et Otis, l’histoire grandissante entre Adam et Eric -qui découvrent les aléas d’une relation- et Jackson qui fait la rencontre de Cal, élève non-binaire essayant de faire valoir ses droits dans l‘établissement : cette saison 3 est forte en rebondissement.

Les différentes intrigues permettent à la série de conserver ses couleurs, sa joie de vivre mêlée à beaucoup de questionnements. Cette saison laisse place à beaucoup d’émotions, tout en abordant des aspects de plus en plus étendus de l’éducation et l’acceptation sexuelle. Confrontation entre vision plus traditionnelle et désir d’émancipation des jeunes, cette nouvelle saison représente un échange constant entre l’adulte et l’enfant.

Un guide unique

Les deux premières saisons de Sex Education avaient déjà convaincu de l’utilité de la série pouvant servir de guide. Elles aident à répondre aux questions des jeunes et des moins jeunes sur leur vie sexuelle et sociale. Cependant, cette troisième saison met l’accent sur l’importance de l’acceptation. Le personnage d’Adam va être approfondi à travers son histoire avec Eric, et l’assimilation progressive de son attirance pour les hommes. Eric s’assume au grand jour. Maeve doit composer avec sa situation et par-dessus tout, prend conscience qu’elle a besoin d’aide. Otis doit accepter d’être encore partiellement un enfant. Et Hope, qui paraît sans faille, doit faire avec ce qui représente sûrement sa seule impuissance : sa stérilité.

© Sam Taylor/NETFLIX
Jean et Hope à la maternité © Sam Taylor/NETFLIX

Par-delà l’acceptation personnelle, l’ensemble des personnages doit accepter les autres. Otis et Ola apprenent à vivre ensemble et intégrent leur nouvelle famille. Les règles strictes imposées sur les élèves les poussent à s’allier, à se comprendre et à se tolérer pour faire entendre leurs voix. Les adultes sont aussi amenés à essayer de comprendre leurs enfants, leurs besoins et la différence de génération. Cette saison est un guide utile de compréhension de sa vie sexuelle, de sa vie relationnelle, de la famille, et d’acceptation.

Une représentation quasi parfaite

Peu de séries peuvent se vanter d’avoir un si large spectre de représentations. Parmi ces séries on peut penser à la série norvégienne Skam, le phénomène récent de Young Royals, ou encore Sense8. Sex Education se donne les moyens de faire partie de cette liste, d’autant plus avec cette dernière saison et l’inclusion de deux personnages non-binaires, dont le personnage de Cal incarné par Dua Saleh. Très affirmé, son personnage est une aide et une inspiration pour d’autres élèves à Moordale.

Telle est la force de cette série, leurs représentations servent de miroir de la société. Elle donne une voix aux personnes qui ont du mal à se faire entendre. C’est sûrement pour cela que la saison 3 a obtenu l’excellente note de 4,2/5 sur Allociné.

Cependant, la série reste assez loin de la réalité pour des lycéens lambdas, comme si la norme était d’avoir une vie sexuelle aussi active qu’au lycée Moordale. Dans la série, ne pas être actif sexuellement est directement lié à l’asexualité ou à un problème, notamment avec Otis qui n’arrivait pas à se masturber suite à un traumatisme personnel. La réalité est autre : une grande partie des lycéens ne le sont pas dû à un choix personnel, ou tout simplement une envie d’attendre. Cela peut pousser certains spectateurs à se questionner sur la normalité de leur vie sexuelle, à savoir si celle-ci doit forcément être aussi active, ou même existante, afin de bénéficier d’une représentation fiable dans une série.

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