Samuel Fergombe de Tous Les Possibles : « On peut nous considérer comme le Pôle emploi des associations »
Fondée en début d’année 2019, l’association lilloise Tous Les Possibles a pour but de créer du lien entre les différents acteurs du monde associatif ainsi que les étudiants de la MEL. Après une première saison chargée et prometteuse, voici venu le temps de faire le bilan et de se projeter dans la deuxième saison qui a déjà débuté. Entretien avec le fondateur de Tous Les Possibles, Samuel Fergombe.
Pépère News : Pour débuter, faisons le bilan des premiers mois d’existence de votre association. Quel bilan en tirez-vous ?
Samuel Fergombe : Les premiers mois ont été compliqués concernant les initiatives, il a fallu du temps pour trouver des partenaires, notamment des centres sociaux. Mais globalement, on est très satisfait de ce lancement, particulièrement concernant nos initiatives autour du quartier Lille-Moulins. Désormais, nous allons étendre nos actions à d’autres quartiers, notamment Lille-Fives et Lille-Centre.
PN : Cette première saison a donc été une saison de lancement, et la seconde qui vient de débuter est davantage celle de la confirmation ?
SF : Absolument. Tout s’accélère. Chaque semaine, il y a un nouvel événement ou une nouvelle action. On recrute tous les étudiants qui souhaitent s’investir à nos côtés pour rejoindre un de nos ateliers dans les centres sociaux afin d’accompagner des enfants et des adultes qui en ont besoin.
PN : En plus d’accompagner les populations de certains quartiers, les initiatives portées par l’association offrent également une grande opportunité aux étudiants ?
SF : Ça présente de nombreux aspects positifs pour les étudiants : c’est un gros plus sur le CV, ça permet de créer de la mixité sociale et de tisser des liens avec des personnes que l’on n’a pas l’habitude de côtoyer. La réalité est totalement différente lorsque l’on est au cœur de ces populations-là. Cela permet aussi d’aider les centres sociaux dans leur travail, étant donné qu’ils ont de moins en moins de main-d’oeuvre avec notamment la fin des contrats aidés ou le manque de financement. On essaye donc, avec Tous Les Possibles, de pallier ces problèmes. On est un peu le « Pôle emploi » des associations.
PN : Quels sont les grandes ambitions que vous portez avec Tous Les Possibles pour cette nouvelle saison ?
SF : Vu que l’on a une nouvelle équipe qui est très diversifiée, on va pouvoir organiser de nombreux afterworks que l’on appelle « apéros-projets ». Le concept est simple : pour chaque apéro-projet, quatre personnes viendront pitcher leur projet. Les curieux venus assister à l’événement décideront ensuite du meilleur projet de la soirée, et les fonds récoltés par l’afterwork iront directement au porteur du projet le plus sollicité.
« Si on attend toujours l’action des dirigeants, rien n’arrivera. C’est aux jeunes de se bouger.« Samuel Fergombe
PN : Et au niveau des conférences ?
SF : Elles continueront également. On prévoit de recevoir notamment Gaspard Gantzer, candidat à la mairie de Paris. L’idée est que des personnes de la société civile, des entrepreneurs ou des bénévoles d’associations viennent sensibiliser, et que l’on arrête avec ce pessimisme ambiant qui empêche de créer des projets. C’est pour cela que Tous Les Possibles encourage à aller toujours plus loin et à donner le pouvoir en bas pour que tout aille pour le mieux en haut, comme le disait le sociologue américain Saul Alinsky.
PN : Parmi vos prochaines échéances, il y aura également le 13ème forum mondial de l’économie responsable, les 15, 16 et 17 octobre à Lille…
SF : On a été chargés de trouver une centaine de bénévoles pour cet événement. Ce salon, ça va être l’occasion pour les jeunes de découvrir la responsabilité sociale des entreprises, économie sociale, mais aussi de rencontrer des acteurs économiques importants. Le World Forum réunit plein d’acteurs qui réfléchissent à la société de demain. Et les jeunes sont la société de demain ; ils se doivent donc de prendre part à cet événement. Si on attend toujours l’action des dirigeants, rien n’arrivera. C’est aux jeunes de se bouger.
PN : Autre initiative de Tous Les Possibles : le projet de « villa d’urgence » pour les sans-abris, proposé au budget participatif de la Ville de Lille. En quoi ça consiste ?
SF : Le principe est de loger des sans-abris dans des conteneurs. Cela va permettre à ces hommes et ces femmes de se réinsérer dans la société. Il faut dire stop à cette injustice sociale. Donner une pièce à un sans-abri, ça ne va pas changer grand-chose : il faut taper plus fort.
Pour être au courant de tous les futurs événements organisés par Tous Les Possibles, rendez-vous sur leur page Facebook.
Pour connaître les attentes de Samuel Fergombe, auprès des candidats à la mairie de Lille concernant les injustices sociales, c’est dans notre rubrique Lille 2020 à la fin de notre émission en podcast des Mordus de l’actu… (35’30 »)