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Sole, la nouvelle production italienne de Carlo Sironi

Sole, la nouvelle production italienne de Carlo Sironi

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Carlo Sironi revient dans le monde du septième art avec son premier long-métrage Sole. Alors qu’il est en salles depuis le 9 septembre, ce film suscite de vives émotions. 

J’ai voulu faire un film sur la pudeur de l’amour“, confie le réalisateur italien sur France Culture. Les deux acteurs (Sandra Drzymalska et Claudio Segaluscio) y sont surprenants dans le décor dépérissant d’une station balnéaire italienne sans avenir. Carlo Sironi apporte une touche particulière et touchante, en dressant le portrait de la passion de la jeunesse dans un contexte dégradant. On y retrouve la banalité de la vie, les débuts d’un amour et une histoire particulièrement prenante.

Une histoire complexe qui vaut le détour

D’un côté on trouve Ermanno, un jeune orphelin qui passe son temps à voler des Vespa pour les revendre à un ferrailleur. En dehors de ce “travail”, son passe-temps se trouve dans les machines à sous. Il semble que sa vie soit monotone, sans aucune saveur, sans couleurs. Jusqu’au jour où son oncle lui dévoile qu’il ne peut avoir d’enfants avec sa femme. C’est là que Lena, jeune Polonaise de 22 ans, rentre en scène pour leur donner ce miracle : une fille. Lena est issue d’un réseau polonais de trafic d’enfants et va obtenir 10.000 euros en donnant la vie. Le rôle d’Ermanno sera de prendre soin d’elle, de la cajoler, et de reconnaître l’enfant. L’oncle et la tante d’Ermanno se chargeront ensuite de l’adoption de l’enfant qu’ils bénissent. C’est ici que les complications commencent, puisque Ermanno va s’attacher à Lena de plus en plus fort. Il va commencer à s’imaginer construire sa vie à ses côtés, ainsi qu’à ceux du bébé. Lena est déjà enceinte de 7 mois quand elle envisage de vendre son bébé.

On y voit ainsi l’évolution d’Ermanno qui se retrouve à se procurer de l’argent “facile” pour ensuite passer à un stade de projection de papa dévoué et responsable. L’histoire du film a cependant beaucoup été critiquée de par sa lenteur, mais elle prend son envol au fil de cette aventure.

Sole film
Scène issue du film Sole. © OfficineUbu

Le fil conducteur de la Renaissance

Dans cette ambiance magnétique, aux scènes électrisantes et prenantes, on y découvre le personnage d’Ermanno qui reprend goût à la vie, apprend ce qu’est l’amour. On assiste ainsi à la “renaissance” de ce jeune homme, attendant de voir pour la première fois l’acte de donner la vie. Ces thèmes convoqués dans le long-métrage sont représentés dans une certaine candeur, une naïveté, à travers les yeux du personnage principal. Le film tourné autour de cet angle de vue soulève l’admiration du spectateur pour Ermanno. En effet, c’est une grande première pour cet acteur qui fait sa première figuration dans le monde du cinéma. L’alchimie entre les deux acteurs y est transcendante. Lena, avec son air maussade et bougon, s’affiche toujours avec une queue de cheval bancale, dans une attitude anticonformiste et hétérodoxe.

Des conditions de tournage hors-normes

Carlo Sironi avoue que les conditions de tournage étaient pour le moins loufoques. Effectivement, Sandra Drzymalska (Lena) ne parlait pas italien et Claudio Segaluscio (Ermanno) ne parlait pas anglais. Sironi aimait beaucoup cette situation et s’amusait de voir les deux acteurs se parler avec les mains pour s’exprimer et échanger. Il trouvait cela juste dans la portée que voulait amener le film. Il tenait à ce que les deux acteurs travaillent beaucoup sur les regards et ainsi porter de l’attention aux sentiments et émotions de l’autre. Le film s’articule alors autour de jeux de regards, dans une quête de construction d’identités, de développement personnel. Le réalisateur avoue qu’il ne voulait pas un film sur la survie dans une dramaturgie qui se voulait juste tout en étant poignante. Néanmoins, il traite de thèmes forts tout du long : la vente d’un enfant, un jeune homme qui s’imagine père, une vie qui dégénère.

Si vous n’avez toujours pas compris qu’il fallait dès à présent aller voir Sole au cinéma, il est temps de s’empresser pour des scènes qui se dévorent sans fin. À ne pas louper pour le synopsis, la beauté des scènes et le jeu des acteurs.

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