Texte gagnant du concours Première Page 2019 de l’Académie ESJ
Charlotte Van Den Bil, Madeleine Millet, Louise Sirbu, Marion Mahyaoui-Lemoine et Sarah Mili n’ont pas manqué d’imagination ni volubilité pour convaincre le jury du concours de Première Page organisé par L’École Supérieure de Journalisme de Lille. C’est avec talent qu’elles ont conquis leur auditoire en commençant leur texte avec la même phrase imposée aux autres participants : Voici l’histoire de Danny, des amis de Danny et de la maison de Danny.
Voici l’histoire de Danny, des amis de Danny et de la maison de Danny. Danny sentait la douce chaleur du soleil d’été à travers la fenêtre de sa chambre, caresser sa peau lisse. Un léger frisson lui parcourut l’échine alors que sa mère passait sa main dans ses cheveux : « Que tu es belle, ma fille ». Elle y déposa le peigne délicatement orné de saphir bleu que tant de femmes avaient porté avant elle. Puis, la couturière s’avança à son tour auprès de Danny, et posa doucement une main sur le bas de son dos afin de fermer la robe jusqu’à sa nuque. Tout semblait parfait.
Danny pénétra dans la pièce principale et y trouva ses frères et sœurs, ses oncles et tantes, son père, ainsi que ses meilleures amies : Odette, Dominique et Marie et tant d’autres personnes composant cette foule qui lui parut alors si étrangère. La pièce entière était en ébullition. Le bruit des plats qui s’entrechoquaient formaient un concert assourdissant. L’odeur des bouquets d’œillets disposés sur les tables embaumait toute la salle. Danny sentit la chaleur pesante, le manque d’air, la cohue et vit le glaçage de la pièce montée placée au centre fondre lentement. Et pourtant, tout semblait idyllique. Comme s’il lui suffisait de fermer les paupières et d’y projeter tous les rêves qu’on lui avait insufflés.
Mon père interrompit mes rêveries : « Il est temps d’aller à l’église ». Une fois sur le parvis, il m’attrapa le bras gauche pour me mener jusqu’à l’autel. Alors que je me sentais tirée dans l’allée, je vacillais sur les hauts talons que je portais pour la première fois. La dentelle sur le col de ma robe me démangeait, le peigne m’irritait et le maquillage poisseux pesait sur ma peau. Les regards braqués sur moi m’oppressaient, je crus mourir. Je posai alors mes yeux sur lui, engoncé dans un costume trop petit, le visage marqué par le temps. Son corps entier paraissait suinter sous cette chaleur accablante. Son regard perçant s’arrêta sur ma poitrine. Nous sommes au Gabon, le 6 juillet 2018, il est 14h57. Je m’appelle Danielle Kabange, j’ai 13 ans et aujourd’hui, je me marie.
Un texte qui a été salué pour son engagement et son honnêteté et qui mérite sa récompense.
Bonjour ! oui on sent bien que ce texte va nous raconter une histoire qui pourrait être vraie que l’on peut imaginer déjà et dont on aimerait connaître déjà la suite. Serait-il possible de lire aussi la page des deuxième et troisième du concours ? Merci beaucoup !