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The French Dispatch, un Wes Anderson trop ambitieux ?

The French Dispatch, un Wes Anderson trop ambitieux ?

Affiche du film The French Dispatch

Sorti en salle le 27 octobre, The French Dispatch est le nouveau film de Wes Anderson. Se déroulant en France, le film raconte l’histoire d’un journal américain, The French Dispatch, et de son antenne française à Ennui-sur-Blasé (ville fictive).

Tant attendu par beaucoup de ses fans, The French Dispatch est le dixième long-métrage de Wes Anderson. Connu pour ses visuels marquants, poétiques, et son format en 2/3, le réalisateur nous propose un film haut en couleurs, mais parfois compliqué à comprendre, et peut-être trop ambitieux. Dès la première minute, les spectateurs sont transportés dans l’univers de Wes Anderson : décors dignes d’une pièce de théâtre, images colorées et réfléchies. On apprend que le rédacteur en chef du journal, Arthur Howitzer Jr, est mort d’une crise cardiaque. Comme l’indiquait son testament, la publication du journal va être arrêtée définitivement, après une rétrospective de trois articles, et une nécrologie qui lui est consacré. Le film est alors construit comme un véritable journal : le spectateur est amené à découvrir trois scènes représentant les trois fameux articles.

Des univers différents qui transportent le spectateur

Wes Anderson tente de transporter le spectateur dans trois univers différents, le pari est réussi. Chacun des chapitres du film renvoie à une période de l’histoire. Le spectateur entre d’abord dans le monde d’un peintre en asile inspiré par son amour. Avec Benicio del Toro, Julien Brody, Léa Seydoux ou encore Tilda Swinton, chaque acteur apporte sa pierre à l’édifice du chapitre. Cette histoire est marquée par le jeu de Léa Seydoux : l’actrice est froide, stoïque, mais elle arrive à faire transparaître ce que le personnage ressent sous sa carapace protectrice. Les couleurs de l’image sont également une des forces de ce chapitre : Wes Anderson joue sur une alternance entre le noir et blanc et la couleur, entre la froideur de la prison et les émotions des tableaux.

Le bureau de The French Dispatch à Ennui-sur-Blasé © The Walt Disney Company France

Le troisième chapitre met en scène un journaliste cherchant simplement à dîner au commissariat, mais qui se retrouve malgré-lui impliqué dans la prise d’otage du fils du commissaire. S’ensuit alors des courses-poursuites, alternant enquête et batailles armées. Wes Anderson s’est amusé à inclure une scène animée, dans le style des bandes-dessinées de l’époque. Un pari tenu, certes, mais qui brouille la cohésion de l’histoire.

Wes Anderson s’est-il perdu dans son film ?

Si The French Dispatch transporte le spectateur dans trois histoires, ce triptyque scénaristique a un effet à double tranchant. Wes Anderson, en rendant hommage à diverses références, semble entasser trop d’univers différents. À chaque chapitre, une longueur se fait sentir, signe que le réalisateur a étiré ces histoires pour en réaliser un film de 103 minutes. Les articles paraissent longs. L’articulation des histoires, indépendantes les unes des autres, n’apportent pas de cohérence dans la globalité de l’histoire.

Avec des scènes parfois trop compliquées à comprendre, limitant le film à une certaine audience, le réalisateur semble s’être perdu dans sa créativité. Les procédés sont beaux mais, on en ignore, pour beaucoup, la volonté derrière. Wes Anderson donne l’impression de s’être amusé dans les visuels, alternant à sa guise noir et blanc et couleur, format 2/3 et 16/9, puis avec la scène animée à la fin pour enfoncer le clou. C’est donc un bilan mitigé que l’on peut dresser de The French Dispatch. Si beaucoup de ses fans sont contents de retrouver l’univers du réalisateur, le film reste compliqué, parfois absurde bien que poétique, faute de trouver meilleur mot pour expliquer le génie créatif de Wes Anderson.

 

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