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Travailleurs au poste #2 : Nos super-héros en blouses blanches

Travailleurs au poste #2 : Nos super-héros en blouses blanches

COVID

Peut-être êtes-vous au rendez-vous, à 20 heures sur vos terrasses, pour applaudir ceux qui mettent tout en œuvre pour nous aider, jour après jour. Médecins, infirmières et infirmiers, urgentistes, tous font face à cette épidémie avec labeur. Le Pépère News vous propose de partir à leur rencontre. Poussons les portes de nos hôpitaux à travers ces quelques témoignages. [Certains prénoms ont été modifiés, ndlr]

Les agents de service ne chôment pas

Arthur est agent de service dans un hôpital du Nord. Il s’occupe de l’entretien et de la propreté dans l’hôpital, il est donc particulièrement exposé au virus. « Quand un patient infecté par le Covid-19 sort d’une chambre, c’est à nous de nettoyer ». Arthur dénonce le manque de masques, mais aussi de reconnaissance. « Chaque soir, on applaudit le personnel soignant des hôpitaux… On souhaite de la reconnaissance nous aussi ! ». Arthur n’est pas de ceux qui lâchent les rênes, il se dit prêt à aller travailler jusqu’à la fin de la crise. « Beaucoup de collègues sont partis en arrêt. Moi, je vais aller jusqu’au bout ». 

Comme à son habitude, Myriam travaille avec des gants de protection et des masques. Malheureusement, pour contrer le Covid-19, son service du CHU de Tourcoing – les petites chirurgies – a été forcé de fermer. Myriam s’occupe maintenant de patients potentiellement atteints. Quand on lui demande si elle a peur, elle nous répond vigoureusement : « Pas du tout, les mesures de protections sont prises au maximum pour nous aider ». Elle n’a jamais pensé à arrêter de travailler mais nous précise que « ça serait mentir si je disais que personne ne l’avait fait. Pour moi, c’est inenvisageable. Si quelqu’un manque à l’appel, c’est toute l’équipe qui est handicapée ».

Depuis le début du confinement, les choses ont changé. Myriam doit avoir sur elle son attestation de sortie signée par l’hôpital. Les patients n’ont plus le droit aux visiteurs, ce qui rend leur séjour assez violent psychologiquement. « Je ne fais plus de bisous à ma famille, j’essaie au maximum de garder une distance d’un mètre avec eux. Je respecte les mêmes règles à l’hôpital qu’à la maison… Mais c’est pour la bonne cause ! » Enfin, Myriam raconte, avec dépit : « Quand je croise des gens dans la rue qui n’ont pas conscience, ça me met en colère ».

« On se rend bien compte que c’est le calme avant la tempête »

Juliette, une infirmière de 23 ans, se retrouve en plein cœur du Covid. Cette dernière fait des remplacements dans un hôpital en région parisienne. Il y a une semaine, elle intervenait dans un hôpital où sa tâche consistait à s’occuper d’un service de chirurgie orthopédique. Pourtant, à peine arrivée, elle a été dépêchée dans le service traitant les malades atteints du virus.

Une fois entrée dans la zone contaminée, elle ne peut plus en sortir pendant toute la durée du service (habituellement entre dix et douze heures). « On a pas assez de masques pour changer régulièrement ceux des patients et pour nous, comme on devrait le faire. On doit faire beaucoup d’économies ». Bien que Juliette ait commencé la peur au ventre, il lui a fallu peu de temps pour se sentir rassurée par son équipe. Elle finit par glisser un mot sur la politique du gouvernement dans la gestion de crise : « Le gouvernement n’est pas assez conscient de tous les risques qu’on prend pour soigner les patients. Je pense qu’on a pris trop tard les mesures de confinement ».

Mathis, infirmier dans un hôpital public, travaille avec les bébés dans un service de néonatalogie. « Le principal impact de la pandémie pour l’instant consiste à la limitation des visites pour les nouveau-nés. Les papas sont désormais interdits de visite et celles des mamans sont limitées. Nous avons pour habitude d’intégrer systématiquement les parents dans les soins de leurs enfants, on construit une réelle relation avec eux. Mais en période pandémique, nous sommes limités à ce niveau. »

« Entre collègues, on se dit souvent qu’on est contents de venir à l’hôpital, comme ça on voit des gens de l’extérieur. »

Léa, étudiante à l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers), continue son stage obligatoire en EPHAD. « Les étudiants infirmiers qui ne sont pas en stage actuellement font partie de la Réserve mobilisable des étudiants en santé (REMS). Ils peuvent être réquisitionnés à tout moment pour apporter du renfort aux soignants. » En plus des masques et du gel hydroalcoolique, « à chaque prise de postes, les infirmiers doivent prendre la température des employés pour vérifier qu’ils n’aient pas de fièvre ».

Son EPHAD fait « des entrées de résidents afin de désengorger l’hôpital de proximité pour d’éventuelles personnes contaminées ». Si les visites sont le seul point de ralliement au monde extérieur pour les résidents, elles sont aujourd’hui « interdites, pour les protéger ».

« Restez chez vous ! »

Hormis « beaucoup plus de stress et une pression monstre », rien ne change pour Athénaïs, technicienne de laboratoire en ville. Elle travaille toujours mais se sent « vraiment très peu considérée » et « pas du tout en sécurité. » La conscience professionnelle a cependant maintenu la plupart de ses collègues à leurs postes, même si c’est « la galère pour avoir des masques ». Athénaïs y voit aussi une possibilité de « prendre l’air » : « Je me sentirais trop en prison chez moi… ». Son message est clair : « Restez chez vous ! Les personnels de santé et autres corps de métier bossent, ayez un peu de respect et ne faites pas comme si vous étiez en vacances ! »

Écoutons-la, et respectons le personnel soignant. Et n’oublions pas les autres petites mains gantées qui permettent la mise en œuvre d’un service de soins pour les malades du Covid-19, des agents d’entretien aux laborantins… Alors rendez-vous chaque soir à vos fenêtres, balcons, jardins, à 20 heures tapantes, pour leur montrer qu’ils ne sont pas seuls sur le front.

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