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“Tu deviendras hétéro, mon fils”, le documentaire choc de Caroline Benarrosh

“Tu deviendras hétéro, mon fils”, le documentaire choc de Caroline Benarrosh

"Tu deviendras hétéro, mon fils"

Diffusé hier soir dans l’émission “Le Monde en face”, présentée par Marina Carrère d’Encausse, le documentaireTu deviendras hétéro, mon filsréalisé par Caroline Benarrosh nous plonge dans la dure réalité des thérapies et camps de conversion sexuelle aux États-Unis. 

Ce documentaire nous livre l’histoire de deux jeunes hommes homosexuels ayant subi ces pratiques aussi choquantes que révoltantes mais également la vision de ces Américains, souvent chrétiens et conservateurs, considérant l’homosexualité comme un pêché, une “déviance pouvant être soignée”, une “maladie mentale”.

Une diabolisation de l’homosexualité

Aux États-Unis, plus de 70.000 personnes, dont la moitié mineure, ont déjà vécu l’une de ces expériences traumatisantes. Ces “thérapies” et camps menés par des psychologues et hommes d’Église sont présents à travers tous les État-Unis et légales dans une quarantaine d’États. Ils se basent sur une théorie des années 50, prétextant que l’homosexualité résulte d’un traumatisme de l’enfance et qu’elle peut être soignée par des traitements, ou la force de Dieu.

La vision des parents menant leurs propres enfants homosexuels vers ces pratiques est arrêtée. L’homosexualité est une chose que l’on peut extraire d’un être, une maladie mentale incompatible avec la foi, un problème qui se doit d’être réglé pour le bonheur de leurs enfants. Caroline Benarrosh révèle que 32% des jeunes LGBTQI+ aux États-Unis ont déjà été confrontés à une possible thérapie de conversion.

Gay Pride LGBTQI+ LGBT
Photo prise lors de la Gay Pride. © Pixabay

Des méthodes cruelles et illégales

Lors de ces “thérapies”, première étape de ces conversions, on cherche à comprendre l’origine de cette homosexualité, l’élément déclencheur de celle-ci. On force des adolescents, âgés d’à peine 13 ans pour certains, à lire des bandes dessinées présentant les homosexuels comme des violeurs de jeunes hommes, des textes érotiques, etc. On les force même à avoir des relations hétérosexuelles, on leur prescrit du Viagra. On les empêche d’imaginer une homosexualité positive, heureuse. Les jeunes en ressortent détruits et sombrent rapidement dans la dépression.

Envoyés dans des camps de conversion pendant parfois plusieurs années, ces enfants subissent toutes sortes de violences. La violence psychologique, mais surtout physique. Matthew, 21 ans aujourd’hui, raconte son vécu en visitant l’ancien camp de conversion l’ayant accueilli ; “On nous rasait la tête tous les jours”. Il décrit les lectures de la Bible, les “exorcismes”, les violences physiques (gifles, coups, bousculades dans les murs…). Plus dur encore, il énonce, des viols quotidiens. L’émotion dans sa voix nous rapporte sa douleur. Le raisonnement des dirigeants de ces camps de torture étant : “Si un homme les viole, ils en seront dégoûtés“. Matthew montre ensuite les cellules d’isolement étroites et lugubres, dans lesquelles il a passé quatre mois. Sur les murs, l’inscription “Personne ne devrait être traité comme cela.” laissée par l’une des victimes, témoignage des atrocités menées dans ces lieux.

Les conséquences de ces thérapies et séjours en camps sont nombreuses : difficultés à faire confiance, peur de se faire agresser, dépression, envies suicidaires, abus de drogues… L’homosexualité fait partie d’un être, elle est son identité profonde et rien ni personne ne pourra la changer. Ces thérapies sont purement destructrices et promettent un impossible absurde.

Des thérapies de conversion existantes en France

Chez nous aussi, ces pratiques existent. Des violences psychologiques appuyées par la religion ou physiques (électrochoc, injections d’hormones…) peuvent être infligées à de jeunes homosexuels ou transgenres, légalement, en France. En effet, vouloir changer l’orientation sexuelle d’une personne n’est pas une infraction, ici, en 2020. La victime ne peut donc pas porter plainte contre cela.

Pour lutter contre ces pratiques et établir la justice, la député de La République en marche (LREM) Laurence Vanceunebrock a déposé, en mars, un projet de loi visant à créer “une infraction spécifique pour prohiber ces pratiques et prévoir des facteurs aggravants pour prendre en compte la situation des mineurs, public particulièrement victime de ces ‘thérapies'”. On espère vivement que cela permettra de mettre fin à ces tortures dont on ne parle pas assez.

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