Un EP fait maison pour Roméo Elvis
Après nous avoir proposé un premier album à succès très prometteur avec « Chocolat », Roméo Elvis signe un nouvel EP en attendant un deuxième album prévu pour la fin d’année. On débriefe sur le contenu de ce nouveau projet dans lequel il revient aux bases de sa carrière.
C’est indiscutable, Roméo Elvis est devenu en quelques années une personnalité très appréciée des adeptes de musique urbaine et s’impose comme étant l’un des rappeurs qui dominent le paysage musical français et belge. Sa popularité, il la doit à son grain de voix atypique et à ses chansons à succès : Drôle de question, Tout oublier en featuring avec sa sœur Angèle ou même Soleil qui est sans conteste l’un des tubes de l’été 2019.
Le retour aux sources
Entre ses albums en collaboration avec Le Motel (Morale, Morale 2...) et son premier album solo (Chocolat) le rappeur belge a fait évoluer sa musique en s’ouvrant au grand public. Et pour certains de ses fans de la première heure, cette ouverture a eu un impact sur la qualité de son rap et ils regrettent le « Roméo d’avant », plus underground, avec une plume un peu plus trempée. Ils souhaitent qu’il revienne avec un projet aux sonorités plus rap que ce que propose son album solo, qui a parfois été décrit comme étant trop pop.
C’est cette direction que le rappeur belge a décidé de suivre en essayant de revenir à la source de ce qui a fait son succès en proposant Maison. Cet EP de cinq titres dont un interlude a tout d’un message pour sa communauté d’origine, une sorte de « regardez, même pendant le confinement je ne vous oublie pas ! » Et le moins que l’on puisse dire c’est que cet « apéritif », comme il l’a décrit dans un récent communiqué, saura faire patienter les fans qui attendent beaucoup du deuxième album alors que le premier a été certifié disque de platine !
Une plume efficace
Concentrons nous un peu plus sur le contenu de ce projet qui nous propose quatre titres et un interlude. Dans ces morceaux moins « pop » que ce que proposait Chocolat, Roméo nous parle de son ascension fulgurante. Dans Chaud, il évoque le fait d’être passé de quelqu’un de banal et peu populaire à quelqu’un de reconnu dans le monde de la musique : « Avant d’ce-per, j’étais mince, j’étais moche, j’étais pauvre, j’étais l’mauvais pokémon, puis j’suis devenu Reptincel« . Ce titre provoquera incontestablement des pogos dans ses futurs concerts et se révèle être le morceau qui « bouge » le plus de tout l’EP.
Dans Défoncé, le chanteur fanatique des crocodiles nous invite à nous balader en sa compagnie le temps d’une nuit, où il nous fait part de ses interrogations et de son désarroi sur sa situation. S’en suit un interlude qui vient expliquer au public que l’EP lui permet de se recentrer sur la musique et qu’il est une sorte de mise en bouche pour son futur album. Le titre Gonzo est celui qui reprend le plus la recette qui l’a fait connaître avec une instru’ mystérieuse, un texte instinctif et des engagements sociaux et politiques « Y a Zemmour qui donne son avis sur Trump comme si on en avait quelqu’chose à foutre« . Il a d’ailleurs publié un extrait de cette piste sur les réseaux en se mettant en scène dans son appartement bruxellois pendant le confinement :
L’EP se termine par Vinci, un titre dans lequel Roméo Elvis se décrit comme étant un rappeur débordant d’idées et qui a du mal à tenir en place. Il y décrit également son ascension fulgurante en évoquant son salaire et d’autres expériences vécues « I got le même salaire qu’au Carrefour sauf qu’aujourd’hui c’est devenus journalier« . En définitive, cette outro clôture en beauté un EP plein d’espoir et de renouveau pour un artiste qui a déjà conquis un bon nombre de gens dans les pays francophones.
De quoi patienter tranquillement avant son nouvel album très attendu par les fans ! Et si vous n’êtes toujours pas convaincus d’aller écouter ce nouveau projet de Roméo Elvis, ce bon vieux Michel Drucker fait une apparition à la fin de Vinci. Alors, conquis ?