Un nouveau rapport dénonce des expulsions portant atteinte à la dignité des migrants à Calais et Grande-Synthe
Alors que nous connaissons tous les conditions de vie difficiles dans lesquelles de nombreux migrants se trouvent dans le Nord de la France et surtout le long de la Manche, un nouveau rapport vient de tomber pointant une situation désastreuse concernant le traitement de ces personnes.
Des expulsions quotidiennes
Les chiffres de ce nouveau rapport dirigé par Human Rights Observers sont impressionnants : 803 expulsions de terrain ont eu lieu à Calais et Grande-Synthe entre août 2018 et juin 2019. Une cadence infernale qui porte le nombre d’expulsions quotidiennes à 2,5 en moyenne. Et les associations signataires de ce rapport n’oublient pas de faire remarquer les nombreuses violences, propos haineux ou destructions de biens accompagnant ces expulsions.
Du côté de Calais, malgré la destruction de la “jungle”, les observateurs soulignent que le sort des migrants expulsés lors de cet événement est loin d’être réglé. “Chaque lieu de vie est expulsé en moyenne toutes les 48 heures environ, peut-on lire dans ce rapport. Ces expulsions s’accompagnent d’arrestations et de confiscations qui visent une population particulièrement vulnérable avec de nombreux mineurs non accompagnés, dont le plus jeune avait 10 ans.”
Au-delà des expulsions systématiques qui sont malheureusement devenues le quotidien des migrants et des associations qui leurs viennent en aide, ce rapport accuse surtout les forces de l’ordre, trop répressives dans leurs missions d’expulsions et aux pratiques au “caractère attentatoire à la dignité” selon les signataires.
Ce nouveau rapport alerte une fois de plus sur les conditions de traitement des migrants dans le nord de la France. Un référé-liberté pour violation de droits fondamentaux est actuellement en procédure d’appel au Conseil d’État. Les associations et collectifs d’aide à ces hommes, femmes et enfants démunis souhaitent stopper le plus rapidement possible ce “traitement inhumain et dégradant.”
Retrouvez ici le rapport en entier. Crédits photos : Human Rights Observer.