Une rentrée inédite pour l’Université de Lille
L’Université de Lille organisait ce vendredi 11 septembre une conférence de presse pour présenter les projets de cette nouvelle année universitaire. Son président Jean-Christophe Camart et son équipe se sont réunis pour éclairer les étudiants sur cette rentrée particulière.
La crise sanitaire n’aura pas eu raison de l’Université de Lille qui s’est servie du contexte pour, au contraire, innover et se dynamiser. Malgré une inscription dématérialisée, les étudiants peuvent réintégrer les lieux de leurs composantes respectives en suivant un protocole sanitaire précis.
“Une période révélatrice de la mobilisation solidaire de tous les acteurs”
Jean-Christophe Camart, président de l’université, n’a pas manqué de rappeler le maintien de la continuité pédagogique durant le confinement, qui a été rendu possible par la mobilisation des personnels de l’établissement. La crise actuelle est “une période révélatrice de la mobilisation solidaire de tous les acteurs”, a-t-il indiqué.
Le Crous, le rectorat et les organismes de recherche se sont en effet mobilisés dès le mois d’avril pour mettre en place un protocole sanitaire en respect avec les consignes gouvernementales. Il n’a cessé d’évoluer pour accueillir les étudiants dans les meilleures conditions. “Le port du masque est obligatoire dans l’enceinte universitaire, dans les espaces extérieurs comme intérieurs” et ce, même lorsque la distanciation physique peut être respectée. Jean-Christophe Camart se félicite d’ailleurs du civisme des étudiants, qui respectent cette consigne. Un masque en tissu, lavable 20 fois, est distribué à chaque étudiant lors de la rentrée.
Capacité d’accueil par amphithéâtre limitée à 50%, gestion des flux par un sens de circulation et désinfection des locaux sont de mise. Une attention particulière est accordée aux formations hybrides, mélangeant présentiel et distanciel. “Ces nouvelles méthodes pédagogiques ont été accélérées par la crise mais vont s’inscrire dans la durée”, déclare le président. Les enseignants disposent de nombreux outils numériques afin de les assurer. Pour fin septembre 2020, une cinquantaine d’amphithéâtres seront équipés d’ordinateurs, de vidéoprojecteurs, d’écrans, de micros et de systèmes de captation pour permettre à l’enseignant de se déplacer tout en étant vu et entendu à distance.
La capacité d’accueil dans les bibliothèques universitaires est elle aussi limitée de moitié par rapport à l’habitude. Le port du masque et la distanciation sociale y sont obligatoires et les services de click and collect sont toujours en fonction.
Une restructuration interne et externe
“Il y a trois maîtres mots : anticipation, réactivité et plasticité”, déclare Didier Gosset, délégué aux Affaires sanitaires. Tout a été pensé selon ces trois principes. Ainsi, chaque composante s’est vu nommer un référent Covid, en relation constante avec les unités de recherche, afin d’anticiper les cas de Covid et surtout d’y faire face le plus rapidement possible. L’université est par ailleurs en lien permanent avec le rectorat ainsi qu’avec l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Le 11 septembre, on dénombre 99 cas de contamination à la Covid-19 avec 186 cas contacts au sein de l’Université de Lille. Seulement quatre cas touchent le personnel. “Ce sont des contaminations qui se font essentiellement à l’extérieur de l’enceinte universitaire”, alarme le délgué aux Affaires sanitaires qui appelle les étudiants à éviter les rassemblements. Quatorze cas se seraient déclenchés à la suite de deux soirées festives.
Lorsqu’un cas est détecté, l’université assure au plus près le suivi de celui-ci et le bascule en distanciel. “C’est ce qu’il va se produire tout au long de l’année”, précise Didier Gosset. De plus, c’est l’université qui débute le contact tracing pour remonter les informations à l’ARS.
Par ailleurs, une opération de 500 à 600 dépistages se déroulera le 29 septembre prochain sur le campus de Villeneuve d’Ascq. Puis, dans les semaines qui suivront, des dépistages seront dédiés aux étudiants sur les cinq sites de l’Université de Lille. Par anticipation de la grippe, une vaccination du personnel et des étudiants est également prévue.
La Covid a chamboulé la rentrée, mais pas les projets
Pour cette rentrée 2020, l’Université de Lille met en place une nouvelle offre de formation. Ses quatre champs de formation d’arts, de lettres, de langues et de sciences humaines et sociales sont désormais articulés autour de ceux de la recherche, le droit économie gestion, la santé, et les sciences et technologies.
Trois nouvelles composantes résultant de fusions verront le jour. Le rapprochement des établissements a pour objectif de simplifier la recherche mais aussi de proposer une offre de formation plus attractive car plus diversifiée. “Le but est de créer une université citoyenne porteuse d’excellences dont celle de l’inclusion”, précise Jean-Christophe Camart. A terme, un pôle ingénierie qui rassemblera les formations d’ingénieur lilloises est prévu.
Une université engagée
D’abord auprès des étudiants précaires. La crise a mis en exergue les inégalités économiques et sociales, révélant notamment la précarité numérique. C’est pourquoi l’université a voté une augmentation du nombre d’ordinateurs disponibles en prêt, passant de 250 l’année dernière à 1.000 cette année. En outre, les “caddies solidaires” mis en place pendant le confinement seront pérennisés dès octobre 2020.
Mais aussi un engagement environnemental. Une carte carbone à destination des étudiants et du personnel permettra de disposer d’un quota carbone individuel associé aux activités. D’abord sur la base du volontariat, les résultats permettront de plafonner et réduire les émissions de Co2 de l’université.
Enfin, la culture et le sport sont également au coeur du programme, basés sur l’humain et les valeurs de l’olympisme. Les spectacles et activités culturelles gratuits dévoileront sensations, découvertes et partages. Pour le sport, l’université proposera de s’engager dans la dynamique des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
L’année universitaire se promet finalement d’être conviviale malgré la Covid-19 et les gestes barrières.