Zoom sur le féminisme 2.0 à Lille : l’association HeForShe
Les étudiant(e)s lilloi(se)s de l’école universitaire de management IAE ont décidé en septembre 2018 de dire stop au sexisme. Une femme doit pouvoir travailler comme un homme, un homme doit pouvoir s’exprimer comme une femme. Le concept paraît simple mais s’avère encore loin d’être appliqué. L’association faisait d’ailleurs partie du cortège de la grande marche #NousToutes contre les violences faites aux femmes. Elle réunissait 1.500 manifestants il y a une semaine. Face au lourd combat encore à prévoir, gros plan sur des acteurs de l’utopie de demain.
Le discours très relayé d’Emma Watson à l’ONU en 2014 résonne encore : « l’égalité des sexes est aussi votre problème« . Elle appuyait alors le lancement de la campagne mondiale HeForShe et encourageait les hommes à rejoindre le mouvement d’égalité des genres Lui pour Elle. Le mouvement a depuis traversé l’Atlantique et grandit même dans les écoles, qui se trouvent justement être le meilleur endroit pour éduquer et apprendre à dépasser le sexisme. Les élèves de l’IAE de Lille l’ont bien compris. Ils se sont regroupés en formant une antenne de la campagne depuis 2018 afin de défendre les droits des femmes et inclure les hommes.
Des projets pour marquer
Le palmarès de l’association, c’est d’abord un festival, Euthopie, à Saint Sauveur. Il permet de mettre en avant des thèmes comme l’écologie, la solidarité et évidemment le féminisme. Tout cela autour d’un événement ludique où chaque participant est le bienvenu. La deuxième édition programmée pour 2020 est en préparation.
Depuis 2018, HeForShe fait aussi réfléchir autour de conférences qui questionnent la place de la femme dans différents milieux. Ce jeudi 21 novembre, ils se sont penchés sur la représentation de la femme dans la musique. Des intervenantes, comme une salariée de l’Aéronef ou encore une chroniqueuse de France Musique, ont pu débattre sur ce sujet très représentatif de l’inégalité : seules 12% de femmes sont sur la scène de l’Aéronef.
HeForShe, c’est aussi couvrir des événements comme la distribution de cups et serviettes menstruelles contre la précarité. Dernièrement, ils ont ainsi supervisé une distribution pour que chaque étudiante puisse aborder ses règles sereinement lorsque l’on a pas les moyens d’acheter des protections très coûteuses. Un ciné-débat avec la diffusion du film 28 jours en présence de la réalisatrice Angèle Marrey aura bientôt lieu au cinéma de Lille 3. Un débat suivra ensuite entre le public et les intervenants. Ça se déroulera en mars, mois du droit des femmes. Alors réservez déjà votre siège !
Une sensibilisation efficace
L’objectif, c’est de faire changer les choses en faisant d’abord part du problème au plus grand nombre. Le but n’est pas de blâmer les hommes mais au contraire de les inclure et de leur donner davantage de droits à eux aussi.
Ambre Santer, 19 ans, membre de l’association, nous explique : « Le but de ces projets, c’est de promouvoir l’égalité homme/femme par la sensibilisation et l’éducation tout en veillant à intégrer tout le monde dans notre démarche sans pointer personne du doigt. »
Cela se prouve aussi par une collaboration avec la fondation FACE contre l’exclusion. HeForShe intervient dans des collèges du REP (Réseau d’Éducation Prioritaire) pour sensibiliser à l’égalité des genres dès le plus jeune âge. Ces actions sont bien reçues et rencontrent un public large, car les événements sont nombreux, ludiques, et bien pensés. Le mouvement est inclusif et fait réfléchir, évoluer dans le bon sens. On ressort d’une conférence consterné par les difficultés d’intégration de la femme, par les clichés sur les hommes, mais aussi grandi par une volonté de prendre le problème en main. C’est en connaissant bien l’ennemi qu’on peut le combattre ; HeForShe fait partie des mentors de ce combat.
Retour sur les membres de l’association
Aujourd’hui, HeForShe – IAE Lille compte sept membres. Dont un seul homme. Ce qui prouve encore le chemin à parcourir pour inclure l’autre sexe dans le combat. La promotion de l’IAE dont ils font partie s’avère, elle aussi, majoritairement féminine, ce qui n’aide pas à toucher une large communauté masculine. On peut espérer que la parité symbolique soit effective d’ici peu, car on remarque déjà une présence importante d’hommes lors des conférences et activités. On ne peut qu’encourager ce mouvement qui prône l’égalité, la liberté et la fin des clichés dans notre société !