La compagnie les Blouses bleues mise à l’honneur à la gare Saint Sauveur

À l’occasion de ses 20 ans et de l’arrivée de l’automne, la compagnie lilloise Les Blouses Bleues a produit une quinzaine de performances et de créations participatives. C’est ainsi que le week-end du 23 et 24 septembre, la gare Saint-Sauveur s’est vu transformée en un lieu d’échanges interculturels avec les artistes fidèles de la compagnie, un espace réunissant petits et grands.

Fondée en 2001 par Frédéric Laforgue, la compagnie Les Blouses Bleues se distingue des autres par des engagements aux multiples techniques artistiques. En développant des projets ouverts à tous les âges, engagés contre les discriminations raciales, sexuelles et sociales, l’équipe artistique s’inscrit dans un véritable “chantier civique”. L’objectif étant avant tout d’interroger notre rapport aux constructions sociales et aux pensées dominantes.

Mêler la culture locale à la culture internationale

L’ouverture au monde était le point d’orgue de ce week-end à la Gare Saint-Sauveur. Parce que tous les membres du public lillois, peu importe leur âge étaient les bienvenus, mais aussi, parce que les performances mêlaient culture locale et internationale, que ce soit au travers de l’auditoire ou des artistes.

Nous retrouvions ainsi Jean-Paul Mehansio, chorégraphe et directeur artistique des Grands Ateliers de la Danse d’Abidjan en Côte d’Ivoire aux côtés d’artistes lillois comme Pierre Cartonneret ou bien Lisa Hours, tous deux ayant étudié à l’École Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique de Lille.

Des projets des plus variés

Dimanche 24 septembre, il est 16 heures. Dans le hall B de la gare Saint-Sauveur, un homme se tient sur scène, il s’agit de Pierre Cartonneret. Ce dernier réinterprète le conte populaire Pinocchio. Pour l’accompagner, une voix préenregistrée relate le récit du conte. Seuls quelques objets occupent l’espace scénique : des rondins de bois, une motte de terre, un fait-tout ainsi qu’une petite cage de verre dans laquelle se trouvent des grillons.

La recherche artistique est pourtant bien plus complexe. Pour cette performance, l’artiste utilise divers supports. Une toile plate sur laquelle une caméra projette des animations vient ainsi s’ajouter à l’espace scénique suggéré par les objets matériels. Cette réinterprétation, classique par sa forme théâtrale et moderne dans ses choix visuels, retranscrit parfaitement l’identité propre de la compagnie.

Cette combinaison élaborée a pour vocation de nous faire découvrir d’autres formes d’art, tout en sollicitant notre imaginaire. En suscitant de nouvelles façons de voir et d’imaginer, l’artiste entend réinterroger notre rapport au monde. Cette performance de Pinocchio à la fois participative et éducative pour les enfants assis au premier rang, illustre le projet d’une compagnie qui souhaite aussi s’adresser aux plus jeunes.

Éduquer par les arts

D’autres moments forts de ce week-end se veulent tout aussi immersifs. Dimanche 24 septembre, un peu plus tard dans la journée, nous retrouvons ainsi Jean-Paul Mehansio sur l’esplanade. Entraînant des membres du public sur ses pas enflammés, ce dernier enseigne à travers “Afropeps” des mouvements de danse au son de son pays d’origine. Par cette démarche, Jean-Paul souhaite transmettre une culture venue d’ailleurs associant diverses pratiques, mais aussi réaffirmer la capacité de chacun et de chacune à faire de l’art.

N’oublions pas que la compagnie Les Blouses Bleues s’inscrit dans une démarche éducative culturelle, son objectif étant d’abolir les barrières de l’accès à l’art et de désamorcer les peurs liées à la différence.