Chez MUDA, à chacun sa tasse de… café !
À mi-chemin entre le parc Jean-Baptiste Lebas et le campus Droit et Santé de l’Université de Lille, la boutique Cafés MUDA a ouvert ses portes il y a deux ans, au 102 rue d’Arras. L’occasion pour son créateur de concilier son amour pour le café et ses valeurs écologiques et humanitaires.
Dajo ne croit qu’en une seule chose : une bonne journée commence obligatoirement par un café. Tout débute il y a 10 ans, en Australie. Alors âgé de 25 ans, le professeur d’EPS de formation découvre le café de spécialité et se forme au métier de barista. Le jeune belge pose ensuite ses valises dans la capitale des Flandres afin d’apprendre le métier de torréfacteur. Quelques années plus tard, le goût du voyage le rappelle. Il part alors pendant neuf mois découvrir le métier de producteur au Brésil, le premier pays à produire le café.
“Un café haut de gamme”
En 2020, Dajo décide de vivre de sa passion. Il se lance alors dans une nouvelle aventure : Cafés MUDA. Pour lui, cette réorientation fait sens. “À 12 ans, je rêvais de faire une formation hôtelière, j’ai toujours aimé découvrir de bonnes choses, mais mes parents y étaient opposés. Ma curiosité m’a rattrapé en Australie”, confie Dajo.
À l’origine, il ne souhaitait travailler qu’avec des professionnels. Mais la pandémie de Covid-19 et la fermeture des restaurants et des cafés l’oblige à s’ouvrir aux particuliers. “Ça a bien marché, on est très appréciés des habitants du quartier”, affirme-t-il.
Avec ses deux employés en alternance, il a à cœur de partager son savoir-faire et propose une dizaine de variétés de café de spécialité: des cafés ayant reçu une note supérieure ou égale à 80/100 selon différents critères, tels que leur arôme et leur acidité. “C’est un peu un café haut de gamme”, explique Dajo.
“Ce que je veux, c’est établir des relations plus équitables avec les producteurs, mettre leur travail en lumière” – Dajo
Un café supplément équité et écologie
Si “Muda” signifie au Brésil ” jeune pousse de café”, ce nom est aussi inspiré du portugais “mudar” qui signifie “changer”. En effet, Dajo veut, à son échelle, changer le travail avec les producteurs. Cela passe notamment par la fixation du prix des produits. “Normalement les prix du café sont établis par la bourse. Moi, je les négocie directement avec les producteurs. Notre prix d’achat est donc 2 à 8 fois supérieur au cours boursier. Ce que je veux, c’est établir des relations plus équitables avec les producteurs, mettre leur travail en lumière”, explique Dajo.
Le partage et le coté humain sont au cœur de son métier, comme en témoignent ses voyages récents au Guatemala et au Salvador visant à rencontrer les producteurs.
L’écologie occupe une place centrale dans le quotidien de Dajo comme en témoigne ses passions pour le vélo et les produits locaux. Ces valeurs, il souhaite les mettre au cœur de son activité professionnelle. Pourtant, selon l’association environnementale New Hera, le café serait la 5e source de production de gaz à effet de serre dans le monde. Elle est en effet à l’origine de nombreuses importations et engendre un gaspillage d’eau massif. Si Dajo dénonce un certain greenwashing dans l’industrie du café, Cafés MUDA s’affiche à contre-courant de ce phénomène et s’inscrit dans une démarche éco-responsable.
Dajo s’approvisionne en effet auprès d’un fournisseur d’énergie verte. Les livraisons auprès des partenaires lillois se font à vélo, et le café proposé résulte du “honey process“, une méthode de lavage et de séchage des cerises de café permettant de réduire drastiquement la consommation d’eau.
À l’avenir, il souhaiterait travailler avec TOWT, qui transporte du café en voilier. Actuellement, la compagnie maritime française importe du café uniquement en provenance de Colombie, Dajo espère voir la compagnie se développer.
