Volley (Ligue A) : Le TLM éliminé par Tours en demi-finale (1-3)

Ce mercredi soir, au Vélodrome de Roubaix, le Tourcoing Lille Métropole (TLM) devait égaliser après sa défaite à Tours lors du match 1 pour croire encore à une qualification. Mais les Nordistes sont tombés sur des Tourangeaux bien plus appliqués et intenses. Avec ce succès, Tours met fin à la superbe saison des hommes de Mauricio Motta Paes. 

Le public avait une nouvelle fois répondu présent. Dans une drôle de saison pour le TLM, marquée par des matchs à domicile qui n’en étaient pas vraiment car dispatchés entre Harnes, Roubaix et Orchies, les hommes en vert ont su passer outre pour effectuer un brillant parcours. Ce mercredi à Roubaix, ils étaient encore plusieurs centaines à supporter les Tourquennois. Mais ce road-trip à travers le Nord, tout au long de la saison, a des conséquences : le TLM n’accueille pas dans de parfaites conditions. Encore sur ce match, la luminosité a été un vrai souci.

“Les joueurs étaient très angoissés par ça. Je pense que si on la mesurait, l’intensité lumineuse serait trop faible. La Ligue doit gérer un peu mieux”, explique après coup Marcelo Fronckowiak le coach de Tours. Effectivement, la lumière naturelle était présente en début de match, avant que la nuit ne change la donne. “Souvent on joue dans des salles fermées avec de la lumière artificielle. C’est vrai que ça peut faire bizarre au début“, reconnaît le Tourquennois Daryl Bultor. Mais les Tourangeaux ont fait fi de ces légers désagréments pour s’imposer en quatre manches (19/25, 25/23, 20/25, 22/25) sans trop trembler.

Dramé, le poison tourangeau

Le match 1, trois jours plus tôt, avait donné le ton d’une série annoncée comme irrespirable. Dimanche dernier, alors que Tours menait deux set à rien, l’équipe se dirigeait tranquillement vers un succès en douceur, mais dans le volley aucune situation n’est totalement inextricable. Le TLM a fait preuve d’un cœur énorme en égalisant à deux sets partout avant de s’incliner dans le cinquième. Mercredi, la victoire était donc impérative pour égaliser à une victoire partout et s’offrir un match 3. Mais les Tourquennois sont tombés sur des visiteurs très appliqués, qui ne voulaient surtout pas refaire la même erreur.

Plutôt discret au match 1, avec 16 points pour 35 attaques, Aboubacar Dramé est sorti de sa boîte lors de ce match 2 pour offrir un récital. Le pointu brésilien a tout emporté sur son passage, avec un bien plus honnête 24 sur 35 sur ce match 2. Arme fatale du TVB cette saison, Dramé a posé par sa patte gauche d’énormes problèmes à la défense nordiste, qui n’a pas su trouver la clé. Surtout, il a été présent dans les moments chauds comme à 11-14 dans le 4^e  set, alors que Tourcoing se rapprochait. Il a notamment  lâché un enchaînement contre – attaque, surpuissant. Sa vélocité et vivacité d’appui sont des atouts de choix pour le récent vainqueur de la Coupe de France.

Le 3e set, fatal aux Nordistes

Pour le TLM, il y a bien eu cette fin de deuxième set électrique, porteuse d’espoirs, mais qui se sont retrouvés vains. Brillants, volontaires dans cette deuxième manche, les hommes de Motta Paes y ont jeté leurs dernières forces. Après une saison éprouvante et surtout un quart de finale d’une intensité folle, le TLM n’a pas tenu la distance. “La batterie était à plat. Le mode économie d’énergie, ça ne marche pas au volley, explique le coach. Il a manqué cette petite fraîcheur en plus pour être plus régulier dans le combat. J’ai senti une équipe un peu épuisée”. Avec les cinq matchs face à Narbonne dans les pattes, plus le match 1 de la demi-finale disputé trois jours plus tôt, Tourcoing a rompu face à la cadence infernale.

Cela fait aussi partie de l’apprentissage pour un club novice à ce niveau, dont la dernière demi-finale de championnat remonte à 2009 avec un certain Marcelo Fronckowiak comme coach à l’époque. “C’est une certaine fierté de savoir que la dernière demi-finale du club, avant celle-là, c’était encore sous ma houlette, explique celui qui est aujourd’hui le technicien tourangeau. J’avais pleuré à mon départ. Mes enfants étaient jeunes, c’étaient des moments importants. Je pense que Tourcoing paie le prix de la série contre Narbonne, on était beaucoup plus frais. J’étais déjà surpris de la fraîcheur de Tourcoing lors du match 1″.

Essorés, les Nordistes ont tenu deux sets avant de craquer. La troisième manche a sonné le glas de leurs rêves de finale. Remportée 20-25 par les visiteurs, elle a surtout montré toute la maitrise du TVB, qui avait retrouvé des couleurs après une deuxième manche délicate. Des joueurs au public, tout le monde avait pris un coup sur la tête qui s’avérait décisif. Le public, d’ailleurs, semblait un peu timoré. “L’an dernier, les deux matchs de play-offs contre Chaumont qu’on gagne chez nous c’était vraiment un chaudron. Là c’était très bien mais c’est pas pareil”, avoue Daryl Bultor, qui n’avait jamais connu de demi-finale de championnat. “Face à une équipe comme Tours on ne peut pas être approximatifs, explique Motta Paes. On a fait trop de fautes au service, au side-out (moment où le joueur reçoit le service adverse) on a fait faillite. Tours a beaucoup mieux servi qu’à l’aller. On espérait que notre diagonale passeur-pointu retrouve de l’efficacité mais ça n’a pas été le cas”.

Fin de l’aventure pour Motta Paes

“Ils ont bien joué, ils ont été plus forts que nous mais le fait qu’on ait pas été très frais n’a pas aidé non plus, analyse le champion olympique Daryl Bultor. Ce que je retiens c’est qu’on a eu une superbe ambiance dans l’équipe toute l’année. On n’a jamais rien lâché. Même ce soir, on sentait à un moment que ça allait être très compliqué mais personne n’a lâché”. Après la rencontre, la déception laissait déjà place à la fierté du parcours accompli. “Je suis fier de ce qu’on a fait. Le seul regret c’est le match ici contre Narbonne (le match 4, perdu), il nous coûte très cher, reprend Motta Paes. C’est une belle saison, on aurait peut-être pu espérer un peu mieux. C’est pas une surprise d’être en demi-finale”.

En plus de signifier la fin de la saison, cette élimination met un terme à l’aventure de Mauricio Motta Paes à Tourcoing. “Je pense que j’ai fait ce que j’ai pu. Je suis content d’être venu et je suis content de partir. Après trois ans, c’est bien”, dit avec émotion le coach. Durant son mandat, le TLM s’est classé 7^e en 2021, a disputé un quart de finale contre Chaumont en 2022 et donc une demi-finale en 2023. Une progression sur le plan des résultats qui s’accompagne d’un développement à tous les étages du club. De l’avis de tous, Motta Paes va laisser une trace plus que positive à Tourcoing. L’an passé, il était pressenti pour être l’adjoint de Bernardinho en équipe de France mais avait décliné pour se concentrer sur le TLM. Il a donc accompagné le club dans son développement mais vogue désormais vers de nouveau horizons. “Je saurai dans une quinzaine de jours où je suis”, confie-t-il.

Plusieurs minutes après la fin du match, de nombreux spectateurs trainaient dans les coursives du STAB Vélodrome, conscients qu’ils vivaient leurs derniers moments avec un coach qui aura compté. Les étreintes ont duré et chacun a voulu profiter à sa façon.

Désormais, place aux rassemblements nationaux après quelques jours de vacances pour les uns et les autres. Pour les Bleus d’Andrea Gianni, la reprise est prévue au 15 mai. Pour la plupart des Tourquennois, la saison est loin d’être finie.