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EDITO. Les différences entre les équipes masculines et féminines du LOSC

EDITO. Les différences entre les équipes masculines et féminines du LOSC

© Liondartois (Wikimedia Commons)

Alors que les projecteurs sont braqués sur l’équipe masculine du LOSC qui a réussi l’exploit de battre le géant madrilène, le mercredi 2 octobre, qu’en est-il pour leurs consœurs féminines ? La section née en 2015 peine à se faire une place dans les médias et dans le cœur des Lillois.

Saviez-vous qu’il existait une équipe professionnelle féminine au LOSC ? Si vous n’êtes pas un fan absolu des Dogues ou même de football, il est fort probable que vous n’ayez jamais entendu parler de cette équipe. La jeune section évoluait pourtant en Arkema Première Ligue (anciennement D1 Arkema, renommée le 1er juillet 2024), lors de la saison 2023-2024. L’équivalent de la Ligue 1 pour les masculins.

Mêmes équipes, même budget ?

Les premières différences entre les deux équipes apparaissent en dehors du club, dès le budget alloué par la Fédération Française de Football. En 2023-2024, la Fédération se targuait du montant exceptionnel accordé à la D1 Arkema de sept millions d’euros. Une modique somme comparée aux 80 millions d’euros que le LOSC a touché après les accords entre les différents clubs de Ligue 1. Les équipes se sont partagé les quelques 1,5 milliards d’euros versés par le fonds d’investissement CVC, en partenariat avec la Ligue Professionnelle de Football (LFP).

Des différences d’infrastructures…

Outre la colossale différence de budget, d’autres écarts importants subsistent entre les deux équipes professionnelles. Tout d’abord, la première différence concerne les stades. En effet, il est souvent dit que les joueuses accueillent leurs adversaires au Stadium Lille Métropole, une infrastructure qualitative, même si la majorité des matchs sont joués sur des terrains externes. Leurs collègues d’équipes masculines, eux, ont l’honneur de fouler la pelouse du stade Pierre Mauroy dès qu’ils jouent à domicile peut importe l’adversaire. Les féminines n’ont pas ce privilège, même lors des matchs importants. Par exemple, la rencontre LOSC-Olympique Lyonnais (l’Olympique Lyonnais est un des clubs français les plus réputés au niveau du football féminin) la saison dernière a eu lieu au Stadium Nord Lille Métropole. Pour la comparaison, imaginez recevoir le PSG en dehors du plus gros stade de la métropole. Inconcevable et pourtant c’est ce qui est arrivé à Eugénie Le Sommer et ses coéquipières. Les Lyonnaises pourront cependant se satisfaire d’avoir gagné sur le terrain d’honneur, utilisé seulement pour la deuxième fois par les Lilloises cette saison-là.

De plus, en tant que grand club français, le LOSC a créé un centre de formation afin de faire émerger de potentielles pépites du football. Fondée en 1978, l’Académie accueille les jeunes Dogues au domaine historique de Luchin depuis 2007. La section féminine, inaugurée en 2024, se trouve quant à elle au Stadium de Villeneuve-D’Ascq. Le club explique cela afin de faciliter ″une cohésion entre les joueuses de l’équipe première et celles du centre de formation″.

… mais aussi sur Internet !

La deuxième grosse surprise se trouve sur le site Internet du LOSC. Le club est fier de mettre ses équipes en avant au travers de rubriques dédiées. Les joueurs de Ligues 1 sont mentionnés dans la catégorie ″Équipe Pro″ tandis que les joueuses sont dans la catégorie ″Équipe Féminine″. Or, les footballeuses évoluant en Première Ligue la saison passée, et en Seconde Ligue cette année, appartiennent à une division gérée par la Ligue Féminine de Football Professionnel (LFFP). Elles devraient donc aussi avoir un statut de professionnel. Même l’équipe 2 masculine, qui évolue en N3 est appelée ″Équipe Pro 2″.

Étonnement supplémentaire lorsque l’on regarde les effectifs pour chaque groupe. Seul l’″Équipe Pro″ a une fiche biographique et technique pour chaque joueur. Il est ainsi possible de connaître la date de naissance, la nationalité, ou encore les mensurations du joueur, jusqu’aux clubs qu’il a fréquenté avant son arrivée dans le Nord. Pour les filles, on repassera…

Enfin, le sponsor majeur du LOSC féminin, Ntico, est invisible dans les principaux partenaires affichés sur le site des Dogues. Seul un communiqué du 24 septembre 2024 informe de la prolongation du partenariat entre la marque villeneuvoise et le club, pour deux saisons supplémentaires. En revanche, le mécène dominant Boulanger est valorisé sur le site, dans des articles et même dans des publicités avec les joueurs, partagées sur les réseaux sociaux. Si le LOSC maintient ce cap, il pourra bientôt faire le jeu des sept différences…

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