Portraits. 2/2 Choose your catch fighter : Tate Mayfairs
La fédération Banger Zone Wrestling organisait son show de catch le 28 septembre à Faches-Tumesnil. La compétition du soir, « Main Attraction », qui a opposé des duos et trios de combattants sur le ring, a été un moment fort pour les fans de la discipline. Portrait de deux féroces lutteurs.
C’est avec des athlètes venus de France, de Belgique d’Irlande ou encore de Grande-Bretagne que l’organisation française de lutte a attiré nombre de spectateurs, pour la plupart passionnés par cette pratique. Dans ces tournois tant attendus, les combattants se mesurent à des adversaires aux techniques et personnalités les plus surprenantes les unes que les autres, mettant en jeu leur réputation. L’affrontement du Belge MBM et de l’Anglais Tate Mayfairs a été l’un des combats où le partis pris des spectateurs fut le plus perceptible, attribuant la gloire au premier et l’impopularité au second avant même de connaitre l’issue du match. Portraits des deux rivaux après leur affrontement.
Tate Mayfairs, le catcheur ambitieux
L’autoproclamé « plus grand lutteur professionnel à avoir marché sur Terre » (The Greatest Professional Wrestler To Ever Walk Planet Earth) se définit comme un homme de fantaisies. Venant de l’ouest de Londres, il justifie son authenticité par l’influence de la capitale anglaise, qu’il qualifie de tout aussi « fantaisiste ». « Londres, c’est d’où je viens, c’est qui je suis ». Tate Mayfairs commence la lutte à quatorze ans avant de s’éloigner un temps de la pratique, puis d’y revenir, comme une vocation qu’il ne peut nier : « J’aime vraiment trop la lutte ». S’estimant chanceux dans sa carrière, il s’est lancé professionnellement en 2018 comme lutteur de la scène indépendante. Son alter égo à l’esthétique soignée constitue sa marque de fabrique, réalisant son entrée en passant des coups de peigne provocateurs dans ses cheveux. Il arrive sur scène en vainqueur, mais non pas moins menaçant.
Un vainqueur déprécié de la scène française
Tate Mayfairs détient actuellement les victoires de quatre championnats (entre autres, le All nations Championship ou encore le Hustle Wrestling Championship), dont un très prestigieux, le TNT Rumble Championship, championnat du monde poids lourd de TNT. Le quadruple vainqueur de combats de renommée s’expose fièrement avec ses ceintures aussi bien sur les réseaux sociaux que sur sa page internet.
Comptabilisant pas moins de 60 pays, le lutteur Anglais a combattu partout dans le monde à travers quatre continents. Il aime la pratique de la lutte en France. Selon lui, en Europe continentale, « c’est excitant de voir la foule qui est à fond dedans ; la scène et la production sont fantastiques, c’est un plaisir d’être ici ». Pour autant, le regard extérieur qu’il porte sur les spectateurs francophones se contraste. « Les gens sont très arrogants, limite ingrats comme vous avez pu le voir. » [De son arrivée à la fin du combat, Tate Mayfairs a été hué par les spectateurs, soutenant pour la plupart son rival français MBM, ndlr].
Fair-play et discipline, clés du succès
Son apparence et sa posture ont beau faire craindre ou provoquer les vives réactions de spectateurs ; cette discipline reste cependant très physique et le milieu compétitif pour le natif Londonien. « Tout le monde est en compétition vis-à-vis des autres, à tout les niveaux. Mais on est tous dans le même bateau ». Tate Mayfairs accepte la concurrence du jeu du catch, et aide même d’autres combattants en devenir. Il s’est récemment investit dans l’entraînement d’orphelins et de lutteurs Ougandais, jusqu’à les faire s’exercer dans la boue, préparation qu’il a énormément appréciée.
Son quotidien, du lundi au vendredi, c’est aller s’entraîner à la salle de sport et faire sa propre promotion. La discussion avec des promoteurs, la vente de ses produits à son effigie en ligne, la production de son contenu sur internet, ou la récolte de l’argent sur Patreon (plateforme de vente et dons) sont des étapes nécessaires au développement de sa carrière. Sans compter le partie visible au grand jour de son travail, à savoir se produire dans des « grands » shows, ce qui inclus le fait de voyager, comme en ce jour. Le rythme de vie est prenant, avec la conciliation d’une vie personnelle et professionnelle chargée. Il explique par exemple n’avoir eu qu’une heure et demi de sommeil avant de combattre au Main Attraction Show. Tate Mayfairs reste très optimiste et évoque un proverbe qu’il a élaboré : « Vous savez ce qu’on dit ? Tateness is greatness ».