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Rictus, une série dystopique introspective sur le rire

Rictus, une série dystopique introspective sur le rire

Les acteurs et le staff de Rictus

Présentée en avant-première lors du festival Séries Mania à Lille le 18 mars, la série Rictus a fait l’unanimité chez les premiers spectateurs. Élue meilleure comédie par le jury composé de lycéens de la région du Nord, Rictus s’impose comme une sortie à ne pas manquer.

Rictus, c’est une série qui met en scène une société ultra-sécuritaire, où le rire est interdit pour assurer la bienveillance et empêcher les moqueries en tout genre. C’est une peur envahissante qui prend le contrôle du personnage principal, incarné par Fred Testot, quand celui-ci se rend compte qu’il fait rire sa stagiaire sans le vouloir. Au milieu de décors loufoques et d’un monde futuriste, les scénaristes Arnaud Malherbe et Marion Festraëts sont parvenus à créer une dystopie marquée par la morosité d’un monde où le rire n’existe plus. 

“C’est une série sur le rire, mais qui peut être dérangeante”

Outre la disparition du rire et même du sourire, l’univers de la série est celui d’une société ordonnée mais aussi normée, à l’intérieur de laquelle les relations amicales et amoureuses sont ternes et où l’ambition semble limitée. Rictus pose des questions quant à l’importance du rire, dans les relations personnelles mais aussi dans l’organisation de nos vies.

Bien que catégorisée par le festival comme une comédie, son réalisateur, Arnaud Malherbe ne qualifie pas son œuvre de “comédie à 100%”. “C’est une série sur le rire, mais qui peut être dérangeante”, affirme-t-il. La création de ce scénario part de l’idée que les moments où l’on est le plus interdit de rire sont aussi ceux où on en a le plus envie. Aussitôt qu’il y aurait de la gêne ou de la contrainte, le corps aurait lui-même besoin de libérer une énergie, selon l’actrice Constance Dollé.

Mettant en scène un univers étrange et décalé, la série a eu des effets immédiats sur les spectateurs. Les conventions de la fiction se sont retrouvées dans la salle, avec un public qui riait au moment des expressions des acteurs, comme un soulagement qu’apportent les réactions expressives des personnages, dans un monde où elles sont supprimées. L’univers oppressant s’estompe lors des rires, qui font du bien au spectateur.

Le rire, une attitude contagieuse

Constance Dollé, parlant d’une période très accusatoire, estime que le rire est un exutoire, qui permet de se distancer de la réalité. L’extrapolation et l’utilisation du rire dans la série permettent donc de remarquer l’importance et le rôle du rire dans la société. Rictus, c’est la mise en scène d’une société morte, où le rire a été banni pour ne plus répondre aux questions “De quoi peut-on rire ?” ou “Avec qui peut-on rire ?”. Grâce à un travail visuel (sur les costumes, le décor, les postures et les expressions) mais également grâce à une réflexion introspective sur le rire, Rictus captive le spectateur et l’interroge sur plusieurs questions sociétales.

Le rire et l’humour en général peuvent être en danger dans une société où l’on se demande sans cesse ce qui est permis et ce qui est possible. L’évolution des mœurs et de la société serait au coeur d’une recherche du bien commun, qui pourrait passer par l’effacement d’un humour trop dérangeant. Fred Testot estime même qu’on rit moins aujourd’hui qu’il y a 20 ans.

Le rire c’est une attitude créatrice de liens entre les individus. Les réalisateurs reviennent également sur le caractère contagieux du rire et du sourire. La bonne humeur est un ressenti personnel, qui se propage et se partage. Rire, c’est donc une manière de communiquer en société, afin de vivre et partager une bonne humeur.

Rendez-vous prochainement sur OCS pour découvrir cet univers, avec une production signée Cinéfrance Studios.

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