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Handball (LBE) : Pour son retour dans l’élite, St-Amand tâtonne

Handball (LBE) : Pour son retour dans l’élite, St-Amand tâtonne

Alors que le championnat d’Europe a offert une trêve de plus d’un mois aux joueuses de Ligue Butagaz Énergie (LBE), c’est l’occasion de faire un point avec sa présidente sur le début de saison du Saint-Amand Handball, de retour en première division. 

C’est peut-être anecdotique, probablement insignifiant, mais voir Maëlle Chalmandrier hilare avec Chloé Valentini dans les dernières minutes de la rencontre entre Saint-Amand et Metz a bien fait réaliser aux supporters nordistes que leur équipe était de retour aux affaires. Lors de cette deuxième réception de la saison, le 14 septembre, le Saint-Amand Handball Porte du Hainaut (SAHPH) recevait le géant Metz. 24 fois championnes de France, dont une la saison passée sans la moindre défaite, troisièmes de la dernière Ligue des Champions : les Messines font encore une fois figures d’épouvantail dans cette saison 2022-2023.

Pour Saint-Amand, ce match de gala, certes perdu (30-24), a montré que les filles du coach Félix Garcia ont des atouts à faire valoir à ce niveau. Mieux, elles ne sont pas passées loin de l’exploit. Une performance qui a fait dire des mots flatteurs mais révélateurs à l’entraîneur messin Emmanuel Mayonnade sur le SAHPH. “Saint-Amand est un adversaire qui pousse à élever son niveau d’exigence, nous confiait-il après le match. Je ne suis pas surpris par cette équipe, elle joue bien”. Avant de clamer devant les partenaires du club : “Votre place est ici en première division avec nous. Vous nous avez manqué. Vous gagnez à être connus, vous méritez beaucoup plus. Quand je vois la salle dans laquelle vous jouez, j’en appelle aux élus…”. Le temps d’une soirée, le technicien messin a pu constater les chantiers qui restent à mener à St-Amand pour poursuivre son développement et, par ricochet, augmenter ses chances de s’installer dans l’élite du handball féminin.

Ne rien s’interdire

Pour Saint-Amand, la LBE n’est pas une découverte. Après une saison 2020-2021 dans l’élite, le club nordiste est redescendu en D2 à l’été 2021. “On se sert de l’expérience que l’on déjà eu au plus haut niveau, explique au Pépère News Sophie Palisse, présidente du SAHPH. L’an passé, pas une fois on s’est dit qu’on allait faire moins qu’en D1. On sait qu’il y a un fossé entre les deux, c’est un autre monde. Mais on ne découvre pas tout ça, l’équipe dirigeante, les salariés, les bénévoles œuvrent pour tout ce qui se passe autour du terrain”. Avec son budget bien modeste comparé aux autres membres de cette LBE 2022-2023, Saint-Amand Handball réalise un début de saison mitigé. 11e au classement (sur 14) avant la reprise du championnat, les “Louves” ont réalisé un gros coup avec leur seule victoire, pour le moment, à Bourg-de-Péage. Mais, avec trois défaites en autant de réceptions, Sophie Palisse est loin d’être pleinement satisfaite. “Un début de saison riche, avec une bonne dynamique au départ. Mais on a un rodage à avoir collectivement. Pour nombre de joueuses, ce sont des nouvelles arrivantes. On fait malgré tout une bonne prestation contre Metz”.

La constance va primer“. La présidente Sophie Palisse est parfaitement consciente de l’exigence que requiert une saison en LBE, surtout lors des confrontations avec les concurrents directs. © Nicolas Harvent / Saint-Amand Handball

Ce match face aux Messines à certes été porteur d’espoirs sur le plan du jeu, mais n’a pas été accompagné. S’en sont suivis des revers à Nantes et surtout face à Chambray à domicile. “On a vu de belles choses au niveau du jeu. Bien sûr que jouer une grosse équipe aide à se sublimer. Mais là ça va être notre capacité à se sublimer contre les équipes où on peut faire un résultat. La constance va primer. On a le droit d’y croire à chaque match. Il ne faut rien s’interdire. Même si on ne gagne pas contre Metz, les partenaires et spectateurs étaient très satisfaits des joueuses, c’étaient des combattantes sur le terrain. Et parfois c’est juste ça qui fidélise”.

Recrutement, nouvelle salle et professionnalisation 

Justement, tout l’enjeu pour les Amandinoises est de s’installer durablement en LBE. Comment ? “Si j’avais la réponse… sourit Palisse. Il nous faut un collectif solide, un renfort d’une ou deux joueuses sur la base arrière. C’est un collectif taillé pour se maintenir mais il faut qu’il passe un cap”.

Pour construire ce collectif, le club a certes pu s’appuyer sur une saison dernière maîtrisée qui a permis de se projeter sur une remontée mais cela n’enlève en rien au fait que Saint-Amand ne soit pas le choix numéro 1 d’une joueuse, à propositions égales. Bien sûr, sur un plan ne serait-ce que géographique, mais aussi salarial, ce n’est peut-être pas la destination idéale. Mais le club fait parler ses atouts : “C’est déjà sur un plan individuel ce qu’on propose à la joueuse pour la faire progresser. Et puis sur un plan collectif ce sont les coéquipières, le projet de jeu de l’entraîneur et puis les conditions salariales”. La présidente, élue cet été à la tête de l’Union des clubs professionnels de handball féminin, connaît très bien les enjeux financiers de cette saison. Elle n’ose même pas imaginer une redescente immédiate. Il faut dire que le club voit au-delà, avec un projet sur 5 ans pour donner une ligne directrice à tous ses membres. “L’enjeu c’est de se donner toujours de nouveaux objectifs, parce que le projet c’était de remonter, reprend Palisse. Mais maintenant c’est quoi ? Le maintien ? Oui mais ça ne fait pas rêver. Et la montée des ambitions ça passe notamment par les infrastructures”.

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A l’issue d’une saison où il a caracolé en tête, le club de la cité thermale a pour la troisième fois accédé à l’élite en mai dernier. Mais cette fois, les Amandinoises comptent bien y rester. © La Vie Amandinoise

Mayonnade le suggérait en filigrane, si Saint-Amand veut revoir ses ambitions à la hausse, un changement de salle parait incontournable. “Il y a ce projet de nouvelle salle, que l’on nous promet depuis fort longtemps, soupire la présidente. J’ai des échanges avec le maire, il va falloir que ça avance relativement vite. A un moment donné, vous ne pouvez pas espérer jouer le milieu de tableau en D1 et puis ne pas pouvoir vous entraîner dans votre salle, ne pas pouvoir choisir ses créneaux d’entraînement”.

Bien sûr c’est le secteur sportif qui est touché en premier lieu par cette situation. Mais l’extra-sportif se retrouve fortement impacté : bénévoles et salariés n’ont pas d’autre choix que de débarrasser toutes leurs installations (espace VIP, affichage) dans la foulée du match. “Mais attention, je ne jette la pierre à personne, tient à préciser la présidente. On fait rayonner la ville, le territoire mais pour que ça continue, il nous faut les infrastructures. Bien sûr que si nouvelle salle il y a, il faudra la partager avec de l’évènementiel et tout ça. Mais au moins si on peut être résidents sur les entraînements et tout le reste, ça va nous changer la vie. J’espère qu’on aura la salle fin 2024, avec une grosse capacité pour accueillir des évènements internationaux”.

Un objectif sur le long terme forcément stimulant pour sortir d’une collocation forcée avec le Saint-Amand Basket, situation inédite où deux équipes féminines de première division se partagent une même salle. À cela, le club a pour ambition de fidéliser ses bénévoles mais, au-delà, de continuer à employer. “La D1 c’est aussi travailler sur le détail, tant sportivement qu’extra-sportivement. Je veux une team d’organisation pérenne, pour ne pas la changer tous les ans. Parce que le cahier des charges en D1 est très lourd et si on ne le remplit pas, il n’y a pas de match. Cela contribue à la professionnalisation. On ne peut plus être dans l’incertitude de savoir si le bénévole sera là ou pas”.

En attendant, Saint-Amand va reprendre le championnat pied au plancher avec un déplacement à Dijon et surtout la réception du co-leader, Brest, le 7 décembre. Un nouveau match de gala où Saint-Amand Handball espère, cette fois, créer l’exploit. Voir Maëlle Chalmandrier hilare au coup de sifflet final serait cette fois-ci un bon indicateur…

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