En lecture
INTERVIEW. Last Train, de retour sur scène pour le plaisir du public

INTERVIEW. Last Train, de retour sur scène pour le plaisir du public

Antoine et Jean-Noël de Last Train, dans les coulisses du Grand Mix © Maël Lapeyre

Mardi 7 décembre, la salle Le Grand Mix accueille à Tourcoing le groupe Last Train, pour leur tournée européenne. Le Pépère News s’est immiscé dans les coulisses de cet événement pour vous offrir une interview exclusive de ce groupe français qui fait parler de lui.

Peut-être que vous ne les connaissez pas. Last Train, c’est quatre jeunes hommes originaires d’Alsace. Tout a commencé par la formation du groupe en 2007, avec leur concert dans leur collège commun. Après un premier album, Weathering, en 2017, le groupe revient avec un deuxième projet en 2019, The Big Picture, salué par la critique. Récompensé par le prix Inouï du Printemps de Bourges, le groupe joue ensuite en première partie d’artistes tels que Johnny Hallyday, Muse ou encore Placebo… Aujourd’hui après une tournée interrompue pour cause de Covid, le groupe revient pour une tournée internationale, prêt à tout donner !

Entretien avec Last Train, dans les coulisses de la tournée

Le groupe a ouvert ses portes au Pépère News pour une interview exclusive, revenant sur leur carrière, leurs projets à venir…

Le Pépère : Vous existez depuis plus de dix ans et vous êtes actuellement en tournée : comment ça se passe, et comment est-ce que vous abordez le concert de ce soir au Grand Mix de Tourcoing ?

Antoine (batteur): On est très contents de re-tourner, avec des jauges à 100% et pas de gens à qui on va devoir refuser l’accès. De manière générale ça fait très plaisir de revoir le public, c’est marrant il y a beaucoup de gens que l’on retrouve, qui nous disent que leur dernier concert avant le confinement c’était nous. On n’a pas chômé pendant ces deux années pendant lesquelles, apparemment, je ne sais pas si vous avez entendu, il y a eu une pandémie… (rires) On est contents de re-défendre notre second album, et on a pu bosser pour ne pas faire exactement le même show qu’il y a deux ans ! Ça se passe super bien, et c’est le début d’une belle semaine de tournée d’ailleurs.

PP : Une question par rapport à votre style musical : est-ce que vous vous définissez comme un groupe français ? Ça a de l’importance, ça veut dire quelque chose pour vous de faire du rock français ou au contraire pas du tout ?

A : Personnellement, pas comme un groupe de rock français. Peut-être parce que j’associe cela au fait de chanter en français, ce que l’on ne fait pas. Force est de constater qu’on est français et qu’on fait du rock. Mais non car c’est quelque chose qu’on a très peu écouté au début. Je vois ce que vous voulez dire par groupe français, mais je ne nous mets pas dedans, au même titre que plein de groupes français, comme MNNQNS qui pour moi fait du rock carrément anglais, ou Lysistrata qui est du math rock mais je dirais pas que ce sont des groupes de rock français. Et puis notre but n’est pas de rester en France. On fait une grosse place à l’international dans les tournées, on essaie d’aller en Angleterre, en Allemagne, on est allés plein de fois en Asie…

PP: Last Train s’est construit en live avant de sortir deux EP et deux albums. Aujourd’hui quel rapport vous avez au live, et quelle importance il a sur les albums ?

 A : Au tout début, on était un groupe de live, on faisait presque trop de concerts (environ 100 par an). Y a pas de regrets par rapport à ça c’est juste qu’on évolue, on grandit, et TBP (The Big Picture, leur dernier album) nous a montré aussi qu’on aimait être en studio, écrire, partager des idées, être en local de répétition : on kiffe de plus en plus. Avant je détestais le studio, je trouvais ça naze et j’aimais le côté éphémère du live. Plus j’avance, plus je me dis que c’est chouette de se poser et de se demander quelles émotions on veut transmettre. Je trouve que le fait de s’être posés se ressent sur le live, dans le sens où avant on était tout feu tout flamme, dans tous les sens. Aujourd’hui on propose un vrai concert, avec un début et une fin, une vraie histoire pendant une heure trente, pas que jouer à fond la caisse et crier le plus possible.

PP: Donc la composition en studio a influencé le live et la manière dont vous le structurez ?

A : Oui carrément, ça veut pas dire que y a plus d’énergie du tout, en fait c’est juste que c’est fait de façon réfléchie, et d’avoir des vrais endroits où ça pète, des vraies nuances, c’est cool. Je dirais même que le live est plus pensé comme un morceau où c’est super cool d’avoir des dynamiques, plutôt que d’enchaîner que des titres où tu fonces comme un débile. Je pense que ça va avec l’âge aussi. Au début je crois qu’on était tous pareils, le studio, on voulait pas y aller parce que tu vois tout au microscope, et donc forcément tous les mini-trucs qui vont pas. Donc oui les deux commencent à se mélanger et on commence à kiffer plus le studio.

PP: Et justement en tant que groupe qui s’est construit en live, quelle est votre relation avec votre public ?

A : Une relation de haine (rires).

Jean-Noël (chanteur) : Bah assez forte, comme le disait Antoine, il y a des gens qu’on revoit et qu’on commence à connaître même, d’une date à une autre. Je pense que c’est comme ça aussi qu’on aime bien interagir avec notre public, c’est en le connaissant. Des fois en identifiant des gens, des visages, des prénoms même, c’est ça qui est chouette je trouve et qui est riche.

PP: : A propos de The Big Picture : c’est un album qui a pu vivre depuis 3 ans, quel regard vous portez dessus maintenant avec un peu de recul, et quelle place pensez-vous qu’il a dans votre carrière ?

A :  Moi je suis encore très, très dans cet album. Je trouve qu’il est encore d’actualité dans nos têtes. Tu sais il y a toujours un peu le truc de “sortir l’album c’est la mort de l’album”, et je trouve que ces morceaux ont encore le temps de vivre et puisqu’on est encore bien en phase avec eux. Là on a pu se permettre de piocher dedans vu qu’on a deux albums, et du coup on a pu prendre des morceaux qu’on avait pas encore joués sur scène donc c’est super cool. Et puis cet album il est chouette, je l’aime beaucoup.

J-N : Je suis content qu’on le joue maintenant deux ans après sa sortie, je trouve qu’on interprète mieux les morceaux, on les vit mieux aussi, on a eu la chance quand même de pouvoir le jouer sur 60 ou 70 dates juste avant et après sa sortie, donc on est pas à plaindre. Mais je trouve qu’on le joue mieux maintenant parce qu’on l’incarne mieux aussi. On a du recul sur les titres, et ce soir on joue un tout nouveau morceau par exemple. Quand tu fais un nouveau morceau, tu es dans la conscientisation de ce que tu fais et pas forcément dans le ressenti et dans l’incarnation, donc tu dégages et tu ressens moins de trucs parce que t’es concentré, et je trouve que ça rend les morceaux du deuxième album plutôt intéressants sur scène.

PP : Pour finir, aujourd’hui avec des groupes comme Last Train ou d’autres que vous mettez en avant grâce à votre label (Cold Fame), est-ce que vous considérez qu’on assiste à un renouveau de la scène rock française ?

J-N : Si il y a un renouveau tant mieux, ensuite pas particulièrement parce que je crois qu’il y a toujours eu plein de groupes comme les nôtres, c’est juste que nous on était trop jeunes pour les connaître. Avant notre génération il y avait Stuck in the sound à l’époque, ou No One is innocent. J’imagine qu’il y a toujours eu des groupes de rock français qui jouaient dans des caves, des clubs, qui d’un coup ont fait des salles de concert et un peu de festivals. Avec la bannière Cold Fame, on s’est permis (et on a la chance) d’en rassembler quelques-uns dans la même famille, et on propose des plateaux ensemble, on a des affinités communes. Je crois que c’est l’histoire qui continue et on essaye de faire autant que possible, je pense que ça nous fait tout autant kiffer de le faire que de faire kiffer les gens qui découvrent ces groupes.

La scène du Grand Mix mise à feu et à son

En première partie de cette soirée, Johnnie Carwash. Produit par le label Cold Fame de Last Train, le groupe se définit comme de la garage pop cool. Et pour être cool, ça l’était ! Grâce à une voix très rock, et des tonalités punk, le groupe nous ramène à l’époque de The Breeders et de Throwing Muses. Cette énergie transmise par le toujours aussi efficace trio basse/batterie/guitare a su saisir le public, présent en nombre, et lui a offert un avant goût très encourageant pour cette soirée qui s’annonçait déjà électrique.

Après quelques minutes de suspens, vient ensuite le tour du groupe tant attendu. Ils posent leurs bases dès leur entrée : un rock puissant mais doux et travaillé. C’est la deuxième fois que le groupe alsacien vient jouer au Grand Mix à Tourcoing, et le public a encore une fois répondu à l’appel. Ces habitués du live maintiennent le public en haleine pendant presque deux heures de performance. Emotion, pogo, slam (lorsque l’artiste se fait porter par la foule) et communion avec le public.

Last Train © Simon Ecotière

Et en bonus : la révélation en avant première du nouveau titre – How did we get there ?. Ce single de 22 minutes intervient comme un aparté à la soirée. Un moment de break émotionnel signé d’une touche de rock : du pur Last Train. Leur tournée n’étant pas finie, il est encore possible de les voir en concert, pour un moment fort en décibels.

Quelle est votre réaction ?
J'adore !
5
J'ai hâte !
1
Joyeux
0
MDR
0
Mmm...
0
Triste...
0
Wow !
0

Auteurs/autrices

Voir les commentaires (0)

Répondre

Votre adresse Email ne sera pas publié

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.