Championnat du Monde de la Frite : promouvoir le pays d’Artois entre deux cornets
Samedi 28 septembre s’est tenu le Championnat du Monde de la Frite à Arras, entre graisse de bœuf, circuit court et produits locaux.
Graisse de bœuf, lancés de frites, Mara’tuche et fanfares : on peut dire que cette année, le championnat du Monde de la frite a été chargé. Malgré un bémol sur les files d’attente, celles-ci n’ont pas l’air d’avoir altéré la visée implicite de l’évènement : la promotion du patrimoine vivant d’Artois.
La frite en star
Pour sa deuxième édition, le championnat a voulu plus de diversité et de liberté dans la cuisine de la frite. Il s’est alors réinventé, en créant trois nouvelles catégories de frites différentes. Aux frites authentiques, créatives et familiales, ont été ajoutées les frites du monde, récompensant cette année les terroirs des Pays-Bas à l’Espagne. A également été ajoutée la catégorie espoirs, félicitant les lycées hôteliers des Hauts-de-France.
Pourtant, rattrapée par son succès, le championnat a vu une invitée s’immiscer dans la journée : l’attente. Comptez plus d’une heure minimum pour atteindre un cornet de frite. Les files n’ont pourtant pas été rédhibitoires pour tout le monde : Camille et Luc ont dû faire avec. « Bon on a attendu une heure, mais vu les frites, ça valait le coup ! Puis, avec un peu de bière on sait s’occuper. On a pu profiter des stands et des activités, j’ai même gagné à la course en sac. L’ambiance est superbe ! » ajoute la Lilloise avec fierté.
Circuit court en pays d’Artois
Etaient en effet présente une délégation des productions artisanes et agricoles locales, des huiles de caméline aux tissus et accessoires de mode. « La journée est parfaite pour valoriser et faire connaitre nos produits. Pour l’instant, ça marche très bien pour nous. On a l’occasion de voir beaucoup de monde et les gens sont très intéressés par nos produits locaux », explique Thomas Delive, gérant de l’Huilerie d’Artois. Celui-ci a pour but de faire découvrir aux visiteurs des alternatives locales à leurs produits du quotidien. Sur la place des Héros, on retrouve le marché dans lequel un grand nombre de producteurs locaux ont également connu un franc succès.
Pour les participants au concours, l’enjeu d’une agriculture locale pour un circuit court est également décisif. À 25 ans, Armand travaille dans un restaurant gastronomique à Montreuil-sur-Mer. D’habitude désigné par ses collègues pour préparer des frites au repas du personnel, il s’est lancé dans l’aventure du championnat. « Pour faire les meilleures frites, c’est les ingrédients qui jouent. Ma pomme de terre vient de l’exploitation de mon père. La graisse de bœuf vient de l’élevage d’un ami. On a été la récupérer directement sur la bête à l’abattoir. Mon sel vient de la seule production de Côte d’Opale. J’espère que ça va inciter les gens à aller acheter directement leurs produits chez l’agriculteur. C’est souvent moins cher. Ils mangeraient mieux et les agriculteurs seraient récompensés à leur juste valeur. Le problème, c’est qu’aujourd’hui les gens veulent des légumes Instagram. Mais même avec une pomme de terre moins belle que les autres, on peut faire de très bonnes choses. »
Bien que la victoire soit revenue à l’Angevin Alexandre Laigo, Armand a visé juste sur la portée du championnat. L’Office de tourisme a donc réussi son pari : faire rayonner le patrimoine vivant du pays d’Artois, tout en dégustant quelques frites du Nord.