« On ne veut pas aller à Marcq ! » Les adhérents du Domyos club de Lille disent non à sa fermeture
Ce jeudi 24 octobre, près d’une centaine d’abonnés du Domyos club de Lille se sont réunis au B’twin village pour exprimer leur dépit et leur désaccord face à la décision de Décathlon de fermer leur salle de sport.
La fermeture du Domyos club de Lille, prévue pour mars 2025, a été annoncée le 4 octobre dernier. Dès lors, une vague de contestations a vu le jour auprès des adhérents. Après avoir lancé une pétition ayant recueilli plus de 2.000 signatures à travers le mouvement « résiste Domyos », c’est en face-à-face que les sportifs lillois ont voulu s’adresser aux dirigeants. Le message est clair : « Non à la fermeture de notre deuxième maison ».
Des revendications claires
Alors que le cortège était calmement réuni depuis quelques minutes, la manifestation a débuté par la lecture du texte écrit par les deux initiatrices du mouvement. Texte qui allait ensuite être soumis aux responsables de la salle de sport. Pendant cinq minutes et sous les réactions émotives du public, les sentiments et requêtes des abonnés ont été présentés.
Celles-ci n’ont laissé aucune place au doute ; les adhérents ne lâcheront rien et comptent bien inverser la décision : « Nous poursuivrons et renforcerons nos actions tant que nous n’aurons pas de réponse concrète de Décathlon annonçant qu’il n’y aura pas de fermeture du club ». Il est cependant nécessaire de relever la discipline des sportifs qui ont tenu à ce que la manifestation se fasse dans la bonne humeur et sans débordement.
Une salle irremplaçable
Pour faire suite à leur décision, Décathlon a invité les abonnés actuels à transférer leur abonnement au Domyos club de Marcq-en-Baroeul. Cependant, dans le coeur des lillois, ce club n’a rien à voir avec leur « petite bulle de bien-être » du quartier Fives. Ils décrivent ce lieu comme « familial et inclusif », notamment grâce aux nombreuses infrastructures qui permettent aux enfants de s’amuser tandis que les parents profitent de leur séance au club.
Par ailleurs, la localisation de cette salle est un atout majeur. En effet, elle se trouve dans un quartier populaire, au coeur du projet de rénovation urbaine « Fives Cail ». Étant pour la plupart riverains de ce quartier, les adhérents déplorent l’éventuelle fermeture du club qui aurait de conséquences sur la transformation méliorative de la zone.
Étant également desservi par un réseau de pistes cyclables neuf, ce club permet à une large partie des abonnés de s’y rendre à vélo ou même à pied. Transférer tous les membres de Lille à Marcq-en Baroeul les contraindraient à utiliser la voiture et donc à augmenter leur empreinte carbone. De quoi éveiller la conscience écologique de Décathlon. C’est aussi à se demander si la devise de l’enseigne à savoir « le sport pour tous » est toujours d’actualité lorsque celle-ci limite l’accès de plusieurs centaines de personnes à leur salle de sport.
Des justifications incomprises
« Renforcer le marché du fitness à Marcq-en-Baroeul ». C’est comme ça que décathlon a justifié son choix de fermer le club lillois. Pour les adhérents, cela n’était pas suffisant : les résultats plus que positifs de la salle (étaient accueillis plusieurs centaines de membres 7 jours sur 7 à travers des séances variées) rendait cette décision inacceptable. D’autant plus que le club de Marcq-en-Baroeul serait surchargé par tous ces transferts, réduisant alors la qualité des séances.
Cette décision impacterait aussi l’économie locale. « Le club améliore la qualité de vie de 2.000 salariés de décathlon au btwin village et de 1.000 adhérent externe ».
« La balle est dans votre camp »
Après avoir scandé plusieurs slogans en bas des bureaux de Décahlon, les manifestants ont pu avoir une courte discussion avec la responsable de Domyos Lille. Ils ont notamment reproché à Décathlon une annonce faite de façon « méprisante » ainsi que l’envoi d’un mail le matin même aux abonnés transmettant l’annulation de la fermeture du club. Ce message a été interprété par beaucoup comme un moyen de limiter le nombre de manifestants plus tard dans la journée.
Après avoir écouté les revendications des adhérents calmement formulées, la responsable a laissé comprendre qu’une discussion était en cours et qu’elle ne disposait pas de plus d’informations à ce jour. Si certains manifestants étaient mitigés : « Elle n’inspirait pas la sincérité », déclare un manifestant déçu, bien qu’une des cheffes de file du mouvement souligne que cette discussion était positive. Effectivement, celle-ci n’aurait jamais pu imaginer que cette action prendrait autant d’ampleur. « On arrive à se battre contre Goliath » affirme-t-elle fièrement. Elle admet que le fait de descendre discuter avec les membres du club était « un pas en avant » de leur part, aussi grand soit-il. Encourageant pour la suite.
Le combat reste en marche pour ces sportifs lillois ayant à coeur de poursuivre leurs séances au b’twin village bien au-delà de mars 2025. Il est possible de suivre et de soutenir le mouvement en suivant la page @resistdomyos sur Instagram.