Portraits. 1/2 Choose your catch fighter : MBM
Le 28 septembre, la fédération Banger Zone Wrestling organisait son show de catch à Faches-Thumesnil. La compétition du soir, « Main Attraction », qui a opposé des duos et trios de combattants sur le ring, a été un moment fort pour les fans de la discipline. Portrait de deux féroces lutteurs.
C’est avec des athlètes venus de France, de Belgique, d’Irlande ou encore de Grande-Bretagne que l’organisation française de lutte a attiré nombre de spectateurs, pour la plupart passionnés par cette pratique. Dans ces tournois tant attendus, les combattants se mesurent à des adversaires aux techniques et personnalités les plus surprenantes les unes que les autres, mettant en jeu leur réputation. L’affrontement du Belge MBM et de l’Anglais Tate Mayfairs a été l’un des combats où le parti pris des spectateurs fût le plus perceptible, attribuant la gloire au premier et l’impopularité au second, avant même de connaitre l’issue du match.
MBM, Must Brilliant Man
Le lutteur professionnel se présente comme « le petit prétentieux [qui a] hâte qu’on lui casse la gueule ». Le parcours de Mathias Caltagirone commence par un voyage aux États-Unis durant lequel il découvre le catch américain. Sa vocation pour cette discipline s’y manifeste, et il est introduit dans ce monde de sueur et de paillettes par un catcheur américain qui le prend sous son aile « comme dans les films, dans une salle qui pue, qui fait peur ». Le vétéran le forme en lui expliquant les astuces et techniques qui font un bon lutteur. Ainsi, MBM se fait sa propre place dans un milieu très compétitif. Devenu éducateur spécialisé, il fait du catch son métier depuis les quatre dernières années, l’amenant à voyager partout dans le monde.
Le catch, « pièce de théâtre de Fast and Furious »
Le catch est un sport-spectacle, un entre-deux selon lui. C’est « une pièce de théâtre de Fast and Furious » : certaines des scènes sont préparées, mais une place importante est également accordée aux aléas du match, laissant l’issue du combat incertaine, et ce jusqu’au sort des médiateurs. L’arbitre s’est pris un coup ? « C’est la magie du catch » ! Cependant, Mathias n’envisage pas son domaine professionnel comme un milieu purement agressif. Bien qu’il s’agisse d’un « monde de requins comme de collègues », il n’hésite pas à promouvoir ses connaissances catcheurs auprès d’organisations de lutte qui cherchent à recruter des combattants. Cependant, dans ce milieu la concurrence persiste, et il faut se faire sa place.
Pour MBM, le but du catch est de « faire rêver les gens, de faire passer un bon moment ». Il voit dans cette pratique une véritable mission artistique, qu’il compare à une danse : « on s’en fout de qui dansera le mieux, le tout c’est de le faire ensemble ». Pour ce mordu de bagarre, le catch est l’addition de lutteurs, d’un arbitre, et de l’acteur essentiel, le public, comme il a pu le constater tout au long de ses déplacements internationaux. Il remarque des styles de combats et des exigences professionnelles différents. Aux États-Unis qu’il connaît bien, « c’est beaucoup de rush, c’est très carré, il y a les enregistrements télé, les interviews… ça dépend aussi de la fédération dont on fait partie ».
Des combats et une adrénaline intenses
MBM se dit « explosé » après avoir combattu contre le menaçant Tate Mayfairs ; sa jambe et son doigt ont subi de nombreux coups critiques. « Mon doigt était en forme de Z la semaine dernière, je l’ai replacé, ça a l’air de tenir donc ça va ». La réparation est approximative mais MBM, très enthousiaste, partage volontiers son expérience et accorde nombre de photos aux fans pour entretenir sa réputation. D’autant plus apprécié par une fanbase francophone, il confie que ces étapes ne sont pas négligeables pour évoluer dans sa carrière ; ces moments font aussi partie du métier.
Parmi ses meilleurs souvenirs, un combat avec des Mexicains masqués, des « luchadors ». Cette situation est terrifiante : sur le ring, on ne sait plus qui est qui ! Incapable de faire la différence entre les adversaires et les coéquipiers, Mathias a du improviser et par chance a combattu avec le bon catcheur. Ces moments d’adrénaline le font vibrer. Le catch, c’est l’endroit où l’on peut tout libérer si l’on se sent mal : « votre patron vous a énervé la journée ? Vous gueulez sur le méchant ». L’effet cathartique est de la partie avec le défoulement virtuel et l’abandon de ses pensées quotidiennes: libérer son cerveau, s’amuser et profiter.