Coupe du monde de rugby à Lille, un essai transformé avec bonus offensif
Du 14 septembre au 8 octobre 2023, Lille a accueilli cinq matchs de qualification pour les quarts de finale de la Coupe du monde de rugby. Des centaines de milliers de supporters se sont réunis dans la ville et au stade Pierre Mauroy, afin de célébrer l’événement.
Nous avons rencontré Marie-Pierre Bresson, la 5e adjointe de Martine Aubry à la Mairie de Lille, déléguée à la culture, au tourisme et à la coopération décentralisée, qui nous a éclairé sur le sujet.
Si les Nordistes avaient voulu baguenauder dans le centre-ville de Lille ces trois derniers week-ends, ils se seraient crus un jour de braderie. Que ce soit pour déambuler dans les rues ou se déplacer via les transports de la ville et de la Métropole, une foule de supporters nous a plongés, dans une ambiance festive, jusqu’au stade.
Une ville habituée à accueillir
“25 000 anglais sont venus” le week-end du 7 et 8 octobre pour le match Angleterre-Samoa, a déclaré une des responsables de l’Office du tourisme de Lille. 30 000 anglais sont venus supporter leur équipe, deux semaines plus tôt, contre le Chili, a relevé Marie-Pierre Bresson. Voyageant essentiellement par l’Eurostar, ils ont été accueillis par les bénévoles de la MEL dès leur arrivée à la gare, puis dans la ville, où un stand Place des Buisses, les attendait pour les renseigner et les guider. Les agents Ilévia se sont quant à eux chargés de la bonne conduite et de la régulation des flux dans les transports en commun.
L’ancienne Capitale européenne de la culture 2004 est “une ville de grands événements, qui est habituée à accueillir chaque année la Braderie de Lille”, mais aussi les grandes manifestations culturelles telles que Eldorado 2019 et Utopia 2022 dans le cadre de Lille3000, rappelle Marie-Pierre Bresson, la 5e Adjointe à la maire de Lille. Elle complète son propos en nous disant que l’ensemble des acteurs de l’événement est heureux de recevoir ces rencontres de la Coupe du monde, qui permettent d’accueillir et de fédérer un public enthousiaste autour de l’événement. Elle nous fait aussi remarquer que Lille est une ville qui sait s’habiller spécialement pour l’occasion, en revêtant les couleurs de la Coupe du monde, à l’image de sa Déesse sur la Grand Place, ainsi que par les animations gonflables prévues les veilles et jours de match au Village Rugby.
En “bonus offensif”, une hausse de la fréquentation touristique étrangère
La Coupe du monde a aussi eu un fort impact sur les commerçants. Les bars et restaurants ont fait le plein de supporters étrangers : peu de tables restaient vides très longtemps, particulièrement en cet été indien exceptionnel. Tous les voyants étaient au vert pour faire la fête à Lille. La bière a coulé à flot du Vieux-Lille aux abords du stade Pierre Mauroy. Deux lieux de fête et de communication.
L’autre secteur qui a cartonné est celui de l’hôtellerie et des résidences de tourisme de la Métropole lilloise. En effet, le taux d’occupation des logements lillois lors du match Écosse-Roumanie [30.09.2023] a comptabilisé 83,7% d’affluence contre 77,7% lors du même week-end en 2022 dans la MEL, nous précise L’Observatoire métropolitain du tourisme.
“80 à 90% des chambres sont occupées les veilles et jours de match”, s’enthousiasme Rodrigue, le premier réceptionniste de l’Hôtel Carlton, “ce qui est davantage que d’habitude”. Il ajoute qu’il y a d’ailleurs “deux fois plus de clients au bar de l’hôtel”.
Un bon nombre de supporters est venu uniquement pour le match, comme nous l’ont exclamé bruyamment un groupe de 4 écossais vêtus de perruques rousses, bérets et kilts. Ces derniers, nourrissant d’ailleurs beaucoup d’intérêt pour les photographes lillois, ont tout de même trouvé le Vieux-Lille “very pretty”. Ils font partie des trois quarts des 20 000 visiteurs de l’Office du tourisme, en septembre, demandant des renseignements pour se rendre au stade.
“Parmi ces visiteurs, il y a 20% de britanniques”, se satisfait la responsable.
Les autres touristes étrangers venaient notamment d’Australie et du Canada, enfin de retour après la période Covid. Il est à noter que “les City tour, on le sait, sont beaucoup appréciés des touristes” se réjouit, quant à elle, Marie-Pierre Bresson. Par ailleurs, vous avez certainement remarqué qu’ils avaient été floqués pour l’événement.
Une fréquentation multifactorielle des lieux culturels
La 5e adjointe au maire enchaîne : “il y a eu une bonne fréquentation des musées mais elle n’est pas due qu’à l’effet “Coupe du monde”, elle dépend aussi de l’intérêt que porte le public pour les expositions du moment”. On remarque qu’il y a aussi les “touristes d’affaire” qui viennent en semaine aux différents congrès organisés au mois de septembre. La Coupe du monde, associée à un nombre d’événements variés, a donc permis une fréquentation constante des lieux culturels sur ces dernières semaines.
Quel impact écologique ?
Nous avons demandé à Marie-Pierre Bresson quelles mesures écologiques ont été mises en oeuvre par la ville pendant l’évènement. “Avec la MEL, on a décidé qu’il n’y aurait pas de fan zone. D’abord, parce que, les matchs sont assez espacés les uns des autres, ce n’est pas tous les jours. On communique aussi sur les vélos en libre-service, les parkings périphériques et l’accessibilité des métros.”
Un essai transformé et une victoire certaine pour la ville de Lille.