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Des manifestants de tous horizons dans les rues de Lille

Des manifestants de tous horizons dans les rues de Lille

Manifestation 18 octobre

À Lille, des milliers de manifestants ont répondu à l’appel à la grève interprofessionnelle lancé par les syndicats ce mardi 18 septembre. Né en soutien aux réquisitions dans les raffineries, le mouvement de contestation réclame notamment la hausse des salaires. 

Le cortège s’est élancé de la Porte de Paris, la CGT et ses drapeaux rouges ouvrant la marche. Derrière elle, suivaient des milliers de manifestants, tous rangés derrière leur banderole par organisation ou revendication. Dans le calme, les manifestants ont déambulé dans les rues de la capitale des Flandres au rythme de la musique lancée depuis les camions des groupements syndicaux, des chants partisans, des slogans et des fréquentes détonations de pétards. Venus d’horizons et de secteurs très différents, c’est un défilé très hétéroclite qui a battu le pavé en cet après-midi ensoleillé.

Gaëlle, auxiliaire de puériculture en crèche, participe avec ses collègues à sa toute première manifestation, motivée par un “ras-le-bol” général. Pancarte en main et vêtue de blanc, elle se fait la porte-parole du groupe : “nous demandons plus de moyens, des professionnels qualifiés et des collègues embauchés.” Gaëlle dénonce de mauvaises conditions de travail et reproche au gouvernement d’exiger “de plus en plus, avec de moins en moins de moins” tout en prévoyant “d’engager des professionnels qui ne sont pas qualifiés.” Elle souhaite ainsi mettre en garde les parents et dénoncer la mise en danger des enfants. 

Crèche manifestation
Gaëlle (à droite), auxiliaire de puériculture, participe avec ses collègues à sa première grève. © Damian Cornette / Pépère News

Les étudiants en nombre

Un peu plus loin, Pablo, étudiant en master à l’Université de Lille, militant jeunesse communiste et syndiqué à la CGT étudiante, réclame, lui, “une augmentation des salaires généralisée et du budget des universités pour que les étudiants puissent étudier dans des conditions dignes.” Il argue : “Il faut que les travailleurs puissent bien travailler et les étudiants bien étudier.” Pour lui, le mouvement n’est qu’à sa genèse : “C’est le début. On sent qu’il y a quelque chose, que ça peut prendre”, espère-t-il. Juste avant la manifestation, des assemblées générales de manifestants ont eu lieu dans les campus Moulins et Pont de Bois.

“Il faut que les travailleurs puissent bien travailler et les étudiants bien étudier” – Pablo

Jérémy est secrétaire général de la CGT cheminot de Lille. Habitué des grèves et des manifestations, il demande une augmentation des salaires “car les cheminots sont comme tous les Français, ils ont du mal à boucler leur fin de mois, du mal à manger ou à se chauffer.” Par sa présence, il souhaite également manifester son soutien envers les raffineurs, les réquisitions ayant “créé une forte tension dans le monde syndical”. Sa crainte : que les réquisitions se multiplient et que le gouvernement interdise “indirectement le droit à la grève”. À ses côtés défile Martin, un cheminot belge venu soutenir la contestation de ses voisins : “Quelle frontière ? La classe ouvrière, la classe travailleuse est la même ! Les problèmes sont les mêmes, ça ne s’arrête pas à la frontière.”

 

Professeurs et retraités grossissent les rangs

Avec quelques uns de ses collègues, Jacques tente de faire entendre la voix des professeurs en lycées professionnels. Il s’oppose fermement à la réforme annoncée par Emmanuel Macron début septembre et qui prévoit d’augmenter de 50% la durée des stages : “C’est la casse des lycées pros, c’est-à-dire le transfert de la formation au patronat.” Pour lui, le gouvernement souhaite la fin des lycées pros : “c’est une volonté affichée”, scande Jacques. 

Dominique est, quant à elle, venue avec une trentaine de ses camarades retraitées pour demander une hausse de sa pension, la protection du système de la sécurité sociale et de l’emploi pour les jeunes. Marine, salariée du monde associatif est “là en soutien au mouvement social”. Elle souhaite un changement profond du système de redistribution des richesses et espère la poursuite du mouvement de contestation. Sara, étudiante allemande en Erasmus dans la capitale des Flandres s’est, elle, jointe au cortège avec quelques amis en échange également “par curiosité” et “pour soutenir les mouvements d’ouvriers”. 

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