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La culture hip-hop à Lille célébrée par une Block Party

La culture hip-hop à Lille célébrée par une Block Party

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Le dimanche 2 octobre a eu lieu la Block Party à Lille, un événement 100% hip-hop organisé par le Flow. La danse a principalement été célébrée, avec la finale Bgirl France. Cet événement culturel a été conçu dans le cadre du dernier week-end Utopia, organisé par Lille 3000. Retour sur un événement propice pour questionner les liens entre culture et territoire.

Premièrement pensé pour avoir lieu au cratère République, c’est dans l’enceinte du Flow que s’est déroulé cet événement. En effet, la pluie lilloise a quelque peu chamboulé le programme mais a tout de même conservé toute la partie danse avec la finale du championnat de France de breakdance. Composée exclusivement de femmes, la scène du Flow a été enflammée par cette compétition. Les bgirls se sont affrontées en battle de deux rounds avec des passages toujours plus spectaculaires les uns que les autres. Même si l’esprit de compétition règne pendant la confrontation, la battle se termine toujours par un câlin entre les deux participantes. Le respect et le partage ont été les maîtres-mots durant cet évènement. Ce rassemblement est l’occasion de s’immerger ensemble au sein de la culture hip-hop.

L’émergence du mouvement hip-hop

Traditionnellement, une Block Party est un événement extérieur mélangeant les différentes disciplines du hip-hop tel que le rap, la danse, le DJing ou encore le tag. Les Block parties sont apparues aux alentours des années 70 dans les rues du Bronx, organisées par DJ Kool Herc. La musique tournait alors en continue suite à un rassemblement spontané. Personne n’était exclu : la rue vous appartenait tout autant qu’à un autre. Seule la rivalité entre quartiers était de mise. Dès la naissance de cette culture, le territoire a été d’une importance capitale. Un rappeur ne faisait pas qu’exercer son art, mais il était le porte parole de son quartier. Le titre « Represent » de Nas, sorti en 1994 illustre cet aspect.

Selon Malik Moujouil, chargé de projet au Flow, lorsque le rap a débarqué en France, les projecteurs ont directement été braqués sur Paris et Marseille. Les artistes émergeaient dans ces villes, poussés par les maisons de disques. Mais dans toute la métropole lilloise : à Lille, Roubaix ou encore Tourcoing, toute une scène rap se développait en auto-production tel que des groupes comme 59 grammes, Le Ministère des affaires populaires, ou encore le rappeur Axiom.

Côté danse, Roubaix s’est retrouvé au cœur de l’émergence du mouvement. C’est en 1987 qu’a été créée la première association hip-hop dans le Grand Nord : Dans La rue la Danse. Cette ville, de par sa pauvreté extrême, était propice au développement de cette culture, entamée aux États-Unis. Malgré l’absence de professionnel du hip-hop, c’est au sein de cette association que des jeunes découvrent la danse.

Battle de danse dans la structure du Flow, le 2 octobre © Lilian Nowak / Pépère News

La place prépondérante du rap

50 ans après sa naissance, le hip-hop gagne en importance : la scène rap ne cesse d’augmenter et ce n’est pas prêt de s’arrêter. En France, l’impact de cette culture est spectaculaire, se plaçant juste derrière les États-Unis en terme d’écoute. Pour Malik Moujouil, le rap est devenu la nouvelle pop. Si on zoome sur la métropole lilloise, une nouvelle scène a émergé avec l’arrivée de rappeurs comme Gradur, Zkr ou encore Bekar.

Cependant, le rap a aujourd’hui pris une autonomie importante vis-à-vis des autres disciplines du hip-hop. L’esprit hip-hop, celui du partage, de l’ouverture et de l’authenticité a perdu de sa force. Selon Malik Moujouil, le hip-hop s’est cloisonné. Entre les rappeurs qui restent principalement entre eux, les bboys qui en font de même, il ne semble pas y avoir un esprit d’unité. De plus, le rap a acquis une dimension économique et une forte visibilité médiatique. Les rappeurs font parfois passer le côté économique avant la passion qu’ils ont de leur art.

Le Flow essaye d’aller dans le sens contraire. En effet, en proposant des évènements alliant tous les arts, leur objectif est bel et bien d’éduquer et de diffuser cet esprit hip-hop dans toute la métropole lilloise. Ce sujet reste à suivre avec les Jeux Olympiques 2024 où le breakdance va apparaître comme nouvelle discipline. Cela pourrait bien donner un nouvel élan à ce sport.

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