En lecture
La NUPES organise un meeting commun pour lutter contre la réforme des retraites

La NUPES organise un meeting commun pour lutter contre la réforme des retraites

Des figures politiques de la NUPES en conférence de presse contre la réforme des retraites, le 30 janvier, avant un meeting ©Bertille Verriele/ Pépère News

Jeudi 2 février à 18h30, cinq élus de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) se réuniront au Palais Saint Sauveur à l’occasion d’un grand meeting commun. Leur but : accompagner politiquement le mouvement social qui s’amplifie dans le pays. Ce 31 janvier, 70.000 manifestants ont foulé le pavé lillois selon la CGT. La mobilisation sera-t-elle à la hauteur lors du meeting commun ? 

En tête d’affiche : Clémence Guetté (députée de la France Insoumise), Marine Tondelier (secrétaire nationale Europe Ecologie Les Verts), Fabien Roussel (secrétaire national et député du Parti communiste français), Roger Vicot (député du Parti socialiste) et Léa Filoche (coordinatrice nationale de Génération.s). Pour ces cinq orateurs et oratrices, ce meeting sera une nouvelle occasion de mettre en circulation les arguments qui plaident en défaveur de la réforme.

Une bataille centrale

Parmi ces arguments, la NUPES insiste sur la défense des femmes et des plus pauvres, que cette réforme dessert. “C’est toujours les mêmes qui trinquent”, rappellent les élus. Ils soutiennent que “le président du Conseil d’Orientation des retraites a réaffirmé qu’il n’y avait pas de problème de financement des retraites dans ce pays”, le système étant équilibré à long terme, en dépit d’un creux de vague momentané d’une dizaine de milliards d’euros.“On n’a pas vu depuis longtemps une telle mobilisation, y compris dans les villes moyennes où on observe une ampleur rare”, rappelle Roger Vicot, le ténor socialiste du Nord. Il s’agirait en effet de la plus grosse mobilisation derrière les syndicats en France depuis plus de trente ans. Selon le député, les Français ont compris que cette réforme était “terriblement injuste et totalement illégitime”.

Les élus de la NUPES dénoncent une réforme “idéologique ultra-libérale” et une obstination due à “l’égo du président de la République”. Elle aurait pour seul but de rassurer les marchés financiers, ce qui a été assumé par Bruno Le Maire pendant le vote du budget dernier. Cette réforme s’ajoute à celle du chômage, et à celle sur la filière professionnelle. “On a l’impression que c’est l’ensemble du monde du travail que cherche à casser le gouvernement”, déplore Karine Trottein, élue communiste. 

La NUPES semble soudée face au projet de réforme d’Emmanuel Macron. La bataille contre la réforme des retraites promet d’être centrale dans ce nouveau quinquennat. S’ils l’emportent, Ugo Bernalicis espère même que cela mettra un coup d’arrêt au président, ou à sa première ministre dans un premier temps. “Ils jouent la suite du quinquennat là-dessus”, analyse-t-il. Ce meeting se veut comme un prolongement, un soutien, aux mobilisations dans la rue. Nathalie Bernard, membre du bureau national de Génération.s, rappelle que les syndicats sont en première ligne, et insiste sur l’importance de se mobiliser sur tous les fronts. Dans la rue, sur les bancs du Parlement, en meeting, mais aussi en ligne, où une pétition a déjà recueillie plus de 800 000 signatures.

Pas de contre-proposition ?

La lutte contre cette réforme a réussi à faire l’unité syndicale. “C’est significatif de l’absence de dialogue qu’il y a eu avec eux dans la création de cette réforme”, analyse Maël Guiziou d’EELV. De la même manière, la lutte fait visiblement l’unité des partis de gauche. “Devant ce front uni des syndicats, nous aussi on s’unit, dans toute notre diversité”, souligne le conseiller départemental. Un ping-pong entre la tribune et la rue se met donc en place. La scène du Palais Saint Sauveur accueillera par ailleurs des personnes de la société civile et des syndicats ce jeudi soir. 

Le but du meeting est donc d’appuyer le mouvement syndical, et de faire le lien avec l’action parlementaire de l’opposition. Ugo Bernalicis, député France Insoumise, rappelle que le travail a déjà commencé en commission à l’Assemblée Nationale. “Je suis fier et heureux qu’à la NUPES, dans la continuité des législatives où on avait proposé la retraite à 60 ans, on puisse s’opposer tous ensemble, et avec les organisations syndicales, et avec les associations”, affirme-t-il. 

Si les cinq partis sont unis autour du rejet du projet, sont-ils sur la même longueur d’onde quant à l’alternative à proposer aux Français ? Ils semblent pour l’heure frileux à l’idée d’évoquer les détails de cette contre-proposition. Reviendront-ils sur la réforme Touraine, pourtant mise en place par un gouvernement socialiste ? Des pistes sont néanmoins évoquées. “Si cette réforme était légitime, on pourrait trouver les 10 milliards de déficit simplement en répartissant davantage les richesses dans ce pays”, propose Roger Vicot. Le député fait le parallèle entre deux chiffres : 10 milliards d’euros de déficit dans le système des retraites à trouver, face aux 56,5 milliards d’euros de dividendes distribués aux actionnaires du CAC40 en 2022. “Il y a là une injustice phénoménale, que les Français n’acceptent pas, à juste titre”, conclut-il.

 

Des jeunes en manifestation contre la réforme des retraites, le 31 janvier 2023 ©Bertille Verriele/ Pépère News
Des jeunes en manifestation contre la réforme des retraites, le 31 janvier 2023 ©Bertille Verriele/ Pépère News

Des jeunes engagés

La NUPES appellent tout le monde à se rendre au meeting de jeudi, notamment les jeunes. Ceux pour qui la retraite pourrait être une préoccupation lointaine, sont pourtant très engagés dans la mobilisation contre cette réforme. La lutte ne se limite pas à un simple” calcul des retraites, mais renvoie à un véritable projet de société et à une vision de la valeur travail. Pour enjoindre les jeunes à s’engager davantage, Roger Vicot cite Mitterand : “la bataille pour les retraites, c’est la bataille pour le temps de vie”. Enfin, Ugo Bernacilis invite les jeunes à soutenir “leurs parents et leurs grands-parents”, concernés plus directement par la réforme.

Selon Karine Trottein, la conscientisation des jeunes est beaucoup plus importante qu’avant, notamment lors des marches pour le climat et sur la question de la protection du système de retraite. Leur mobilisation semble être un réflexe et un indicateur, à mesure que “le climat social se dégrade”. 

Quelle est votre réaction ?
J'adore !
1
J'ai hâte !
0
Joyeux
0
MDR
0
Mmm...
0
Triste...
0
Wow !
0

Auteur/Autrice

Voir les commentaires (0)

Répondre

Votre adresse Email ne sera pas publié

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.