Reportage sur la manifestation contre les violences policières à Lille
Près d’un millier de manifestants étaient réunis ce samedi 23 septembre, pour marcher contre les violences policières et le racisme en général. Au départ de place de la république, les prises de paroles de familles victimes de ces violences et des politiques engagés contre ces pratiques se sont succédées, avant d’entamer la marche dans le calme.
“Votre fils est décédé”. Ce sont les mots qu’a entendus une lilloise, préférant l’anonymat, sidérée par ce qu’il vient d’arriver à son fils. D’après la concernée, un policier aurait tué son fils lors d’un contrôle routier. Un an après sa mort, la justice n’a toujours pas tranché et la famille attend encore dans l’incertitude de voir le fonctionnaire derrière les barreaux. C’est pourquoi elle prend la parole, aux côtés d’autres familles dans la même situation, pour dénoncer l’abandon et la lenteur de la justice.
Une mobilisation très politique…
Il est 14h30 lorsque la manifestation démarre officiellement. Pourtant, il faudra attendre plus d’une heure et demie pour que le cortège s’élance, car les organisateurs tenaient à donner la parole “aux victimes de la police”. Au rendez-vous, des maires et députés de LFI, qui se réjouissent d’être le seul parti présent massivement dans cette manifestation pour diffuser leur programme et leurs idées. “La police est le dernier rempart du gouvernement. Entre le peuple et le gouvernement, il n’y a que la police pour se dresser pour faire imposer des mesures scandaleuses” scande Ugo Bernalicis, député insoumis du Nord (2° circonscription) en parlant du 49.3 sur le projet de loi des retraites. “Il faut que la justice passe sur ces affaires-là, malheureusement on a l’impression que bizarrement ça prend beaucoup de temps à chaque fois pour établir les responsabilités” confie à notre micro Patrick Proisy, maire insoumis de Faches-Thumesnil.
…où l’attention se cristallise sur la violence.
Lors de la manifestation, un des slogans qui revenait souvent était “pas de justice pas de paix”. Nous interrogeons David Guiraud, député LFI de la 8° circonscription du Nord, sur ces mots puissants : “pas de justice pas de paix, ça veut dire que si vous écoutez pas les revendications pacifiques, les gens se taisent jusqu’à que ça explose avec la colère. Et nous on ne veut pas de ça.”
Même si Lille faisait partie des 17 villes étant identifiées comme des villes avec “des risques de troubles à l’ordre public”, la manifestation s’est déroulée dans le calme avec des petits moments de tensions de temps à autres vite étouffés. Sur le parcours, notre reporter n’a dénombré qu’un seul blessé à la main et aux genoux, poussé violemment par terre par les forces de l’ordre. Durant cette altercation, plusieurs policiers ont également été blessés, mais vite évacués par leurs collègues.