Retour sur les 80 ans de la Libération de Lille
Le 5 septembre dernier, les Lillois ont célébré les 80 ans de la libération de la ville sur la place Rihour. Un moment pour rappeler l’importance du souvenir de cette époque qui a marqué la ville de Lille, et d’évoquer des actions pour perpétuer la mémoire.
La libération a été un moment marquant de l’histoire de la ville et sa mémoire perdure comme l’a démontrée cette cérémonie. La célébration a débuté au square Foch, avec le départ d’un défilé composé des portes drapeaux et des membres de la municipalité de Lille, dont Martine Aubry. On peut également souligner la présence de deux écoles primaires ouvrant la marche. Rejoints sur la place Rihour par les anciens combattants, les représentants d’associations de mémoire et les forces armées, la maire de Lille a pris la parole pour rappeler les évènements du 2 et 3 septembre 1944 qui ont amené à la libération.
« La ville s’est pratiquement libérée toute seule »
Lors de cette cérémonie, la maire a rappelé que la résistance a joué un rôle important dans la fin de l’occupation allemande de la ville. En effet, après l’arrivée des alliés en Normandie en juin 1944, on observe le recul progressif des troupes la Wehrmacht (armée allemande) avec la libération de Paris le 25 août et l’arrivée des troupes britanniques à Arras le 1er septembre.
Pendant son discours, la maire de Lille a précisé que « la ville s’est pratiquement libérée toute seule ». La libération de Lille s’est faite avec une organisation remarquable, grâce aux autorités administratives mais aussi aux résistants issus de plusieurs organisations, notamment les Francs-tireurs et partisans (FTP), ou encore la Voix du Nord (V.D.N) avant d’être un journal. L’unification des réseaux s’est faite tardivement. Le 20 août 1944, les organisations se sont réunies dans une école du quartier de Fives, où le colonel Bastien, chef régional des forces françaises intérieurs (FFI), a donné les ordres. Après quelques coups de feu, la ville est évacuée des dernières garnisons allemandes. Martine Aubry a rappelé la célèbre arrivée du premier allié le 3 septembre : Jack Farnell, seul, acclamé par une foule pensant voir débarquer de nouveaux renforts. Quelques heures plus tard, deux autos-mitrailleuses britanniques arrivent sur la place de la préfecture. La FFI prend les bâtiments précédemment occupés et efface toutes les traces de l’occupant. Lille est libérée le jour même à 17h.
Une cérémonie marquée par la question de la mémoire
À travers la cérémonie, les Lillois ont pu entendre l’hymne britannique God Save The King et la Marseillaise chantée par les écoliers. La présence d’enfants dans ce genre d’évènement nous montre l’importance de la transmission de l’histoire de cette époque et donc de la mémoire. La ville de Lille mène des actions auprès des jeunes pour les sensibiliser à la question mémorielle. En effet, le service Valorisation et Médiation du Patrimoine, rattaché à la Direction du Patrimoine Culturel et Culture en Ville, a élaboré un kit comprenant entre autre un dossier pédagogique numérique avec des images d’archives et un livret de ressources pour les enseignants. Ces derniers, mais aussi les parents, peuvent retrouver plus d’informations directement sur le site de l’Académie de Lille.
Enfin, Martine Aubry a rappelé dans son discours la pose de pavés de mémoire (Stolpersteine) à Lille depuis mai 2023. Ce projet qui nous vient de l’Artiste berlinois Gunter Demnig est une manière de rendre hommage aux victimes du nazisme. Deux sont notamment consacrés à Bernard et Micheline Teichler, déportés à Auschwitz Birkenau; un autre à Maurice Swierc, également déporté en 1943 à Auschwitz. Depuis la cérémonie, trois nouveaux pavés ont été installés : au 12 rue de la paix d’Utrecht, au 30 rue Jacquemars Giélé et au 73 rue de la Monnaie. Les 80 ans de la Libération auront donc mis l’accent sur l’importance de la continuité de la mémoire et donc de sa transmission.
Retrouvez la localisation des pavés mémoriels de Bernard et Micheline TEICHLER et de Maurice SWIERC.