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En 2021, l’Université de Lille a délivré 16.000 diplômes sous la forme de NFT

En 2021, l’Université de Lille a délivré 16.000 diplômes sous la forme de NFT

Les NFT et l'obtention de son diplôme

Premier acteur public français dans ce secteur, l’Université de Lille a réalisé l’année dernière sa première distribution de diplômes sur une blockchain. Le projet Dem-Attest-Ulille compte déployer ses certificats sous la forme d’entités numériques de confiance. Ce projet se fera via une infrastructure numérique, mise en place par la Commission Européenne. 

La mise en place des « digital credentials » a pour objectif de moderniser la distribution des diplômes en utilisant la technologie de la blockchain. Les « digital credentials » sont une  forme de NFT, c’est-à-dire des attestations numériques uniques délivrées par des institutions qui sont conservées sur ce que l’on appelle une blockchain. C’est une base de données qui conserve les documents et garantit leur sécurité. Ainsi, n’importe quel citoyen disposera d’un registre librement utilisable pour vérifier sans procédure l’authenticité d’un document.

Cette innovation va permettre de changer la façon d’émettre des acquis d’apprentissage pour les établissements, d’utilisation pour les étudiants et de vérification pour les employeurs. 

Un changement bien accueilli

Désormais les étudiants diplômés recevront par mail un lien pour accéder à leur certificat en ligne. Les premiers, tels que celui-ci, ont été délivré en automne 2021 et sont déjà disponibles en ligne. Cette nouvelle fonctionnalité permet de renseigner et de partager plus facilement le diplôme sur différentes plateformes comme LinkedIn ou Twitter. Il peut aussi être communiqué par mail ou mentionné sur un CV.

De plus, le certificat propose une version bilingue en français et anglais. Une enquête a été réalisée sur l’année 2019/2020, auprès d’étudiants ayant reçu des certificats dématérialisés du CLES. Les premiers résultats montrent qu’une très large majorité des enquêtés trouve le projet intéressant, et 76% d’entre eux se disent prêts à utiliser cet outil numérique à l’avenir. Les deux caractéristiques favorites selon l’étude semblent être la possibilité d’avoir l’attestation en plusieurs langues ainsi que la preuve d’authenticité qu’elle apporte.

Simplifier l’usage et le stockage du diplôme

Perrine de Coëtologon, cheffe du projet de l’Université de Lille et responsable du Partenariat européen, explique dans un entretien accordé à Acteur Public, le principal problème des diplômes papiers. Actuellement, la version originale d’un diplôme est imprimée sur un papier infalsifiable. Le plus souvent dans la recherche d’un emploi, les diplômés utilisent des photocopies papiers ou numériques, dont la création de copies frauduleuses est plus simple. Cela fait perdre la valeur ajoutée au document original et les recruteurs peuvent avoir à entreprendre des démarches pour en vérifier l’authenticité.

Tony Delettrez, en charge du service scolarité de la composante Faculté des sciences politiques, juridiques et sociales, témoigne d’un autre problème dans le livret blanc du projet Dem-Attest-Ulille. Il explique que le stockage et la gestion des documents archivés sont des poids importants pour ses services. La distribution de « digital credentials » va donc permettre d’automatiser, fiabiliser et réduire les coûts de production et de vérification des attestations académiques.  

Un projet prometteur en pleine expansion

L’Université de Lille est en charge du projet européen EBSI. Elle s’appuie sur l’entreprise française BCdiploma, qui joue le rôle d’opérateur technique du projet. Soutenu par Microsoft, la start-up est chargée de la certification des diplômes de plus d’une centaine d’instituts de l’enseignement supérieur, dans 19 pays. Désormais, on retrouve parmi ses utilisateurs l’ESCP, l’EDHEC ou encore l’Université de Toronto. L’entreprise collabore aussi avec des institutions du monde de la blockchain comme Binance, Aleph.im et Avalanche.

Pour l’instant, le réseau numérique européen sur lequel travaille le projet EBSI n’est pas encore mis en place. Ils utilisent des blockchains déjà existantes pour distribuer les diplômes. L’année dernière, la plupart des certificats distribués par l’Université de Lille ont été émis sur le réseau Avalanche. Ce choix s’explique par la volonté du groupe de travail de choisir le réseau dont la consommation énergétique est la plus faible du secteur. À terme, le but du projet EBSI est de mettre en place une infrastructure numérique sure et utilisable par tous les États membres de l’Union européenne.

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