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L’AGORAé roubaisienne : une nouvelle épicerie solidaire au coeur du campus de Roubaix

L’AGORAé roubaisienne : une nouvelle épicerie solidaire au coeur du campus de Roubaix

AGORAé

Lundi 16 septembre, l’AGORAé roubaisienne, à la fois épicerie solidaire et tiers-lieu, a ouvert ses portes sur le campus de Roubaix de l’Université de Lille. Désormais, cinq campus de l’université disposent d’une épicerie sociale. Ce projet, porté par la Faculté des Langues, Culture et Société (FLCS) et la fédération du Groupement des Associations Étudiantes Lilloises (GALILLÉ), vise à lutter contre la précarité étudiante.

Au cœur des salles de cours du troisième étage du bâtiment de l’Institut d’Administration des Entreprises/Langues Etrangères Appliquées (IAE/LEA), l’épicerie est bien visible. Les étagères, fabriquées par l’ébéniste roubaisien Nicolas Michaud, contiennent une gamme variée et colorée de produits alimentaires comme des produits frais, des féculents, des boîtes de conserve, ou des surgelés. Sur la table d’accueil se trouvent des brochures d’information ainsi qu’une boîte à idées. Celle-ci permet aux étudiants de faire des propositions de produits.

Petits prix et variété

Les produits alimentaires sont vendus à 20 % du prix du marché. Dans une démarche environnementale et embrassant la diversité des régimes alimentaires, l’épicerie propose une abondance de denrées végétariennes. Les produits hygiéniques, quant à eux, sont gratuits : “Il ne faut pas que les étudiants aient à choisir entre le fait de se laver ou de manger”, affirme Loris Philippon, président de GALILLÉ.

Le seul critère pour s’y inscrire est d’être étudiant à l’Université de Lille. Ceux qui veulent en bénéficier doivent remplir un dossier qui est examiné par la chargée de mission des épiceries solidaires et les assistantes sociales du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS). Il est possible d’accéder à l’épicerie pendant trois mois durant lesquels les bénéficiaires peuvent obtenir des produits pour une valeur totale de 30 euros.

L’approvisionnement de l’épicerie repose sur des partenariats avec des banques alimentaires, des entreprises de production, mais il se fait également par l’achat en magasin. La Métropole Européenne de Lille et la FCLS participent au financement du projet. Pour son ouverture, l’Université a contribué à hauteur de 5.000 d’euros.

Plus qu’une épicerie, un tiers-lieu

L’AGORAé a également pour vocation d’être un espace d’échange. Elle prévoit des ateliers loisirs une fois par mois pour réunir les étudiants. En effet, Camille Dedieu, responsable de l’AGORAé roubaisienne et bénévole, explique que “les étudiants qui sont en situation de précarité sont souvent isolés”. Par ailleurs, le choix de placer l’épicerie dans un couloir avec du passage n’est pas annodin mais vise à banaliser le fait d’avoir recours à une telle aide. L’épicerie envisage en outre des ateliers de sensibilisation à la précarité étudiante. Elle souhaite inciter des étudiants de tous horizons à y faire du bénévolat et favoriser un sentiment de communauté allant au-delà des critères sociaux ou culturels.

On a le même objectif de départ que les Restos du Cœur, c’est-à-dire pouvoir disparaître le plus vite possible.

Un projet dont la réussite serait son inutilité

L’épicerie ouvre dans un contexte flagrant de dégradation des conditions de vie étudiante. L’Université de Lille est particulièrement touchée par la précarité étudiante avec 49 % d’étudiants boursiers. Dans la réalisation du projet, la FLCS et GALILLÉ se sont appuyés sur plusieurs enquêtes telles que celles de l’Observation de la Direction des informations (ODiF). Une enquête de l’ODiF portant sur la précarité alimentaire étudiante à l’Université de Lille révèle que 33 % des étudiants du campus de Roubaix souffraient de précarité alimentaire pendant l’année universitaire 2021-2022.

Bien que l’épicerie représente une avancée dans la lutte contre la précarité alimentaire, Loris Philippon admet que, dans l’idéal, l’épicerie ne devrait pas exister. GALILLÉ réclame une aide plus importante de l’État pour affronter la précarité étudiante. “On a le même objectif de départ que les Restos du Cœur, c’est-à-dire pouvoir disparaître le plus vite possible”, résume L. Philippon.

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