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Les “Dark stores”, nouvelle Némésis de la ville de Lille

Les “Dark stores”, nouvelle Némésis de la ville de Lille

Dark stores exemple avec getir

Getir, Flink, Gorillas, Cajoo… Nouvelle mode pour faire ses courses, des services de livraison qui passent par les “Dark stores” commencent à s’implanter dans la ville de Lille. Entre facilité et concurrence des commerces locaux, les avis concernant cette tendance restent mitigés.

Les “Dark stores” ce sont littéralement des magasins fantômes, des nouveaux commerces qui se développent à une vitesse folle dans les grandes villes. Le principe ? Des grands entrepôts où les clients n’ont pas leur place. Il faut faire ses courses via des applications sur téléphone. Ainsi, les livreurs, que vous avez peut-être déjà vus dans les rues, prennent en charge votre commande et vous l’amènent en une quinzaine de minutes. Nouvelle alternative pratique, rapide et peu chère, ces “quicks commerces” se présentent comme le futur de la grande distribution.

La vie en confinement a-t-elle rendu plus fainéants les Français ?

Durant le premier confinement, ces entreprises, pour la plupart étrangères, ont commencé à émerger en France. Malgré la fin de la crise sanitaire et la reprise du mode de vie d’avant-Covid, les plateformes en ligne telles que Flink, Cajoo, Getir ou encore Picnic continuent d’évoluer. Selon La Tribune, le domaine du “quick commerce” aurait eu un taux de croissance de 86% entre 2020 et 2021. Aujourd’hui, et malgré le contexte sanitaire apaisé, les habitudes prises durant la crise persistent.

Avant la Covid-19, le drive ou click and collect était en pleine expansion. Aujourd’hui, c’est la livraison presque instantanée qui prend le dessus.

© Wikimedia Commons – CCO Domaine public

Les “dark stores”, un problème politique

Les commerces dits plus “traditionnels” perçoivent négativement l’arrivée des “dark stores”. Pour les grandes enseignes de distribution, ces nouveaux concurrents sont à surveiller de très près. La peur de perdre une grande partie des clients se fait ressentir. Certains consommateurs voient cette venue comme une opportunité pour ces grandes entreprises d’innover dans leur manière de distribuer.

Les riverains aussi ont leur mot à dire. Que ce soit par les livreurs à vélo en abondance dans la ville, ou encore par les camions de livraison qui se multiplient et bloquent les routes le matin, des nuisances sont créées et gênent les habitants aux alentours de ces entrepôts gigantesques. La Mairie de Lille a donc pour objectif de limiter la prolifération de ces entrepôts en prenant exemple sur des villes comme Paris. Le manque de législation par rapport à cette pratique ne permet pas encore d’appliquer de réelles sanctions.

Ces entreprises de “quick commerces” sont en revanche préférées par les livreurs. Les employés sont protégés et leurs conditions de travail sont nettement meilleures, par rapport à d’autres services de livraison à vélo. Ils bénéficient de CDI et ne sont pas obligés d’attendre sous la pluie lilloise puisqu’il y a des entrepôts.

Réaction du gouvernement tardive

Pour contrer ce flou juridique, le gouvernement a promis un arrêté très prochainement. La ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire a indiqué que “les dark stores sont considérés comme des entrepôts, qu’il y ait ou pas un point de retrait”. Le texte devra être un “outil pour que les collectivités locales et maires puissent réguler, les interdire ou pas en fonction de leurs souhaits“. La conséquence de la considération comme des entrepôts des “dark stores” est qu’ils pourraient être amenés à fermer si le PLU (Plan Local d’Urbanisme) interdit ce type d’activité. Cela deviendrait alors illégal sous certaines conditions et plusieurs entrepôts lillois seraient obligés de mettre la clé sous la porte. Ce qui entre en adéquation avec la politique de Martine Aubry, maire de Lille qui, comme elle l’a annoncé sur Twitter en août dernier, préfère “un commerce local, indépendant et de proximité“.

Les Lillois eux, n’avaient pas manqué de réagir à ce tweet. Soit en critiquant les “dark stores” sur la place qu’ils prennent dans le centre-ville, soit en mettant en valeur la sclérose dans le temps de la maire de Lille, qui ne voit pas cette évolution comme un bon présage.

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  • Article qui met parfaitement en évidence la difficulté que nous avons entre choisir la facilité (je déteste faire les courses et ça prend du temps) et ma volonté d’aller chez le commerçant, choisir, regarder et même rencontrer (c’est fou ce que l’on peut discuter dans un supermarché, alors au marché, encore mieux !).

  • Article très sympa, factuel et instructif. De nouvelles habitudes de vie, de consommation qui viennent bousculer l’ordre établi.

  • Merci pour cet article très intéressant !
    Notre société et ses habitudes de consommation n’ont pas fini d’évoluer

  • Merci pour cet article très intéressant !
    Notre société et ses habitudes de consommation n’ont pas fini d’évoluer

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