Deux immeubles s’effondrent au centre de Lille
Ce samedi matin, vers 9h, deux immeubles de la rue Pierre Mauroy à Lille se sont effondrés. Une victime légèrement blessée a été sortie des gravats et un homme, un médecin, est activement recherché.
« J’en tremble encore » déclare Martine Aubry, maire de Lille, au moment d’entamer sa conférence de presse improvisée devant la quinzaine de journalistes présents sur les lieux. Dans son dos, un énorme tas de gravats s’étale sur la quasi-largeur de la rue Pierre Mauroy. Cet axe en plein coeur de Lille, à deux pas de la Grand’Place et de l’Opéra, a vu s’effondrer en début de matinée, deux immeubles bourgeois, semblables à tant d’autres dans cette partie de la ville.
« On aurait pu avoir une véritable catastrophe »
Tout commence à trois heures du matin. Un jeune habitant du 44 de la rue Pierre Mauroy rentre chez lui et constate que la porte d’entrée est ouverte et donne à voir un mur étrangement flottant à l’intérieur du bâtiment. Inquiet, il prévient la police municipale et les pompiers. Sur place, les autorités estiment un risque suffisamment important pour que soit pris un arrêté de péril imminent qui obligeait à faire évacuer les lieux. « Si cette nuit, ce monsieur n’était pas rentré et ne nous avait pas contactés, il y aurait des morts ce matin à l’évidence » expliquait Martine Aubry, la voix tremblante.
Quelques heures après l’alerte du riverain, l’immeuble s’effondrait, emportant dans sa chute le numéro 42, bâtiment mitoyen qui, par chance, n’était occupé que par un commerce vide à cette heure et une famille partie en vacances. Sur place plusieurs dizaines de policiers et de pompiers sont intervenus aidés de drones et de chiens pour rechercher de potentielles victimes. Finalement, les pertes ne sont que matérielles, deux immeubles à terre, plusieurs appartements détruits ainsi que deux cellules commerciales, la boutique Tape à l’oeil et le local anciennement occupé par France Loisir.
C’est en tout cas ce que l’on croyait avant qu’à la mi-journée, une victime, légèrement blessée soit sortie des gravats et qu’une autre personne, un médecin, soit signalé comme étant activement recherché dans les décombres. Plusieurs éléments, comme le bornage de son téléphone et la présence de sa voiture dans le parking, indiquent que l’homme se trouve sous les gravats. Depuis cette annonce, des sauveteurs équipés de casques et de lampes frontales sont arrivés sur les lieux ainsi qu’une benne pour entreposer les gravats extraits par les pompiers à la recherche de la victime dans ce qu’il reste des deux immeubles.
Un bruit de bourrasque et une sensation de tremblement de terre
« En ouvrant les rideaux, après avoir entendu une espèce de bourrasque de vent, je suis tombé sur cette vue choquante avec de la poussière, des pompiers et la police qui sont intervenus immédiatement » racontait Mourad, habitant en face des immeubles effondrés, au Pépère News. Il ajoutait que la façade du bâtiment effondré était en travaux de ravalement depuis un mois et que des fenêtres avaient été changées tandis que deux autres avaient été ajoutées dans le toit.
De son côté, un restaurateur dont l’enseigne se trouve à quelques mètres du lieu de la catastrophe raconte avoir entendu comme une explosion. Une autre témoin parle, quant à elle, d’une sensation de tremblement de terre. Tous expliquent que la rue, comme d’habitude à cette heure matinale, n’était heureusement pas très empruntée et que seules quatre ou cinq personnes avaient été vues en train de courir après l’incident.
Après la catastrophe, déjà des questionnements
Passé le choc et l’émotion, venait déjà le moment de l’incompréhension parmi la foule massée derrière le cordon de sécurité mis en place par les forces de l’ordre. Une femme, venue se faire coiffer dans une enseigne de la rue Pierre Mauroy au moment de l’effondrement, s’étonnait d’être passée devant l’immeuble quelques minutes avant et de ne pas avoir vu de périmètre sécurisé alors que les logements avaient été évacués. Une incompréhension partagée par d’autres badauds qui imaginaient la potentielle catastrophe si la chute avait eu lieu une ou deux heures plus tard, quand la rue aurait été empruntée par davantage de passants.
Autre sujet qui aurait pu déclencher une polémique, l’idée de l’insalubrité a été vivement rejetée par Martine Aubry. Interrogée sur ce point, elle expliquait qu’il n’y avait « jamais eu la moindre crainte sur cet immeuble » et en profitait pour faire ce rappel : « On a 20 personnes à Lille qui s’occupent de l’insalubrité, ce qui nous a déjà permis de faire condamner à de la prison ferme deux marchands de sommeil. »
Les causes de l’effondrement restent à déterminer. Un temps évoquée, l’hypothèse d’une fuite de gaz dans le bâtiment a été balayée par la maire de Lille. Une enquête a d’ores et déjà été ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui. Pendant ce temps, les recherches se poursuivent et devraient durer toute la nuit.