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Rétrospective : 5 albums de l’année 2022

Rétrospective : 5 albums de l’année 2022

Comme chaque année, 2022 a montré son potentiel musical. Entre singles, projets, mixtapes ou albums la sélection est grande, voici donc 5 albums qui méritent d’être évoqués pour représenter 2022. 

Fini la pandémie et ses multiples confinements, les concerts ont bien repris. Quel bonheur de voir nos artistes préférés sur scène, performer en festivals ou en concerts ! Avec toutes les nouveautés sorties sur les plateformes depuis 2019, que le public n’avait pas pu voir interprétées, 2022 a remis les choses dans l’ordre. Pour autant, les productions de cette année n’ont rien à envier à leurs prédécesseurs. Entre grands retours et grands classiques, voici 5 albums qui ont marqué 2022.

Mr Morale and The Big Steppers – Kendrick Lamar

Le rappeur américain livre un double album, après 5 ans d’absence, regrettés par ses fans. Kendrick Lamar, s’étant imposé comme un pilier de la musique américaine avec des classiques comme Alright ou HUMBLE., divise sa nouvelle œuvre en deux : The Big Steppers et Mr. Morale.

Le premier volet évoque la famille, le statut de père et simplement de l’homme. Le deuxième est une introspection habituelle de l’artiste, sur ses chagrins et traumatismes. Dans son titre Mirror, l’artiste le dit clairement :”I choose me, I’m sorry”. Plus question pour lui de chercher à faire des hits qui feront un carton, même si Die Hard pourrait tout à fait correspondre à cette description, Kendrick Lamar se veut dans le vrai en racontant une histoire, la sienne.

Dans Aunties Diaries, il livre le parcours de personnes trans, We Cry Together nous fait participer à une dispute d’un couple avec cris et insultes et Mother I Sober revient sur les agressions sexuelles au sein de sa famille, partout décrites comme une malédiction générationnelle. Avec des musicalités entraînantes et son rap iconique, Kendrick Lamar va aborder de nombreux sujets : la condition des afro-américains, la sexualité, le genre, les problèmes générationnels, la cancel culture et surtout son expérience passée.

Kendrick Lamar, album
Pochette de l’album de Kendrick Lamar, Mr. Morale & The Big Steppers © Kendrick Lamar

Multitude – Stromae

Après 9 ans d’absence, l’artiste belge est revenu sur la scène musicale en sortant son troisième album, Multitude. Mettant en pause sa carrière en 2013 suite à un burn-out, son single Santé sorti le 15 octobre 2021 annonçait un album haut en couleur, montrant l’évolution de Stromae.

Cet album est marqué tout d’abord par les thèmes abordés par l’artiste. Il évoque des sujets tels que la dépression, la parentalité, mais aussi la prostitution et les travailleurs, “ceux qui ne célèbrent pas” dit-il dans son morceau Santé. Suite à sa performance du morceau L’enfer au 20h de TF1, évoquant ses propres pensées suicidaires, le nombre d’appel au 3114 (le numéro national de prévention au suicide) a explosé en quelques jours, et le directeur de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’a même remercié.

Stromae est revenu en force, puisque la multitude est également dans la musicalité de l’album : des instruments comme l’erhu (instrument à cordes chinois), le ney (flûte jouée dans les pays arabes), le charango (petite guitare d’Amérique du Sud), tous sont associés à de l’électronique à la sauce Stromae.

En bref, on retrouve l’artiste, qui nous avait laissé en 2013, évolué : des textes très forts, parfois sombres, sur des rythmes dansants et entraînants.

Multitude, album, Stromae
Pochette de l’album de Stromae, Multitude © Stromae

Mauvais Ordre – Lomepal

Quelque part entre évolution musicale et névrose récurrente, Lomepal nous offrait en septembre son troisième album, Mauvais Ordre. Une balade musicale agitée dans laquelle la souffrance a quelque chose de confortable.

Avec Mauvais Ordre, l’artiste parisien entérine sa nouvelle identité musicale. Loin du boombap qui l’a vu naître, Lomepal nous propose un album aux influences pop-rock qu’on retrouve notamment sur Auburn, sans renier son amour de la mélodie. Loin aussi de l’introspection maladive qui caractérisait ses albums précédents, celui-ci symbolise un virage dans la vie de l’artiste, qui va au-delà du style musical. Lomepal a troqué son arrogance et ses faux-semblants contre un ton plus impersonnel et abstrait. Dans l’interlude Skit Il, qui pourrait être l’intro, il fait le portrait à la troisième personne de l’homme asocial dont on suit les relations tout au long du projet.

Cet album est un virage, oui, mais pas une sortie de route. Lomepal n’est plus qui il était ou bien il est enfin lui, peut-être même plus que jamais. L’outro Pour de faux semble à la bonne place dans la confusion de Mauvais Ordre. Le personnage fictif et Lomepal se confondent pour enfin admettre la fatalité qu’il a refusé toute sa vie : il “n’est qu’un homme“.

lomepal, album
Pochette de l’labum de Lomepal, Mauvais Ordre © Lomepal

Motomami – Rosalía

La tournée mondiale de la chanteuse espagnole, pour son dernier album, vient de s’achever à Paris le 18 décembre dernier. Rosalía s’ajoute aux artistes les plus écoutés en 2022. Elle s’était déjà installée comme figure de la pop latina avec son album Mal El querer en 2018, et elle confirme son titre d’icône avec Motomami et sa réédition, Motomami+ en 2022.

L’interprète de Despècha, tube de l’été 2022, sait autant manier sa voix que sa présence sur scène. L’héritière du flamenco sait transmettre une émotion particulière avec sa musique en passant du rap à l’usage d’une voix de cantatrice, pour faire revivre les sonorités espagnoles et latinas. Elle le prouve grâce à son titre Buleriàs, où l’on retrouve des mélodies traditionnelles, des percussions qui rappellent le flamenco originel. Cette chanson rend hommage au genre du même nom, Buleriàs qui désigne un genre spécifique du flamenco accentué sur un jeu de rythme particulier. La chanteuse ne se contente pas d’imiter ses prédécesseurs, elle ajoute sa marque, dans d’autres titres comme Chicken Teriyaki, où on l’entend rapper. 

Rosalia, album
Pochette de l’album de Rosalía, Motomami © Rosalía

Dawn FM – The Weeknd

L’artiste qui s’impose depuis 2020 comme une figure pop majeure a annoncé sa tournée mondiale en décembre. The Weeknd a fait un carton avec After Hours, une performance réitérée avec Dawn FMun peu moins de deux ans après. Une drôle d’aventure musicale, qui plonge l’auditeur dans le monde d’une radio, faisant voyager celui qui l’écoute à travers les méandres de la conscience et des regrets accumulés avec le temps sur lesquels le chanteur revient.

Sur la pochette, l’artiste canadien apparaît sous les traits d’un vieillard, le temps a passé, ce nouvel album se concentre sur le passé. C’est son histoire qu’il s’apprête à raconter, comment il est passé outre une époque assez sombre, marquée par sa rupture mais aussi par une utilisation abusive de drogues en tout genre.

Les thèmes et sonorités adoptés dans cet album sont bien plus dansants et entraînants que précédemment, ce qui crée une atmosphère plus joyeuse que dans After Hours. Pour autant, cela n’empêche pas la création d’une ambiance assez étrange, avec un chanteur résigné face à son sort, qui n’est en fait pas du tout guéri.

Avec en prime Jim Carrey à la narration de l’album, c’est une réussite de par le voyage qui est réalisé au long de l’écoute. La construction de ce nouvel opus est réussie, et l’auditeur se laisse transporter au cours de ce voyage auditif.

Album, The Weeknd
Pochette de l’album de The Weeknd, Dawn FM © The Weeknd
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