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Les Nuits secrètes engagées dans la prévention des problématiques sociétales : devenir acteur du changement

Les Nuits secrètes engagées dans la prévention des problématiques sociétales : devenir acteur du changement

Les Nuits Douces ©Rémi DEBREU

Les Nuits Secrètes, festival de musique aulnoyois, s’est déroulé du 21 au 23 juillet. Cette année encore, sa programmation fut variée, alliant des artistes locaux à des artistes internationaux. Mais il ne suffit pas d’une bonne programmation pour rendre un festival accueillant : sensibiliser le public sur les problématiques sociétales actuelles est tout aussi essentiel pour garantir la sécurité de tous. C’est en tout cas le point de vue des associations regroupées au sein de l’espace Nuits Douces. Le Pépère News présent sur le festival a pu échanger avec certaines d’entre elles.

Les Nuits secrètes est un festival profondément engagé dans la prévention des problématiques sociétales et plus particulièrement de celles qui surviennent en milieu festif. Proposer un accompagnement et une sensibilisation auprès des festivaliers, tel est le rôle de l’espace “Nuits Douces”. Gratuit et ouvert à tous, ce lieu réunissant de nombreuses associations, permet d’échanger avec des bénévoles à l’écoute sur des problématiques telles que les violences sexistes et sexuelles, les enjeux climatiques ou la prévention des risques pour la communauté LGBTQIF.

Les Catherinettes et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles : un combat à mener dans tous les milieux

Si lors des Nuits Secrètes vous avez distingué des chasubles violets se balader sur la plaine, soyez en sûrs, ce sont bien les bénévoles des Catherinettes que vous avez vu. Cette association basée à Nantes, qui entend lutter contre les violences sexistes et sexuelles en milieux festifs, propose un véritable suivi. Son accompagnement débute en amont du festival par la formation des équipes organisatrices des événements. Comme l’explique une membre de l’association : “l’objectif, c’est qu’on ne soit plus là et que les compétences soient internalisées”.

L’action des Catherinettes se poursuit ensuite durant toute la durée du festival avec la prise en charge des victimes en première écoute – une action qui s’effectue en lien direct avec la sécurité et les secours – et la sensibilisation avec le public s’appuyant sur la pédagogie du consentement: “C’est parler de ce qui est interdit par la loi. Des fois, on oublie qu’une insulte est un outrage sexiste et qu’il y a une amende derrière ou qu’en réalité mettre une main aux fesses est une agression sexuelle passible d’emprisonnement”.

“On a vraiment un accompagnement des victimes. Ce n’est pas juste un stand de sensibilisation au public” poursuit la membre de l’association. Si l’application Safer visant à réduire les risques en milieux festifs est effective en festival, les membres des Catherinettes restent les seuls à pouvoir intervenir de façon concrète en cas de violence.

“Ce qui est certain, c’est qu’on est pas là pour rien et qu’il y a du travail tous les soirs.”

Bien que le festival soit un endroit festif où règne joie et convivialité, les risques de violences persistent. Dans un lieu où la consommation d’alcool ou de stupéfiant est particulièrement élevée, l’action des Catherinettes parait donc plus que nécessaire. “Quel que soit le festival, quel que soit l’esthétique musicale, il y en a. La seule chose qui va jouer sur le nombre de cas, c’est la jauge.”

World Clean Up Day : “Ramasser c’est bien mais trier et réduire ses déchets c’est mieux”

Cet été, l’association World Clean Up Day est présente dans de nombreux festivals de la région tels que Lollapalooza, le Mainsquare, et les Nuits Secrètes, afin de sensibiliser le plus grand nombre sur le ramassage des déchets. “On essaye de faire en sorte que quand vous marchez sur le lieu du festival, il y ait le moins de déchets et mégots possible”, nous explique Geraud Levebvre, ambassadeur local pour l’association.

Plusieurs animations à la fois ludiques et constructives sont organisées par le collectif. Par exemple, il existe un atelier de fabrication de cendriers de poche : “Les festivaliers donnent des briques de laits, multi-fruits qui nous servent de base pour la conception. Cela nous permet d’avoir des visuels assez sympa et originaux et ça participe à la réduction du nombre de mégots lancés en concert” poursuit Geraud Levebvre. D’autres activités s’appuient sur l’adaptation de jeux de société : “On a un limite limite transformé en milite milite où l’on parle d’écologie et d’environnement. “

Une dernière activité tout aussi amusante est appelée “Challenge mégot”. Elle est proposée aux festivaliers motivés et soucieux du bien être d’autrui. Le principe est simple : chaque festivalier part avec un gobelet de 50 cl, le but étant de revenir une fois celui-ci entièrement rempli. À l’issue de ce challenge, les festivaliers ont une chance de remporter un pass 3 jours pour l’édition 2024. “Ça leur prend moins de 10 min et ça fait moins de mégot sur le sol. Nous on est content et eux ils peuvent gagner une place pour l’année prochaine. Si en plus ils sont sensibilisés, on a réussit notre mission.

En parallèle de toutes ces initiatives, s’organise une fresque du climat. “C’est le rapport du GIEC simplifié en un jeu de 42 cartes au sortir duquel on a plus de connaissances et des actions à mettre en place” développe Emma, fresqueuse professionnelle et membre de l’association. Il s’agit d’informer un maximum de personnes sur les enjeux climatiques actuels. “Plus on est nombreux mieux c’est. Si on reste isolé, en se disant qu’on est impuissant face aux enjeux climatiques, rien ne bouge. Mais là il y a urgence, alors on y va.” poursuit-elle.

J’En Suis, J’Y Reste: Centre LGBTQIF de Lille

En offrant des moyens et outils de prévention pour les communautés LGBTQIF, l’association J’En Suis, J’Y Reste entend lutter contre toutes les discriminations faites à l’encontre des membres de la communauté. Le collectif est ouvert à tous, et compte parmi ses adhérents, d’autres associations telles que Les sœurs perpétuelles de l’indulgence ou Les flamands roses. “Au sein du festival on fait de la sensibilisation autour des infections sexuellement transmissibles. On a à la fois du contenu fun avec le photo booth et en même temps quelques chose de plus informatif avec le quiz autour des IST”, nous explique Loïc, membre de l’association. Le reste de l’année, l’association anime le centre LGBTQIF en proposant des projections, des réunions et des ateliers d’écriture.

D’autres associations du festival proposent des initiatives liées aux transports doux, à l’alimentation ou à la consommation d’énergie pour agir en ce même sens, c’est-à-dire en faveur d’une nouvelle appréhension de la fête, se voulant plus intelligente et inclusive.

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