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Interview. Le duo électrique Dear Deer a mis le feu au Main Square Festival

Interview. Le duo électrique Dear Deer a mis le feu au Main Square Festival

Pendant le Main Square, l’équipe du Pépère News a eu l’occasion de rencontrer Dear Deer. Ayant commencé son aventure new-wave discoïd sur les scènes lilloise, le duo nous a présenté ses références tout en nous résumant son parcours, deux heures avant son show. 

Pépère News : Depuis combien de temps jouez-vous sur des scènes Lilloise ? Est-ce ici que votre histoire a commencé ? 

Dear Deer : On a rencontré la scène depuis longtemps étant donné qu’on est Lillois et qu’on est spectateurs. Nous avions chacun des groupes avant de jouer ensemble. Donc on a côtoyé les scènes belges et lilloises avant de jouer ensemble. C’était assez naturel. Au fil du temps on a pu toutes les essayer en allant du Grand Mix à l’Aéronef, c’était vraiment chouette.

PPR : Quelle est la scène lilloise qui vous a le plus marquée ?

On ne peut pas dire, parce que c’est très différent. Entre La Cave aux Poètes, où l’on est très proches du public, et l’Aéronef, où nous sommes face à une foule très importante, ce n’est pas la même expérience. C’est difficile de les comparer, ce sont vraiment des sensations différentes. Je n’aime pas trop hiérarchiser. Aujourd’hui aussi c’est une expérience différente, puisqu’on s’apprête à se produire sur la scène du Bastion. 

PPR : C’est le plus gros événement que vous ayez fait ?

C’est le premier gros comme ça. On a déjà fait des festivals, en Allemagne beaucoup. Le public allemand nous a vraiment bien reçu. C’est très “underground” l’Allemagne. Dernièrement, on a fait un festival à Berlin et un autre à Lipskik. On joue au mois d’août dans un festival à Bilflieg et dans un autre à Munich au mois de novembre. Sinon on a fait d’autres dates au Portugal… On a joué devant 750 personnes à Paris, il n’y a pas longtemps…

 PPR : Vous avez un public très international à ce que l’on comprend ?

International je ne dirais pas, ça serait un peu prétentieux. Plutôt européen, tout à fait. Le groupe s’est formé en 2015, notre premier album c’est 2016. À l’international, on avait chacun notre groupe avant.

PPR : Quels étaient vos groupes avant de faire de la musique ?

Moi j’avais Tee-shirt cat the banksing, c’était du bad cave minimal féminin, c’était assez weird comme musique (rire). Et Fred il avait poposdio, c’est un groupe post-punk, musique industrielle. On avait chacun une petite reconnaissance européenne. Quand les gens qui connaissaient nos groupes ont vu qu’on faisait de la musique ensemble, il se sont vite intéressés, en se demandant : “qu’est qu’ils vont faire ensemble ces deux là” ?

Depuis 2016, on a pas arrêté, on a sorti trois albums. Cette année on est accompagnés par hellomusique. C’est une structure régionale, qui regroupe l’Aéronef, la Cave aux poètes, le Grand mix… Pendant un an, ils prennent chacun sous leur aile deux groupes de manière artistique, administrative, esthétique… On a pu faire des résidences de travail avec un ingénieur sonore qui nous accompagne désormais. C’est une phase décisive dans notre travail. C’est super parce qu’on a progressé, on a un meilleur son. On a pu travailler les positions sur scène, l’enchaînement des morceaux, la qualité du son. 

PPR : Comment vous sentez-vous quelques heures avant le show ?

Pour l’instant ça va, mais c’est une demi-heure avant qu’on va commencer à stresser je pense. Là, tout de suite, on fait le travail avec les interviews, on n’a pas le temps d’y penser. C’est au moment d’entrer sur scène qu’on va se dire “wow”!

PPR : Qu’est ce que vous préférez lorsque vous êtes devant le public ?

C’est être devant le public (rire). Être dans le moment présent, être vraiment là quoi. En ce moment je vous parle et je sens que mon esprit s’en va ailleurs, je réfléchis à des choses comme :  “Je dois aller chercher mon sac”. Pas sur scène. Sur scène on est vraiment là. Pour l’instant on pense à des choses logistiques. Où est ce qu’on va aller aux toilettes, se maquiller,comment va-t-on emmener le matériel derrière la scène…

PPR : Votre groupe est défini par le terme “new wave discoïd”, pourriez-vous nous éclairer sur sa signification ? 

Vous voyez  la série Stranger things ? Nous ce que l’on propose, c’est une version actualisée de la musique qu’on y trouve. On se nourrit de Kate Bush entre autre. New wave, c’est tout ce que l’on connaît de new order, électronique, un peu dansant mais avec un petit air de fin du monde, un peu triste. On s’inspire de toute la musique arrivée après le punk, un peu dansante, avec des synthés, de celle qui a engendré l’électro et la techno. On a des sons un peu plus rock, punk. D’autres sons un peu plus électro, techno. Les années 80, c’est un moment hyper créatif où il s’est passé plein de choses en très peu de temps. Mais par exemple pendant le festival, Vitalic qui passe plus tard dans la soirée c’est une référence en terme de sons.

PPR : Et pourquoi Dear Deer ?

Il y avait l’idée d’une espèce de faux jeu de mots, comme on est un duo. Il y a ce truc de dualité qui se répond. Cela vient aussi d’une chanson d’un groupe américain pas du tout connu, c’est une chanson sur un cerf qui brûle dans la forêt, ça vient de là.

PPR : L’une de vos chansons s’appelle love like capitalism, y a-t-il un attrait politique derrière votre musique ? 

Oui carrément. En fait, on parlait des modalités de l’amour maintenant, c’est-à-dire qu’on réfléchit tellement que l’intimité devient politique. En réfléchissant, on consomme tout comme des capitalistes, et l’amour fait partie de cette consommation. On se consomme ? On se consume ? Peut être quelque chose à repenser là dessus ? Dans la nouvelle génération, il y a quelque chose de neuf et de plus intéressant qui vient à l’encontre du patriarcat-hétéronormé.

PPR : Beaucoup de vos chansons sont écrites en anglais, pourquoi cette langue ?

Ce sont les références musicales. Mais ça commence à changer, on écrit de plus en plus en français. On s’est demandés pourquoi on chantait beaucoup en anglais, c’est parce qu’on avait un peu peur de cette francophonie, moi j’appartiens à cette génération où c’était un peu la honte d’écouter Mylène Farmer. Il y avait un peu cette détestation de la langue française, alors que tout le monde écoute de la variété française en cachette.

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