Le Parlement des Étudiants, 10 ans de débats politiques pour les jeunes

Le 28 septembre dernier à Sciences Po Lille, le président du Parlement des Étudiants de Lille, Pierre Agopian, a lancé la dixième saison de l’association, qui ambitionne de recréer un lien entre les jeunes et la politique à travers le débat parlementaire.

Lors de chaque simulation parlementaire, ce sont plus de 150 étudiants qui se mettent dans la peau de députés pour débattre d’une proposition de loi. L’association du Parlement des Etudiants de Lille (PE),  présidée par Pierre Agopian, 20 ans et actuellement en troisième année de licence à l’ESPOL, a pour but de permettre à  “des étudiants et à des jeunes actifs de se former à la citoyenneté et à la vie parlementaire”. Ils peuvent également incarner un député du groupe politique avec lequel ils ont le plus d’affinités lors de simulations parlementaires. S’il devait définir l’association, ce serait : “une immense œuvre d’éducation populaire et l’une des meilleures façons de connecter la politique avec les jeunes, en comprenant à la fois le fonctionnement des institutions, de la vie parlementaire tout en se formant à l’éloquence et à la défense de ses idées”. À Lille, l’association est implantée à Sciences Po, à l’ESPOL et à la faculté de droit au travers de l’APEL, l’Arène et À vos bancs.

“Chacun peut s’exprimer sans la pression des partis politiques”

L’objectif de ces simulations parlementaires est de créer un cadre apartisan où les jeunes peuvent définir des projets et développer une certaine vision de la société sans ressentir la pression d’aucun parti politique. “Par exemple le MLD (parti centriste) a fait l’année dernière une proposition de loi sur l’enseignement supérieur qui a su faire l’unanimité et qui promouvait quelque chose de totalement innovant et qui mérite d’être entendue par les politiques” explique Pierre Agopian.

Quatre partis animent les simulations parlementaires lilloises : le Front Internationaliste Radical et Ecosocial (gauche radicale), Nouvelle-Gauche (gauche écosocialiste), le Mouvement Libéral Démocrate (centre), le Rassemblement de la Droite Républicaine (droite sociale-conservatrice). Il est également possible de s’inscrire en tant que non-inscrit ou observateur. À chaque simulation, un parti tiré au sort rédige une proposition de loi sur le sujet qu’il souhaite. Puis chaque parti rédige des amendements et crée des alliances. Le jour de la simulation, les présidents font un discours, puis les participants débattent de chaque article et des amendements. Chaque année quatre simulations parlementaires ont lieu, dont une au sein de l’hémicycle du Conseil régional “fruit d’un partenariat précieux avec la région Hauts-de-France qui nous le prête gracieusement une fois par an”.

“Les élus trouvent généralement l’idée extraordinaire”

Certaines personnalités politiques sont déjà venues à des simulations comme Ugo Bernalicis, député La France Insoumise du Nord ou encore Vanessa Duhamel, Conseillère Municipale du Mouvement Démocrate lillois. C’est l’occasion pour eux d’entendre ce que les jeunes ont à dire, mais aussi pour l’association de recevoir de nombreux conseils sur le vote ou encore la rédaction des articles. Pierre Agopian qui est en contact régulier avec des élus est unanime : “tous trouvent l’idée extraordinaire quand on leur présente le projet. Même lorsque certains avaient des a priori sur le milieu associatif”.

Présent au Congrès des Jeunes élus de France, il a pu évoquer le Parlement des étudiants avec Valérie Pécresse qui avait pourtant dit dans son discours quelques minutes avant que “le milieu associatif, c’est bien, mais on a pas la capacité d’action”. Quand Pierre lui a parlé de l’association, elle a finalement été très emballée par le projet et à l’écoute.

Des simulations historiques vont avoir lieu

En cette dixième année d’existence, le PE va également organiser de nombreux autres événements : le concours d’éloquence Jean Jaurès avec une finale nationale à Paris, les accords de Lille durant lesquels le second degré est de mise mais également l’instauration de simulations historiques dont la première édition portera sur la loi 1905. Enfin à l’occasion des élections européennes, des simulations européennes vont être organisées en partenariat avec les jeunes européens.

Mi-avril, mois de la création de l’association, ce sera également l’occasion d’organiser comme chaque année un rassemblement national. Le mot d’ordre ? “On se rencontre, on boit, on débat”. Au programme, des rencontres avec des élus (l’année dernière, c’était Raphaël Glucksmann autour d’un café), des simulations parlementaires, la finale du concours Jean Jaurès, mais aussi de grandes soirées de cohésion.

La prochaine simulation parlementaire aura lieu le 23 novembre à Lille II, avec une proposition de loi sur le milieu carcéral de Nouvelle Gauche.