La Maison Méert, l’histoire d’une gourmandise lilloise

Située aux 25-27, rue Esquermoise, la pâtisserie et chocolaterie la Maison Méert doit son succès à son histoire appétissante, à son rayonnement culinaire et à ses fidèles clients. À l’approche de Pâques, vous trouverez peut-être dans votre jardin des chocolats de la Maison Meert. Découvrez l’histoire du succès de cette pâtisserie. 

Située au cœur du Vieux-Lille, cet établissement hautement reconnu doit son succès à ses ancêtres. Établie dès 1677, la Maison a vu étendre ses activités sous l’autorisation des magistrats de l’époque et a perpétué son héritage sous la direction du confiseur chocolatier Delcourt impulsant l’amorce de son rayonnement en 1761. Modo de Rollez a repris le flambeau de la Maison en y imposant la confection de ses fameuses glaces, rendant ce lieu incontournable. Lille connaît alors une “révolution pâtissière” en s’inscrivant dans l’art du sucré.  Cette pâtisserie authentique incarne donc une composante de la puissance gastronomique française.  Si ses sucreries nous gâtent par leur goût, elles nous charment aussi par leur apparence, de quoi nous faire saliver !

La Maison Méert une “révolution pâtissière” lilloise

Après cinq années passées dans les colonies au coeur des plantations de vanille, de café, de cacaoyers et de canne à sucre, le belge Michael Méert reprend l’affaire, inscrivant le chocolat et les confiseries dans la région. C’est parce que Michael Méert est à l’origine de l’importation de toutes ces composantes gourmandes, que son nom réputé est resté à la Maison. La pâtisserie voit ainsi défiler successivement des artistes et écrivains mais aussi un chef d’État : Charles De Gaulle, qui entretenait un lien étroit avec l’établissement. Il y était fidèle et se faisait livrer les gaufres à l’Elysée. Consciente de ce lieu qui lui a été si cher, La Maison Méert a apporté un soutien à la rénovation de sa maison natale au 9, rue Princesse à Lille. Le partenariat entre Thierry Landron, président de la Maison Méert et le département du Nord a permis la modernisation de sa maison par l’initiative de boîtes de gaufres “commémoratives” créees à son éfigie. Celles-ci permettront de reverser pour chacune d’entre-elles, deux euros pour la Fondation du Patrimoine.

Visibles à travers les vitrines, les chocolats, thés, pâtisseries, confiseries et glaces sont bonifiés par l’architecture orientaliste et pompéienne au style flamboyant du bâtiment. Elle ne se contente d’ailleurs pas que de vendre des pâtisseries, puisqu’elle étend sa vente en ouvrant des salons de thé comme dans l’un des pavillons de l’Exposition universelle de Shangai en 2010.

L’Art de la gourmandise

Iconique, depuis 1849, la Maison Méert offre aux lillois une pâtisserie briochée garnie d’une pâte à la vanille de Madagascar. Quelle est la recette de ce succès ? Impossible de le savoir, les recettes de cette gaufre sont soigneusement conservées depuis près de quatre siècles. Le riche carnet de recettes entremêle trois cents spécialités.

Il s’agit d’un succès gourmand comme en témoigne Clarisse, 37 ans venue acheter cette gaufre au goût somptueux : “C’est vraiment un produit exceptionnel, on sent que c’est bien travaillé”. Si cette gaufre est délicieuse, elle coûte le prix d’une boite de 6 gaufres : 22 euros. Gourmand, Stéphane, 54 ans ne regarde pas son porte feuille : “Pour ce que c’est, ça vaut le coût, c’est pas tout le temps !”. Cette gaufre est l’une des façons de ré-affirmer l’identité locale propre aux flamands comme l’affirment des touristes parisiens séjournant à Lille le temps d’un week-end. Nous leur avons demandés quel mot leur viendrait à l’esprit en pensant au nord de la France :  “vivant, festif” en parlant des lillois, “frites et gaufres” en parlant de nourriture.

Les coulisses d’un succès local

La Maison Méert est bien connue des nordistes. À l’échelle nationale, elle connote le Nord par sa caractéristique gourmande. Elle s’engage dans un lien de proximité avec les lillois en les rendant fiers. Elle souligne l’importance de sa pâtisserie typique de la région à travers l’architecture remarquable. Ce succès se matérialise par une organisation dont la main-d’œuvre est essentielle.

La Maison Méert est une structure dans laquelle on trouve salles, cuisines et ateliers. Myriam, employée de la Maison, nous confie qu’à ses débuts, la Maison Méert composait une bonne trentaine d’employés, aujourd’hui, elle en compose cent-trente. Le gonflement de cette main d’oeuvre a été rendu possible par l’arrivée d’une jeunesse impliquée : “Ce qui donne avant tout l’envie aux jeunes de devenir chocolatier, c’est la gourmandise et la technique que nécessite ce métier” nous explique Myriam. Le chef chocolatier de la Maison Benjamin Dulary est aussi enseignant à Orchies. Passionné par son métier, le chef réalise des guimauves en forme d’ourson à l’occasion de Noël ou bien des œufs en chocolat à la période de Pacques qu’il publie ensuite sur les réseaux sociaux.