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Les paradis artificiels, ou le festival qui met en avant le nouveau rap français

Les paradis artificiels, ou le festival qui met en avant le nouveau rap français

Dinos en festival des paradis artificiels Lille

Les 2 et 3 juin à Lille, le festival des Paradis Artificiels a pris place aux Halles de la Glisse pour sa quinzième édition. Le festival de rap lillois a offert une belle line-up, mettant grandement en avant, le rap de la new wave. 

Le festival a été créé en 2009, il est produit par A la gauche de la lune, mettant en lumière la scène rap française. Cette année, grande nouveauté, une troisième scène “Ho-Kee stop” est présente pour donner une plus large place à la programmation, proposant ainsi des rappeurs qui émergent de la new wave comme Realo, Winnterzuko, Babysolo33…  Le Pépère News s’est rendu sur place pour résumer les plus belles performances.

La scène Ollie

Sur cette grande scène principale, on retrouve les têtes d’affiche du festival : Bekar, Dinos, PLK… Des centaines de spectateurs attendent leurs artistes préférés avec impatience, jusqu’à ce que d’un coup, les lumières s’éteignent, la scène se plonge dans le noir, et annonce le coup d’envoi des cris strident des fans.

Cette année, Chilla a baptisé la grande scène. Ayant pour rôle de chauffer la foule et de donner le ton sur ce qu’allait être cette édition. Performance réussie, malgré un début un peu lent, compréhensible par la tâche qui lui était imposée.

Comment parler de cette édition des Paradis Artficiels sans revenir sur la performance de Dinos. Pour clôturer la première journée de festival, c’est la tête d’affiche qui a su rendre honneur à cette journée, mettant en avant le rap français. Dinos n’a pas seulement régalé les festivaliers de sa présence musicale mais également d’une belle performance scénique. La scénographie apportée à sa prestation était spectaculaire. Chaque titre avait droit à son graphisme diffusé en arrière plan , travail qui n’a fait que sublimer le concert de l’artiste.

Dinos est un rappeur qui a su toucher son public, à chaque titre la foule chantait en coeur, accompagnant la voix grave de l’interprète de Placebo. Entre rap politique et musique d’amour, le lyriste nous a interprété ses plus grands titres, touchant de cette façon les plus sensibles.

PLK aux Paradis Artificiels © Maissae Sebille / Pépère News

Pour clôturer le festival, se fut au tour de PLK de récupérer le microenflammant la scène au sens littéral du terme. Projection de fumée, feu, rien n’a été omis pour son passage.

La scène Wheelie

Exposée en plein soleil, la scène Wheelie donne aux spectateurs un beau visuel sur les artistes. Le vendredi, la rappeuse Juste Shani a performé. Mais aussi Numéro 10 édition KZCO, un DJ talentueux ayant fait venir quatre rappeurs pour mettre le feu sur scène.

Ensuite, Sto a fait un show fracassant. Le rappeur avait l’air d’être plutôt un habitué de la scène Wheelie, en effet ce n’était pas la première fois qu’il se produisait aux Paradis Artificiels, l’année dernière aussi il avait répondu présent à l’appel. Sur des reprises de musiques électro connues du grand public comme Music sounds better with you ou encore Pump it, Sto rajoute ses propres paroles et “fait bouger les skinny, les gros cavu”, comme il le dit dans Stardust Remix. C’est un pari réussi, puisque les festivaliers ont effectivement dansé pendant toute la prestation en donnant place à une multitude de pogos. Le rappeur en a aussi profité pour interpréter une exclu de son projet sortant la semaine suivant le festival: time out vol.2. L’extrait a laissé le public sur sa faim puisqu’il a dû attendre le vendredi 9 juin pour en entendre plus.

Kerchack aux Paradis Artificiels © Maissae Sebille / Pépère News

Ce même jour, le dernier passage avait lieu sur la scène Wheelie, avec Kerchack. Vêtu de sa cagoule noir et verte, arrivé plutôt en détente en claquette-chaussette, il a tout de même épaté les spectateurs en donnant une prestation digne de ce nom avec beaucoup d’ardeur.

La scène Ho-Kee Stop

Cette scène plus modeste n’est pas synonyme d’artistes moins talentueux. Localisé dans l’entrée du festival, ce lieu permet aux artistes de créer une véritable connexion avec leur public. Avant chaque concerts, l’ambiance est spéciale, chaque rappeur ayant sa communauté présente dans la fosse, trépignant d’impatience. Étonnement la foule prend place, téléphone déjà en main pour capturer cet instant particulier. Habituellement ce genre de scène est réservé aux découvertes mais Hjeunecrack, Babysolo33, Realo… ont déjà trouvé leur public.

Comment revenir sur les prestations, sans souligner la performance que Hjeunecrack a offert sur scène. Le rappeur révèle lors de son show ses origines: “C’est une exclu pour vous Lille, ça fait du bien d’être à la maison, parce que je viens de Fives”. Cette étoile montante est au coeur du mouvement new wave qui bouillonne actuellement dans le rap français. Samedi 3 juin, c’était sa deuxième fois sur scène, information difficile à deviner devant sa prouesse scénique. Il a su embraser la foule comme il embrase les plateformes de streaming actuellement. A la fin de sa prestation, “Monsieur le prouveur” (comme il se surnomme dans l’un de ses titres), offre un freestyle composé à base des mots du public : ACAB, Lille et gamberge.  En plus d’être un homme de scène talentueux, Hjeunecrack est également un écrivain qui a plus d’un tour dans son sac.

Ensuite revenons sur la présence de Babysolo33 dans le festival. Jeune rappeuse dont le style rappelle fortement celui des célèbres gangsta-rapeuses des années 2000 et trouvant ses marques dans la vague Y2K. Babysolo33, c’est une une voix d’ange au point de se demander si elle n’est pas produite grâce à un auto-tune. La réponse est simple, la voix de Babysolo33 avec ou sans micro sort tout droit d’un rêve. Pour la jeune rappeuse c’était également l’une de ses premières scènes, chose qu’on a pu ressentir dans ses interactions avec le public. Derrière son interprétation douce et joyeuse ne se cache pas de la naïveté comme sa voix aigue pourrait le faire croire mais une vraie spontanéité et une certaine aisance avec le public. Babysolo33 ne trompe pas, elle admet ne pas connaître l’ordre de ses chansons sur scène, ce n’est pas grave puisqu’elle demande directement à son mixeur, micro en main, ce qui est prévu. Babysolo33 a enflammée la foule et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Petite scène, petite équipe, grande ambiance. C’est pour cela qu’est apprécié le Ho-Kee Stop, les chanteurs donnent tout et le public le rend, choses que l’on retrouve moins dans des plus grands espaces comme le Wheelie. C’est un lieu à taille humaine. Cette nouveauté propre à cette quinzième édition est une réussite.

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