En lecture
Taxis de Lille en colère : “Tout ce que l’on veut, c’est garder notre travail”

Taxis de Lille en colère : “Tout ce que l’on veut, c’est garder notre travail”

opération escargot, taxis, Lille Flandres, Lille Europe

Lundi 29 janvier, environ 400 taxis de la région ont mené des opérations escargot sur les autoroutes menant à la Métropole lilloise. Une fois arrivés en ville, ils se sont installés autour des gares de Lille Flandres et Lille Europe ainsi que sur la route menant à l’aéroport de Lesquin, provoquant d’importants ralentissements de la circulation.

En agissant au même moment que les agriculteurs, les chauffeurs de taxis se sont mobilisés pour exprimer leur mal-être face aux nouvelles réformes touchant leur profession :  La mise en place d’une convention au niveau national et la diminution du forfait kilométrique. Ces actions ont permis aux chauffeurs d’être entendus par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie des Flandres, annonçant une première avancée.

Une profession frappée par la loi de finances 2024

“Que le budget de la France soit déficitaire, ce n’est pas de ma faute. Mais c’est moi qui vais en subir les conséquences” explique Sami, artisan taxi depuis une dizaine d’années. Pour les chauffeurs, la mobilisation est importante face à un nouvel enjeu : la mise en place d’une convention qui les oblige à transporter au minimum trois personnes malades sur un trajet vers l’hôpital. “On ne peut pas laisser les patients être traités comme du bétail” ajoute Sami.

Et si la mobilisation du 11 décembre 2023 leur a permis de modifier quelques paramètres de cette convention, certains points restent scandaleux pour les artisans. Avec la diminution du forfait kilométrique, ils disent devoir bientôt travailler à perte. Pour eux, le plus difficile à entendre, c’est l’unilatéralisme de cette prise de décision : “Avant, les conventions étaient signées tous les cinq ans, aujourd’hui, c’est fini. C’est unilatéral, c’est sanctionné, c’est mis en œuvre avec des paramétrages qui nous dépassent totalement.” 

Des conditions de travail qui se dégradent depuis plusieurs années

Pour les artisans, en empruntant des milliards d’euros sur le marché, notamment sur le dos des taxis, l’État ne fait qu’empirer des conditions de travail qui étaient déjà difficiles. Avec l’arrivée d’Uber, une application de mise en contact entre des utilisateurs et des chauffeurs de VTC (voitures de transport avec chauffeurs) le système en place avait déjà été bouleversé. “Avec l’Ubérisation, on pensait qu’on avait touché le fond. Mais il s’avère que non. C’est encore pire, puisque ce modèle va être décliné aux hôpitaux “ souligne Sami. Pour lui, derrière tout ça, c’est la mort annoncée du taxi.

Suite à la rencontre entre la délégation d’artisans-taxis et la directrice de la CPAM des Flandres, Magali Marcotte-Even, les chauffeurs ont pu faire remonter leurs revendications. La directrice a annoncé une nouvelle mesure en faveur de la profession : la prolongation du délai d’adhésion à la convention. La nouvelle date butoir pour signer la convention, le 29 février au lieu du 31 janvier, laisse un mois de négociations en plus pour les artisans-taxis. Sami, montrant avec désarroi le mail envoyé par la Caisse d’Assurance Maladie, explique : “Si je n’accepte pas ce qui est mis en œuvre dans cette convention, je n’aurai plus le droit d’accès aux courses de la Sécurité Sociale. C’est totalement inacceptable.”

 

 

Quelle est votre réaction ?
J'adore !
6
J'ai hâte !
0
Joyeux
0
MDR
0
Mmm...
0
Triste...
0
Wow !
0

Auteur/Autrice

Voir les commentaires (0)

Répondre

Votre adresse Email ne sera pas publié

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.