À Loos, les militants La France Insoumise portent le programme de l’Union Populaire
Après plusieurs tours dans la rue de la Paix, le Pépère News a enfin découvert la caravane de l’Union Populaire, mise en place samedi 16 octobre par les soutiens de Jean-Luc Mélenchon. Dans la commune de Loos, excentrée de Lille, nous avons retrouvé plusieurs bénévoles de La France Insoumise parcourant les quartiers de porte en porte. Ils partent, chaque week-end, à la conquête de nouveaux soutiens en prévision de la présidentielle de 2022.
La France Insoumise dans les quartiers populaires de Loos
Depuis 15 heures, dans un quartier de Loos, les militants LFI font du porte à porte. Le groupe de cette ville limitrophe de Lille compte une dizaine de militants bénévoles. Ils organisent des caravanes d’accès aux droits dans les quartiers populaires pour informer les citoyens sur les aides dont ils peuvent bénéficier et font les démarches à leurs côtés. Des collectes alimentaires se sont aussi mises en place (surtout dans la période de la crise de la Covid-19), leur permettant d’acquérir un peu de visibilité malgré le faible effectif de militants.
Nicolas, lui, s’est engagé sur la métropole lilloise et depuis la dernière présidentielle à Loos. Le militant trouve que le porte à porte fonctionne mieux que le boîtage (la distribution de tracts dans les boîtes aux lettres), ignoré par les habitants.”C’est mieux d’échanger, on a montré qu’on a fait l’effort de monter dans les immeubles”, dit-il. En semaine, en début de soirée, ils vont le plus possible à la rencontre des habitants. Mais, ils ne veulent pas non plus être trop actifs puisque la période “chaude” de la campagne n’a pas encore commencé.
“On croit à ce qu’on fait”– Nicolas, militant LFI
À partir de janvier, à 3 mois du premier tour de la présidentielle, ces citoyens engagés feront tous les jours du porte à porte, du collage, du boîtage. De plus, ils organiseront des événements comme des rencontres dans les cafés, toujours à l’échelle de Loos. L’objectif de ce parti, comme pour chaque parti politique, est d’arriver à cadrer le terrain, à la veille de cette élection encore très incertaine.
Sur le terrain pour convaincre
À la rencontre des habitants de Loos, les militants discutent et essaient de convaincre. “Que pensez-vous de l’augmentation du SMIC à 1.400 euros net ?” est une des questions posées aux habitants lors des conversations. Les échanges sur les propositions de l’Union Populaire les amènent à réfléchir.
Si certaines personnes refusent le dialogue, d’autres sont intéressées par ce programme. Instaurer le RSA (Revenu de Solidarité Active) jeune, planifier la sortie du nucléaire, rendre gratuites les premières quantités d’eau ou encore interdire le glyphosate font partie de ces propositions. Les thèmes sociétaux et environnementaux restent majeurs dans le programme.
Une dame, adhérente au mouvement des Gilets jaunes explique ne plus voter depuis 10 ans, “ce n’est pas facile de les raccrocher à quelque chose mais on a peut-être réussi à la convaincre au moins de s’inscrire sur les listes électorales”, raconte Nicolas. C’est déjà une petite victoire pour les militants, à défaut de la convaincre sur les propositions du parti.
Ces bénévoles reviennent plusieurs fois aux 10.000 portes de Loos. Selon eux, l’impact est réel. En effet, les habitants voient leur engagement constant, au quotidien et pas seulement avant les élections présidentielles. Pourtant, aucun élu LFI n’était présent pour dialoguer avec les Loossois. On peut se questionner sur la légitimité que possèdent ces militants. Les habitants auraient peut-être souhaité s’adresser directement à des élus pour évoquer leurs difficultés du quotidien.
Des militants appelés à se mobiliser
Ces militants, Jean-Luc Mélenchon les a appelés à se mobiliser lors du meeting de clôture de la Convention de l’Union populaire qui s’est tenu ce dimanche 17 octobre 2021. Les soutiens du candidat se sont retrouvés durant tout le week-end au Parc des Expositions de Reims.
L’ouverture s’est faite avec l’arrivée de toute l’équipe. Une démonstration de force, mais qui rappelle le mot d’ordre porté par le mouvement : “un collectif, pas simplement un candidat”. Un point de vue qui semble séduire les futurs électeurs qui reprennent avec conviction cette idée lorsqu’on leur demande les raisons de leur soutien à La France Insoumise. Pourtant, on sait comment le représentant est régulièrement critiqué pour son autoritarisme et sa volonté de contrôle au sein de son parti.
Jean-Luc Mélenchon arrive sur scène après une quarantaine de minutes de préambule menée par les membres de son mouvement. Intronisé par ceux-ci, il se lance dans un discours lui permettant d’aborder les thèmes qu’il veut mettre au centre de sa campagne : le nucléaire, le temps de travail des Français, la crise sanitaire, l’écologie. Il va jusqu’à proposer quelques mesures concrètes afin d’étayer son programme, comme la retraite à soixante ans, la semaine de trente-deux heures et le rétablissement de l’ISF (Impôt sur La Fortune).
Le candidat de l’Union Populaire se targue d’être le seul à présenter un programme politique à six mois des élections présidentielles, précisant sur un ton d’humour que “certains ne se présentent même pas encore”.
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Un discours offensif
S’il développe ses idées avec ferveur, Jean-Luc Mélenchon fait clairement d’Emmanuel Macron sa cible particulière en critiquant son mandat et en lui reprochant de vouloir cumuler les postes : “Il veut être à la fois président de l’Europe, président de la France et candidat. Ce n’est pas Superman, mais presque !”. Il cible également Sylvain Maillard, député LREM et chef d’entreprise, impliqué dans les Pandora Papers, scandale financier utilisé comme preuve ultime et récente des inégalités croissantes.
Le député critique les sondages en préconisant de ne pas en tenir compte. Il rassure ses partisans : “Le second tour n’est qu’à une poignée de petits points”.
Jean-Luc Mélenchon appelle les jeunes à le rejoindre. Au-delà du fait que c’est une stratégie politique qui vise à recueillir les voix des jeunes de 18 à 25 ans, marquées par un fort abstentionnisme, il paraît plutôt catégorique sur la question des jeunes : “Vous n’aurez rien du tout si vous laissez aller”, explique-t-il. Pour autant, la question des jeunes reste très imprécise dans son discours, il ne propose réellement aucune mesure concrète à ce sujet. Cela sera-t-il un des axes qu’il tentera de développer dans les 6 mois de la course à la présidentielle ?