Home for Christmas : Une pépite Norvégienne
La plateforme américaine Netflix ne manque pas de téléfilms de Noël, mais s’il y a bien une série sur ce thème à regarder, c’est Home for Christmas. Comme pour la plupart des films de Noël, on pourrait s’attendre à une série niaise dans laquelle l’héroïne tombe amoureuse du prince charmant l’ayant bousculée par maladresse. Et bien détrompez-vous. Cette mini-série de 6 épisodes d’une demi-heure chacun est plus réaliste que jamais, levant le tabou sur un sujet de société.
Le cliché de la trentenaire célibataire dépoussiéré
Les fêtes de Noël approchant, Johanne, éternelle célibataire, est plus que jamais harcelée par ses proches concernant sa vie sentimentale. Ida Elise Broch incarne un personnage dans lequel de nombreuses femmes peuvent se reconnaître : la dernière célibataire au sein d’une grande famille. Au cours d’un énième repas familial où les remarques à propos de son célibat fusent de toutes parts, elle s’invente un petit ami qu’elle invitera au réveillon. La voici qui dispose de 24 jours pour trouver le fameux prétendant.
Johanne est une jeune femme drôle, belle, intelligente et dévouée pour ses patients en tant qu’infirmière. Mais voilà, elle ne parvient pas à trouver l’amour. Sa colocataire et amie Jorgunn prend les devants en rafraîchissant le profil de Johanne sur une application de rencontres. Elle enchaîne alors les rencards, les speed-dating et se laisse aller : plus de limite d’âge ou de genre. Censés être galants, les prétendants se révèlent plus insolites mais aussi plus désastreux les uns que les autres. Une série hilarante mais aussi poignante, qui lève le tabou de la trentenaire célibataire.
De multiples réflexions sociétales
Cette série invite à une réflexion concernant la pression sociale que peut subir une femme trentenaire, célibataire et sans enfants. Aujourd’hui, se marier et fonder une famille sont considérées comme les seules issues nécessaires à l’épanouissement d’une femme. Cette société dans laquelle manger seul au restaurant ou aller seul au cinéma ne relève pas de la banalité, pourtant, qu’y-a-t-il d’anormal à se faire plaisir seul ? Doit-on obligatoirement tout partager avec une personne ? Ne peut-on pas profiter des petits plaisirs de la vie tout en étant solitaire ? Hélas la période de Noël ne vient pas arranger les choses, au contraire. Une pression venant de ses proches, parce que tous réunis durant cette période, mais aussi du marketing. En effet, Johanne ne peut aller faire les magasins sans tomber sur des séjours à gagner ou des pyjamas qui ne se vendent que par paire. Son regard se pose surtout sur les « love gloves », deux mitaines cousues ensemble dans laquelle chacun met une main, formant une grande mitaine. Elle est également l’unique infirmière à travailler lors du réveillon, toutes les autres étant mariées et ayant des enfants.
De plus, la mini-série témoigne d’une véritable ouverture. D’abord, le casting diversifié y contribue en mêlant des personnages d’ethnicité et de religions diverses. Aussi, la série arbore différentes orientations sexuelles à travers des personnages homosexuels ou sortant de la monogamie. La série a pour objectif de lever le tabou sur de nombreux sujets sociétaux et d’ouvrir l’esprit des téléspectateurs. D’autant plus qu’elle le fait de manière extrêmement divertissante.
Le réveillon de Noël
C’est au cours de celui-ci qu’intervient la morale de l’histoire. Johanne est dévouée pour ses patients, et entourée d’amis en or et d’une famille qui ne veulent que son bonheur. Mais il lui manque l’amour, qu’elle va s’efforcer de trouver. Seulement, les rencontres que la protagoniste va faire tout au long de ce mois de décembre vont lui faire ouvrir les yeux sur les choses qui contribuent réellement à son bonheur. Finalement, elle se rend compte que, bien que l’amour soit important, ce dernier n’est nullement nécessaire pour être comblé. Au fond, elle n’a pas besoin de petit ami, c’est cette exigence sociale qui le lui fait croire. On en vient à réfléchir au fait qu’il faut apprécier les personnes qui font déjà partie de notre vie et qui nous aiment, plutôt que de chercher indéfiniment ce qui nous manque. Comme Johanne le dit si bien « être seule ne veut pas dire se sentir seule ».
Elle invite alors au réveillon les personnes les plus chères à ses yeux. Néanmoins, l’ultime scène, coupée, maintient un suspens frustrant mais qui laisse entrevoir une suite quasi certaine à la série. Alors si les films de Noël à l’eau de rose ne vous attirent pas, il est temps d’enfin pouvoir profiter du chaleureux thème de Noël de la manière la plus constructive qui soit.