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Aubin et Clémence Coccordano, une fratrie de nageurs prometteurs pour Paris 2024

Aubin et Clémence Coccordano, une fratrie de nageurs prometteurs pour Paris 2024

Les 2 nageurs à la Coupe d'Europe eau libre Israël

Avec des objectifs précis et des bons résultats, Aubin et Clémence Coccordano font partie des espoirs de la natation française en eau libre. Ces deux sportifs du Nord ont, dans un coin de leur tête, le rêve d’accéder aux Jeux Olympiques de Paris 2024. L’objectif reste lointain pour le moment et d’autres projets les accaparent. 

À 19 et 16 ans, Aubin et Clémence sont tous les deux licenciés au Lille Métropole Natation depuis tout petits. La plus jeune, Clémence Coccordano, a commencé la compétition il y a 7 ans. Elle nage aujourd’hui dans la catégorie junior 2 en eau libre et en bassin, tout comme son frère Aubin Coccordano, qui lui est dans sa dernière année de junior. Il est listé “sportif de haut niveau” depuis 2013 et a nagé en équipe de France eau libre en 2018 et 2019. Les deux nageurs sont spécialisés en crawl, même si Clémence fait aussi un peu de papillon.

Gérer une activité sportive intensive

Le haut niveau requiert de nombreuses heures d’entraînement et ne pas laisser tomber le côté scolaire est important, même si cumuler les deux peut s’avérer compliqué. Clémence Coccordano a dix entraînements de natation et trois de musculation par semaine, ce qui correspond environ à 20 heures d’entraînement. Elle est au lycée en seconde et, pour le moment, elle parvient à conjuguer cours et pratique sportive même si elle admet qu’avec les compétitions et les entraînements qui se terminent tard, c’est parfois compliqué de faire ses devoirs à temps ou même de rattraper les cours qu’elle peut manquer. “Je sais que je ne suis encore qu’en seconde et je pense que l’année prochaine le rythme va être plus compliqué mais pour l’instant j’arrive encore à gérer, en espérant que ça reste comme ça !”

Aubin Coccordano est en prépa intégrée en école d’ingénieur à Lyon. Il fait partie d’une classe de sportifs de haut niveau avec des horaires aménagés, et l’école leur permet de réaliser leur cursus en trois ans au lieu de deux, afin de pouvoir partager leur temps avec leur pratique sportive. Avec huit entraînements de natation et trois de musculation par semaine (environ 18 heures), “les entraînements et le rythme des cours sont élevés et ce n’est pas hyper simple de suivre et d’être à 100% dans les deux, mais au moins j’arrive à continuer mon double projet”. Il souligne aussi la partie de déplacement, d’échauffement à sec, et de récupération qui prennent aussi du temps en plus de la pratique sportive pure.

L’arrivée de la pandémie de coronavirus a eu un fort impact sur les nageurs. Alors qu’Aubin Coccordano commençait à retrouver un bon niveau suite à des soucis de santé début 2020, tout a dû s’arrêter. Même si les deux jeunes nageurs ont réussi à se maintenir en forme avec du vélo, de la course à pied et de la préparation physique, le travail lié à la sensation dans l’eau est très difficile à combler. Leur niveau a mis un peu de temps à revenir après deux à trois mois d’arrêt, qui ont été un gros frein. Au contraire, cette année, la situation est plutôt bénéfique pour eux : “On peut continuer à s’entraîner normalement, les piscines sont fermées au public donc on a des meilleures conditions, on est moins dans les lignes d’eau, on a plus de créneaux, on est plus tranquilles.”

Aubin Coccordano en étape de Coupe du monde à Doha en 2018 © Coccordano
Aubin Coccordano en étape de Coupe du monde à Doha en 2018. © Qatar Swimming

Des résultats convaincants qui laissent entrevoir un bel horizon

Pour Clémence, qui a déjà participé à deux coupes d’Europe en eau libre avec l’équipe de France (à Eilat en Israël et à Barcelone en Espagne), ainsi qu’aux championnats d’Europe 2019 à côté de Prague, l’objectif de l’année est de se qualifier à nouveau pour les championnats d’Europe en eau libre et, si possible, d’enchaîner sur les championnats du monde.

Aubin se concentre aujourd’hui sur son niveau en bassin afin d’arriver à une vitesse de base importante, pour pouvoir repartir de plus belle sur de la natation en eau libre. En effet, deux ans et demi après être arrivé quatrième aux championnats du monde junior en eau libre en Israël, le jeune nageur stagne un peu et cherche à améliorer ses performances avec la volonté de participer aux championnats d’Europe junior en eau libre, en juillet.

L’objectif principal pour les deux nageurs reste, à long terme, une participation aux Jeux Olympiques, notamment Paris 2024 : “Un peu comme tout sportif, en plus c’est en France donc c’est encore plus motivant”, rajoute Clémence. Ils sont aujourd’hui ambassadeurs de la MEL dans cette perspective. Ils sont conscients qu’il n’y a pas de la place pour tout le monde et qu’il reste beaucoup d’étapes et d’objectifs à atteindre pour espérer y être dans trois ans et demi. Mais cette compétition reste encore lointaine, et une préparation particulière spécifique aux Jeux n’est pas encore d’actualité.

Clémence Coccordano aux championnats départemantaux à Dunkerque © Olivier Ordouillie
Clémence Coccordano aux championnats départemantaux à Dunkerque. © Olivier Ordouillie

Un soutien familial omniprésent

Tous ceux qui ont pratiqué une activité avec passion le savent : toutes les difficultés sont oubliées face aux souvenirs incroyables qui restent. Choisir un seul meilleur souvenir est compliqué, mais il y en a certains que Clémence et Aubin ne peuvent oublier.

En 2018, Aubin participe à la coupe du monde toutes catégories en eau libre, au milieu des meilleurs nageurs mondiaux. Alors qu’il est encore jeune, il termine à la 21ème place : “Je savais que je faisais une bonne course et en sortant de l’eau je me suis rendu compte que je sortais en même temps que des gars que je voyais à la télé avant.” C’est avec cette course qu’il réalise qu’il avait quelque chose à faire en eau libre, qu’il pouvait atteindre un certain niveau. Quant à Clémence, elle se qualifie pour les championnats de France junior à Rennes alors qu’elle était encore dans la catégorie en dessous. Malgré ses résultats mitigés lors des championnats de France jeune un mois auparavant, elle a explosé tous ses temps de référence et a fait des podiums dont un en équipe sur un relais où personne ne les attendait : “C’est aussi marquant parce que les podiums en relais sont très particuliers vu qu’on les partage avec l’équipe.”

Le fait d’être une fratrie pratiquant le même sport et à haut niveau est aussi un point particulier chez les Coccordano. Mentalement, ils apportent l’un à l’autre. Chez eux, ils peuvent en discuter ensemble en sachant très bien de quoi ils parlent, étant tous les deux exactement dans le même milieu (bassin et eau libre) et ayant la même spécialité (crawl). Si leur famille est complètement derrière eux et qu’ils s’y connaissent aussi, être ensemble leur permet de se donner des conseils, d’échanger et de s’aider.

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