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Banlieusards, portrait de la banlieue par la banlieue

Banlieusards, portrait de la banlieue par la banlieue

Le 12 Octobre, le film de Kery James “Banlieusards” sortait sur Netflix. Très attendu, ce dernier évoque “une histoire de famille, de choix et d’éloquence”. Le rappeur-réalisateur tape juste avec ce tout nouveau film qui dépeint la vie en banlieue sans cliché ni enjolivement.

Une histoire des plus touchantes

Banlieusards, c’est d’abord l’histoire d’une famille. On suit l’histoire de Soulaymaan, fils d’une famille nombreuse vivant avec ses deux frères (un plus âgé et un plus jeune que lui) et sa mère. Ce dernier est étudiant en droit et dispute le concours de la petite conférence contre Lisa, jeune Parisienne bourgeoise. Son plus grand frère, Demba, (ndlr. joué par Kery James) est un dealer. Impliqué dans les trafics, celui-ci est rejeté par sa mère mais continue de côtoyer ses frères, notamment le plus jeune d’entre-eux, Noumouké. Le jeune homme est tiraillé entre suivre la voie de Soulaymaan, jeune homme brillant par son travail ou celle de Demba, bouillant trafiquant de rue.

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Un objectif bien rempli par Kery James

Si l’objectif était de dépeindre la vie des banlieues en s’approchant le plus possible de la réalité, il semble que Kery James ait fait un sans-faute. Avec humilité, ce dernier met en avant tous les talents présents dans ces quartiers, mais aussi ce qu’on y trouve de plus sombre avec les histoires entre trafiquants ou encore les multiples contrôles au faciès. Mais ce n’est pas tout, on y sent de la vie ! Et cela notamment grâce à la mère des trois garçons, qui nous plonge dans la réalité des relations entre adultes et jeunes dans la banlieue.

Plus que tout, Kery James nous touche. Avec la présence de “Lettre à la République” que Souleymaan reprend épris de rage, ou encore le très beau discours avec pour thème “L’État est-il le seul responsable de la situation actuelle des banlieues en France?”, le réalisateur nous plonge dans les ressentiments violents des habitants de ce quartier.

L’éloquence, miroir du talent en banlieue

Le film a un casting de qualité que toute personne éprise de l’art de l’éloquence saurait reconnaître. Effectivement, Kery James convie Bertrand Perrier à prendre part à son film en tant que jury de fin du concours d’éloquence. De plus, l’acteur de Soulaymaan, Jammeh Diagana est le vrai lauréat du célèbre concours Eloquencia !

Dans ce film, l’éloquence joue le rôle du miroir du talent en banlieue. À l’occasion de multiples scènes où Soulaymaan s’entraîne, les poils se hérissent face au talent du jeune homme. De plus, l’éloquence rajoute un aspect politique au film. Sans prendre la forme de dialogue ou d’intervention entre des personnages, la leçon que Kery James veut nous inculquer sur les banlieues passe par l’art oratoire. Ceci montre aussi une élévation du discours politique sur la banlieue, la place nouvelle qu’occupe celui-ci.

Banlieusards aspire donc sans prétention à prêcher la bonne parole ainsi qu’à élever l’image de la banlieue et il mérite qu’on s’y attarde… Un film d’une rare justesse.

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