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INTERVIEW. Scotty Frenchhh, un photographe au coeur des joueurs du LOSC

INTERVIEW. Scotty Frenchhh, un photographe au coeur des joueurs du LOSC

Scotty Frenchhh, en action au stade San Siro, à Milan. ©ScottyFrenchhh

À 26 ans, il est devenu le photographe du LOSC. Passionné, Scotty Frenchhh veut se faire une place dans le métier de la photographie. “Le matin, je me lève avec le sourire” nous dit-il dès les premières minutes de notre rencontre. Interview d’un homme qui a dans son viseur les joueurs professionnels du LOSC tous les week-ends. 

Un lundi soir de janvier dans le Vieux-Lille, Scotty Frenchhh reçoit le Pépère News dans son endroit favori, “Le pain quotidien”. Au centre de la discussion : le métier de la photographie à travers son expérience au LOSC. Dans ses paroles, l’homme semble plus épanoui que jamais et raconte de multiples anecdotes sur sa vie de photographe au LOSC. Il a fait de sa passion, son métier.

Pépère News : Si tu devais te présenter, que dirais-tu ?

Scotty Frenchhh : J’ai 26 ans. Je suis arrivé à Lille il y a un an et demi pour le LOSC. J’ai un master en marketing et avant je bossais dans l’automobile. À côté, je développais ma passion : la photo. À force de pousser ma passion, je suis devenu photographe du LOSC.

Comment le LOSC t’a recruté ?

À Paris, j’avais quelques accréditations au Parc des Princes pour le Paris Saint-Germain et également pour l’Équipe de France. Le LOSC m’a contacté et maintenant, je suis en CDI à plein temps. Je suis le photographe attitré au LOSC.

As-tu une certaine proximité avec les joueurs du LOSC ?

Oui totalement, je suis tous les jours avec eux. Il y a deux semaines, j’étais dans un bar avec José (Fonte). Ce ne sont pas mes potes non plus, c’est une relation professionnelle. Mais, celui avec qui j’ai la meilleure relation, c’est Yusuf Yazici. Il adore les photos, il s’aime beaucoup mais on s’entend bien.

Depuis ton arrivée au LOSC, tu as pris un certain poids sur les réseaux sociaux ?

Quand je suis arrivé, j’avais moins de 1.000 abonnés et là, j’en ai plus de 6.000. J’ai une bonne communauté lilloise. J’ai la chance d’être au cœur du groupe professionnel et j’ai envie de montrer aux supporters ce qu’on ne voit pas.

Quelle est la photo parfaite pour toi ?

Mes photos préférées sont celles de célébrations, quand les joueurs marquent. Pour moi, la photo quasi parfaite, c’est celle de Jonathan David face à Bordeaux, au Matmut Atlantique lorsque le joueur célèbre avec une rose, en hommage à sa mère (photo ci-dessous). On a tout : l’émotion, le but, le symbole. Depuis quelques matchs, on prévoyait le coup avec la rose, si David marquait, je devais lui passer la rose. C’était la 3e tentative à Bordeaux et finalement, la photo a bien tourné.

Jonathan David rendait hommage à sa mère, Rose, décédée, il y'a plus de 2 ans. ©ScottyFrenchhh
Jonathan David rendait hommage à sa mère, Rose, décédée, il y a plus de 2 ans. ©ScottyFrenchhh

Tu es arrivé la bonne année, en 2020, avec la victoire du LOSC en Ligue 1 ?

Je suis arrivé la meilleure année possible. Champion de France, puis Trophée des Champions et Ligue des Champions. Je suis dans l’une des meilleures phases de l’Histoire du club. C’était une saison incroyable. On gagnait quasiment tous les matchs, la bonne ambiance régnait, c’était magnifique.

Quel est le meilleur match que tu as vécu en tant que photographe du LOSC ?

Celui avec plus d’émotions, c’était le match à Lyon. Tu perdais 2-0 au Groupama Stadium, t’étais 4e au classement, puis le coup-franc de Burak (Yilmaz) juste avant la mi-temps. On renverse tout et on finit à 3-2 à la fin. C’était extraordinaire. Je n’ai jamais vu autant de joie dans le vestiaire qu’après ce match là.

“Après cette rencontre face à Lyon, les gars se sont dits dans leurs têtes : “On va être champion””ScottyFrenchhh

As-tu un style de photographie préférentiel lors des matchs du LOSC ?

Contrairement à d’autres photographes, qui font plus de 300 photos, moi, je suis dans la qualité. Je fais moins de 100 photos et je vais chercher l’émotion des joueurs, des supporters.

As-tu une boule au ventre avant de photographier un match ?

Avec l’expérience, j’ai moins de pression. Maintenant, je vis avec les gars et je suis devenu supporter du LOSC. J’ai trop envie qu’on gagne. Mais, je n’ai pas de pression, car je sais que je vais gérer le truc.

Au lendemain du sacre de la Ligue 1, les Dogues délilent dans les rues impériales. Un cliché par ScottyFrenchhh
Au lendemain du sacre de la Ligue 1, les Dogues défilent dans les rues impériales. © ScottyFrenchhh

Qu’est-ce que tu réponds aux gens qui disent “le photographe, il est juste là au bon endroit, au bon moment” ?

Je ne suis pas d’accord. Sur un match, j’ai toujours les célébrations alors que je ne suis pas toujours pas bien placé. Je fais des sprints pour avoir la meilleure photo possible. La chance, il faut la provoquer !

Qu’est-ce que tu penses des personnes, qui prennent tes photos sans te créditer et “volent” presque ton travail ?

La photo, c’est un métier, y’a du travail de retouche, donc c’est un problème. Ça m’arrive peu. Quand c’est des twittos lambda, ce n’est pas très grave mais quand ce sont des gros médias, c’est assez dérangeant. Par contre, lorsque j’étais accrédité au PSG, des joueurs comme Icardi ou Di Maria prenaient mes photos, mais tu ne peux rien leur dire (rire). Ils vivent dans un autre monde.

Quelques jours après notre entretien, Scotty Frenchhh photographie la nouvelle recrue du Losc au centre d’entraînement Luchin : Hatem Ben Arfa. Déterminé, le lillois devient aujourd’hui une référence dans le milieu de la photographie du sport en France. Il n’est qu’au début de son ascension. Son talent est enfin reconnu aux yeux des suiveurs.

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