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La NUPES en croisade contre la réforme des retraites

La NUPES en croisade contre la réforme des retraites

Le jeudi 26 janvier, la fédération du Nord du Parti Communiste Français a organisé un meeting au palais des Sports de Saint-Sauveur de 18h30 à 20h30. Le maître-mot était la lutte contre la réforme des retraites. Au pupitre se sont relayés des politiques et des représentants de la société civile. L’objectif était de montrer l’union entre le combat dans la rue et dans l’Assemblée. 

Réunis sous les drapeaux des partis qui la composent, plusieurs députés de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) ont tenté de mobiliser l’entièreté du public nordiste, n’hésitant pas à citer Jean Jaurès. Semblant bien décidés à remporter ce combat commun, Fabien Roussel (député du Nord et secrétaire national du PCF), Marine Tondelier (secrétaire nationale EELV), Roger Vicot (député PS du Nord) ou encore Clémence Guetté (députée LFI du Val-de-Marne) et Léa Filoche (élue de Génération.s) ont lancé un seul et même mot d’ordre : la mobilisation contre la réforme des retraites.

Un objectif, réunir

C’est devant un millier de personnes que des élus des différents partis de la NUPES se sont relayés, ce meeting faisant partie d’un “Tour de France” de la gauche contre la réforme des retraites. Marine Tondelier, conseillère régionale des Hauts de France d’EELV, débute par un rapide retour sur la manifestation qui a eu lieu le 31 janvier à Lille. Elle se félicite avec près de 70.000 personnes qui ont battu le pavé réunissant même des personnes “non-politisées”. La NUPES voulait se montrer réunie au-delà de l’assemblée, en faisant intervenir des personnes de la société civile.

On fait la démonstration qu’avec le mouvement social, avec les syndicats, on peut être très nombreux dans les petites villes comme dans les grandes” nous explique Fabien Roussel, député de la 20ème circonscription du Nord. 

Entre deux élus, professeurs, syndicalistes et étudiants engagés se sont relayés afin de porter leurs difficultés et revendications. Une enseignante explique que 150 postes seront supprimés dans l’Académie du Nord pour la rentrée 2023. Les revendications vont au-delà de la suppression de la réforme et c’est un réquisitoire contre le gouvernement qu’expose la NUPES. Mais le message principal que voulaient faire passer les élus était le rassemblement. “Engagez vous dans cette bataille” scande Pierre Verquin, porte-parole des jeunesses communistes du Nord.

L’enjeu est que le mouvement de protestation dans la rue ne s’essouffle pas. Les manifestations du 7 et 11 février seront capitales pour l’opposition afin de savoir si les français sont prêts à s’engager dans la durée. 

Un ennemi, le capital

Pendant près d’une heure et demie, les élus se font l’ennemi des plus riches, à l’instar de Roger Vicot, député socialiste de la 11ème circonscription du Nord. Il accuse Bernard Arnault, la plus grande fortune de France, de ne pas avoir signé une lettre de 200 multimillionnaires qui demandent à être taxés davantage. La soirée était aussi une critique de la politique libérale d’Emmanuel Macron jugée trop conciliante envers les plus riches. 

Nous (NUPES) c’est taxer le capital, eux (Renaissance) c’est travailler plus” – Fabien Roussel, député du nord et secrétaire du PCF

À côté de ça, la NUPES veut se montrer comme une opposition constructive. Un professeur d’économie de l’Université de Lille explique devant l’assemblée que la solution résiderait dans la suppression du crédit d’impôt compétitivité entreprise (CICE). Cette mesure implique un allègement des cotisations sociales reversées aux entreprises à hauteur de 160 milliards d’euros par an qui n’auraient aucun effet sur l’emploi selon le spécialiste. Une source d’argent qui permettrait, selon lui, de financer les retraites, tout comme l’argent dans les paradis fiscaux explique le chef de file des communistes, Fabien Roussel. La NUPES jouait à domicile ce jeudi et le discours était tourné vers les syndicats des industries locales avec un objectif, continuer de faire pression. 

Le meeting de la NUPES à Lille, le 3 février ©Allan Moutet
Marine Tondelier (EELV) intervient lors du meeting de la NUPES © Allan Moutet / Pépère News

Un “projet de société” luttant contre les inégalités de genre

Lors de ce meeting, personne n’est oublié. Les intervenants ont rapidement exposé leur principal objet de lutte : les inégalités entre les femmes et les hommes. Comme l’expliquent Clémence Guetté ou encore Léa Filoche, les femmes, peu importe leur statut, seront les premières touchées par cette réforme. Elles partiraient en moyenne, sept mois plus tard que les hommes, et le taux d’emploi à temps plein chez les femmes -plus exposées aux emplois précaires- est plus faible.

Aujourd’hui les salaires des femmes sont en moyenne inférieurs de 22% à ceux des hommes. “Pour les femmes, c’est la double peine voire la triple ou la quadruple peine. Si on ne s’occupe pas des femmes pendant leur vie de travailleuses, évidemment, ça a des effets sur la suite, y compris pendant la retraite” affirme Léa Filoche. Si actuellement les pensions de retraite de droit direct des femmes sont inférieures de 40% à celles des hommes, cet écart pourrait se creuser après le passage de la réforme. Il n’y a donc qu’une seule solution pour la NUPES : “il faut augmenter le salaire des femmes : voilà une réforme qui serait juste et féministe” martèle Clémence Guetté.

Le manque de féminisme de cette réforme, évoqué sans gêne par le gouvernement comme le rappellent les intervenants, n’a pourtant pas échappé aux oreilles des femmes puisque trois quarts de celles-ci y sont opposées.  Suite au dîner organisé par Emmanuel Macron avec des éditorialistes pour “distiller la bonne parole” une hausse de cinq points dans le sondage de soutien à la mobilisation sociale a, en plus, été observée.

Sur ces mots, Clémence Guetté finit par lancer un appel qui reflète bien la volonté de la NUPES d’éliminer les inégalités de genre : “On va se mobiliser à l’Assemblée nationale, mais il faut aussi que d’autres entrent dans le mouvement. Que les féministes se battent pour l’égalité entre les femmes et les hommes !”

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