La « Première Ride » par Léo Walk, un voyage sur scène

Le danseur et, derrière, la peintre Inès Longevial. J. Faure

Depuis un an, le danseur Léo Walk connaît un succès fulgurant. Après plusieurs projets, il présente son premier spectacle « La première Ride » avec sa compagnie La Marche Bleue. En tournée en ce moment avec une prochaine date au théâtre du Châtelet à Paris le 20 décembre 2021, les neufs danseurs nous embarquent dans un voyage autour du thème de l’enfance et de l’amour.

Enfant, après son premier jour d’école, Léo Handtschoewercker dit à son père « Mais c’est ça l’école, on reste assis sur une chaise à écouter quelqu’un qui nous soûle toute la journée ? ». Diagnostiqué hyperactif, il tombe amoureux de la danse qui devient son exutoire : « c’est un moyen d’extérioriser mes émotions« . Après plusieurs projets, il créé fin 2018 la companie La Marche Bleue, et il choisit ses danseurs tant pour leur travail que pour leur sensibilité. Cette nouvelle aventure intitulée La Première Ride, est un spectacle poétique, après lequel on ressort libres et insouciants.

La naissance d’un danseur libre

Du haut de ces 27 ans, Léo a déjà cumulé de belles expériences. Sa carrière s’est propulsée en 2013 au défilé de Thierry Mugler, puis en 2014 sur le clip Christine de Christine and The Queens, lorsqu’il travaille avec la chorégraphe Marion Motin, reconnue pour ses créations dédiées à Madonna et Stromaé. Il chorégraphie à son tour plusieurs clips de Roméo Elvis et Angèle, notamment « Tout oublier » qui a reçu la Victoire du vidéo clip de l’année en 2019. Appelé par plusieurs marques comme Lacoste, Jimmy Cho, Hugo Boss, le danseur est maintenant très sollicité. Plus récemment en février 2020, il a ouvert la cérémonie des Césars avec ses danseurs et collaboré avec la peintre Ines Longevial pour le clip « Parce que« .

L’école de danse ne lui plaît pas non plus. Il s’affranchit des règles et met en avant une danse plus libre, le « freestyle ». ll prône également « la walkance ». Ce nouveau style qu’il a inventé mêle contemporain, jazz, break dance, hip hop et classique. Selon Léo, la danse se définit par quatre mots : « le corps« , « la musicalité« , « l’espace » et le « feeling« . Son histoire lui permet d’accorder de l’importance à l’espace ; ayant vécu dans un petit appartement avec sa mère et son petit frère pendant un certain temps, l’espace est devenu précieux à ses yeux. Au travers de sa danse il revendique une vraie liberté, celle d’un enfant.

Un spectacle de « rêveurs »

Quand Léo Walk parle de ses danseurs, il évoque des « enfants, des petits rêveurs ». Première Ride nous embarque dans un semblant de roadtrip entre jeunes, avec pour seul décor un soleil immense et des projecteurs. Ces projecteurs jouent à changer les couleurs au fil des tableaux ; on a l’impression de suivre un voyage sur scène, dans l’espace et dans le temps. La tension entre une ambiance calme et nerveuse représente la transition entre le monde d’enfant et le monde d’adulte, un parti pris volontaire du chorégraphe.

 « Donnez-moi le meilleur de l’enfant qui est en vous » – Léo Walk

Les danseurs incarnent cette jeunesse : sur scène, il y a une complicité de cours de récré. Entre les groupes, les duos ou les solos, chaque danseur est mis en avant et semble raconter son histoire. Notre oeil n’est pas attiré par les costumes, tee-shirts et pantalons de couleur neutre, mais il est captivé par les expressions de ces jeunes. Ils se cherchent, s’enlacent, se battent et font la fête ; derrière ces mouvements, c’est l’insouciance qui transparaît sur scène. Léo a glissé quelques éléments de sa vie dans le spectacle, tel un travail d’introspection, il aborde le souvenir de ses premières battles de breakdance passées loin de ses parents, ses relations amoureuses, ses découvertes. Plusieurs tableaux nous marquent, notamment grâce à la musique qui envoie de beaux messages, certaines paroles résonnent « Votre coeur d’enfant, surtout ne le perdez pas« , ou bien « Make Love » de Daft Punk.

« Donnez le meilleur de l’enfant qui est en vous« , voilà le message du chef de bande trois minutes avant de passer à l’Olympia. L’enfance est l’essence de son spectacle, cela se ressent et se transmet : la fin est marquée par l’euphorie des spectateurs qui se lèvent et dansent à leur tour, librement.

 

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